Note du SoilChroniqueur (Antirouille) : 8/10

Encore un album de Death Metal allez-vous dire ? Mais ce n’est pas le onzième cette semaine ? Et en quoi va-t-il différer des autres ? Ces questions, parmi tant d’autres, sont légitimes. Alors, avons-nous oui ou non épuisé le sujet ? C’est ce qu’on va voir.

Voracious Scourge sort chez Immortal Souls Produtions son premier EP 5 titres : Our Demise. Niveau pochette, on est servis : des têtes de mort un peu partout sur un décor indéchiffrable, un peu de lave en fusion surement venue des enfers et une écriture en branches d’arbres superposées mais pour une fois lisible. Jusque-là, on reste fidèle au genre.

On s’intéresse maintenant au line up et la, petite surprise : aux growls, on a Adrie Koosterwaard, frontman et dernier membre fondateur encore présent de Sinister, groupe des Pays-Bas aux 13 albums dont le dernier, Syncrétisme, est sorti l’année dernière.
Puis on a Mike Smith, ancien batteur des américains de Suffocation pour lequel il a œuvré de 1988 à 1994, puis de 2002 à 2012. C’est tout ? Ben non ! On découvre ensuite que le guitariste Jason Mc Intyre et le bassiste Lance Strickland étaient les deux guitaristes de Suture, groupe américain de Brutal Death Metal de Bâton Rouge en Louisiane. Rien que ça !!!

Quelques-uns vont dire, si ce n’est déjà fait, que l’on va entendre un Sinister, un Suture ou un Suffocation bis. C’est facile et réducteur, alors jetons une oreille, voir les deux. Bon, on passe l’intro, sans grand intérêt. « Harbinger of our own Demise » débute et déboite aussitôt en nous assénant un blastbeat imparable suivi de la voix immonde et crasseuse d’Adrie. Le rythme baisse et se dessine presque une mélodie tandis que les riffs décapitant qui vont suivre, les blasts répétés et la voix venue des profondeurs de l’enfer nous ramènent vite à la réalité qu’est le Brutal Death Metal.
“Fortuity of the Deceived” démarre tout aussi vite par les même blast stroboscopiques suivis de ralentissements extra-terrestres nous scotchant sur place, la bouche ouverte, les yeux vitreux et incapable de réagir aux accélérations soudaines et subites qui s’ensuivent.
Il en sera de même avec “Expiate the Depraved”, avec des riffs bien décapitant. Mike dézingue sa batterie, accélère, ralentit puis repart de plus belle.
“Oracle of Repugnance” se distingue des autres par un passage atmosphérique (si, si), puis une petite grimpette en puissance jusqu’à l’explosion finale.

Les passages lents, presque mélodiques peuvent effectivement nous faire penser à Sinister, mais une oreille attentive nous interdit toute comparaison. Que la voix d’Adrie soit la même que dans Sinister, mec, à moins de respirer de l’hélium, oui ! Sa voix sera identique. Dire que les riffs sont empruntés à Suture, alors là, soit tu as joué chez Suture, soit tu as une oreille en or, soit tu te la joues ! Et entendre dire que Mike a ramené son jeu de batterie de Suffocation est tout aussi ridicule car il démonte tout simplement toutes les batteries qui lui tombent entre les mains. Ils ont leur identité, c’est tout. Certes, dans un registre old scool ou pas mal de choses ont déjà été dites et où il devient difficile de pouvoir encore en dire davantage…

Le fléau Voracious Scourge nous propose quatre titres de Death brutal, old school, fidèle au genre, en combinant talant et expérience, et nous prouvent que le sujet est loin d’être épuisé. On ose espérer un premier album…

Tracklist :

01. Vaticination (1:05)
02. Harbinger of our own Demise (4:28)
03. Fortuity of the Deceived (4:09)
04. Expiate the Depraved (3:56)
05. Oracle of Repugnance (5:25)

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