Walrus Resist – Staring From The Abyss
Line-up sur cet Album
Tobby : Chant Raf : Guitare, Chœurs Kam : Guitare, Chœurs Richy : Batterie Den : Basse
Style:
MetalDate de sortie:
Décembre 2009Label:
M & O OfficeNote du Soilchroniqueur (MetalPsychokiller):
7 / 10
Amateurs de produits calibrés et allégés en parfaite équation avec la mode actuelle du tout écolo ; ce « Staring From The Abyss », premier album des languedociens de Walrus Resist risque si vous vous aventurez à son audition… De vous laissez sur votre charmant postérieur tant cette première offrande est hautement calorifique, rageuse et brute de décoffrage. Car autant vous le dire en préambule, si les Montpelliérains ont formé leur combo en 2002, et que le line up s’est figé en 2005 engendrant un Ep précurseur, « Ysaereh », la mélodicité assénée ne fait pas dans la dentelle.
Au niveau puissance s’entend ; car le condensé de Prog/thrash/death volumineux gras et épais de nos cinq frenchies se veut plutôt finement ciselé et élaboré. Une facette très recherchée et travaillée, drue, surpuissante qui plaira aux amateurs de Death technique d’une part ; et de l’autre pourra séduire les amateurs de progressif finement ficelé et édulcoré, s’ils ne sont pas rétifs au véritable Metal empli de testostérones… L’ensemble délivré étant de surcroit rehaussé de soli de guitares acérées et viscéralement inspirées, et les diverses plages sonnant souvent le nappage mystique et oriental ; « Great Chain » en étant à ce propos un exemple typique… La production, massive est en parfaite corrélation avec la monstruosité des compos délivrées, les breaks de bonne facture, et l’alternance de tempos middle et plus soutenus, -mais jamais déjantés-, assurent à l’alchimie développée par Walrus Resist une crédibilité réelle et efficace.
La prestation vocale de Tobby , au chant rocailleux crié, hurlé, emphatique et rageur s’avérera en parfaite osmose avec les compositions grandiloquentes assénées. Les sudistes ont pour dessein d’établir un univers musical différent et unique ou l’ambiant et l’évanescent apportent leur concours pour nuancer le ressac dévastateur, à l’instar d’un N.A.B précurseur de calme avant le retour de la tempête. Des onces d’originalité pour éviter toute linéarité conféreront à ces « Abyss » une véritable empreinte d’appréciabilité telle une intro en vocalises claires sur un excellent « Rejected », ou un « The Staccator » à la dualité de voix surprenante, nuancée, et psychédélique à la « Devo ». Ces deux morceaux se révélant à mon sens les plus convaincants de cet opus, avec de surcroît un panel d’ingrédients judicieux et asservissants comme des breaks oscillants entre brumeux et cristallins ou une alternance d’émotions suggérées.
Le ressenti de ce premier album se verrait donc résolument teinté d’excellence et d’agrément si ce n’était l’apparition de longueurs et langueurs sur les tracks de clôtures. Les « Magic Machete » et « End In Disfunction »finalisant l’album s’avèreront malheureusement assez soporifiques et à l’intérêt bien relatif, en totalisant de surcroît près de dix huit minutes. Erreur de jeunesse ou pas ; leur épuration aurait pu être judicieuse et bienfaisante ; mais bien entendu cela n’engage que mon opinion et ma conviction profonde…
Et au final, ce premier jet –prometteur néanmoins- risque de souffrir des avantages de ses qualités en se révélant somme toute difficile d’accès et réservé à une partie de métalleux réellement initiés et persévérants. Telle la créature colossale à tête de morse de l’artwork cover, l’entité musicale concoctée et délivrée parait surgie des profondeurs les plus abyssales de l’océan Metal. Et à ce titre, elle risque fort d’en effrayer plus d’un devant l’énormité du travail d’audition ; avant que ne s’en révèle l’attractivité réelle et profonde. Autant dire que grand est le péril de voir le frêle esquif risqué de se briser sur la créature… Ce qui serait fort dommage vu le potentiel affiché !!!
MetalPsychokiller
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