Il y a quelque chose de viscéral en moi. En temps qu’ancien rugbyman, j’ai toujours tendance à me méfier de ce qui vient de l’autre coté de la Manche. C’est « culturellement » plus fort que moi. Oh non, ce n’est pas du racisme ni de la xénophobie, loin de là. Mais n’oublions pas que ces perfides anglais nous ont quand même brûlé Jeanne d’Arc, coulé notre belle flotte à Trafalgar et en plus nous ont viré en demi-finale de la dernière coupe du monde de rugby. Alors vous pensez bien que quand j’ai eu l’occasion de chroniquer un groupe anglais, j’ai pas hésité longtemps. J’allais pouvoir bêtement me moquer de ces gens … niark niark !!!

Donc Voodoo Six … Vu que je suis quand même quelqu’un de sérieux malgré mes préjugés anti british, je cherche un peu à connaître cette bande. Pas grand chose sur la toile : hormis quelques photos montrant un groupe avec un chanteur ridiculement maquillé (allez voir par vous même et vous ne serez pas déçus …), pas de discographie fournie, en fait le seul fait de gloire semble avoir fait la première partie de Maiden en 2005.

Et la musique dans tout cela ??? Et bien là, pour l’occasion, j’en suis quitte pour ravaler mes railleries. Alors que je m’attendais à une vague hard-pop bien cheap, style dans lequel excellent nos amis anglais, c’est en fait un bon hard-rock des familles, bien influencé par les années 70 et 80 que Voodoo Six nous propose. Bien sûr, il n’y a rien de forcément très original là dedans, mais ces gars ont puisé tout ce qui nous a plu dans la musique de Purple, de Led Zepp pour l’actualiser très joliment. Les guitares sont un bouillant hommage au travail d’Hendrix, le chant rappelle celui de Coverdale, ou plus près de nous, deJK de Tesla. Mis à part «Mistaken » la traditionnelle ballade (pas si mièvre que cela, d’ailleurs), Voodoo Six nous offrent une bonne dizaine de titres mid-tempo, avec de vrais refrains et des soli de guitares vraiment dignes de ce nom.

Les derniers accords de Slip Inside résonnant encore dans ma tête, je dois bien avouer que moi, le mec plein de préjugés pensant sans vergogne que les anglais n’avaient pas fait grand chose depuis «Number Of The Beast » ou « Pyromania » ait été agréablement surpris par Voodoo Six. Sans m’avoir mis une baffe monumentale, « First Hit For Free » est un bon album bien agréable à écouter, qui ne résistera peut être pas au temps mais qui au moins aura réussi à me faire ravaler ma bile. Et par la même occasion, qui aura réussi à me montrer qu’outre Manche, il n’y a pas que des outres et des manches, justement. Paf dans mon nez de « frenchie ».

N’empêche que cet hiver, dans le froid brouillard de Twickenham, faudra quand même qu’on leur rappelle qu’on ne brûle pas des Jeanne d ‘Arc impunément. Non mais.

Fredo