Voodoo Circle est le projet du guitariste Alex Beyrdot, qui s’est entouré de Mel Gaynor aux drums,David Readman au Chant, Matt Sinner à la Basse et de Jimmy Kresic aux Claviers, afin de livrer ce premier album éponyme.
D’ores et déjà, si vous avez en horreur les solos rapides aux sonorités Néo-classiques et les refrains hauts-perchés, façon Yngwie Malmsteen, passez votre chemin, car justement l’influence du bonhomme se fait particulièrement sentir tout au long de cette galette, on ne peut s’empêcher de penser à l’album The Odyssey en particulier, sorti en 1988.

Et donc voilà le défaut majeur de cet album : il sonne très classique, dans les deux sens du terme, comprenez que Voodoo Circle n’invente pas l’eau chaude avec et ce disque. Certes les musiciens touchent vraiment bien, Beyrodt a un shred assez véloce, mais au jour d’aujourd’hui, alors que la technicité se banalise de plus en plus dans le monde du Metal, la démonstration impressionne de moins en moins, pire même, elle ennuie. La tendance est à l’innovation, à la créativité, à la recherche d’émotions, de magie, et c’est exactement ce qu’il manque à cet album.

On ne peut cependant dénigrer des points forts indéniables. Je déclarais plus haut que la technique n’impressionne guère, mais il faut avouer qu’en plus d’une grande vitesse, Alex Beyrodt a un style claquant qui porte l’album à bout de bras. Le riffing est efficace (en témoigne l’excellente intro de Man And Machine) et ses solos, bien qu’assez peu variés (on reste de façon constante dans une veine Malmsteen-ienne) font la plupart du temps mouche, en particulier sur la très bonne conclusion de l’album, White Lady Requiem, entièrement instrumentale, où le bonhomme se fait plaisir et se déchaine avec sa six-cordes à coup de mélodies Néo-Classiques et de solos Rock’n Roll qui ne manqueront pas de satisfaire les auditeurs friands de délires virtuoses.
Les autres musiciens quant à eux font leur boulot correctement, mais rien de magistral, les feux restent plutôt figés sur le personnage d’Alex Beyrodt (en même temps le nom complet du groupe est Alex Beyrodt’s Voodoo Circle, et on comprend pourquoi). On notera des claviers sympathiques qui restent sobres et nous épargnent le terrible syndrome du « claviériste-frustré-qui-en-marre-de-rester-derrière-la-guitare-et-qui-sort-des-solos-avec-un-son-Disney-Channel-pour-montrer-qu’il-existe », ainsi qu’un chant agréable bien maîtrisé, nous gratifiant de refrains qui se veulent entêtants, bien qu’une fois encore l’ensemble reste assez banal.

Au final donc, Voodoo Circle est un projet présentant des qualités et qui ravira les amateurs de Néo-Classique, en particulier ceux du fameux guitariste virtuose ronchon, mais qui souffre d’un réel manque d’originalité qui l’empêche d’accéder à l’excellence.
Myspace : www.myspace.com/voodoocircleband

Jay d’Ail