Note du SoilChroniqueur (Seblack) : 9/10

Vingt-cinq ans de carrière pour Watain, voilà méritait bien un petit quelque chose. Comme souvent dans ce cas là, le groupe suédois et son label Nuclear Blast proposent un live. C’est toujours mieux qu’une compilation. Celui-ci a été enregistré en octobre 2022 lors d’un concert à guichets fermés à Stockholm.

Watain ? On ne devrait plus avoir à présenter le groupe, tant la bande à Erik Danielsson est devenue une des plus grosses formations black metal, drainant des hordes de fidèles à travers le monde entier. Alors certes, la curiosité n’est peut-être pas aussi grande que si le groupe sortait un nouvel album studio, mais tout de même, ce « Die in Fire – Live in Dead » est digne d’intérêt à plus d’un titre.
Tout d’abord, les albums live ne sont pas forcement légion au sein de la scène black metal. Mayhem, Immortal et consorts ont déjà coché cette case, mais ce type de disques restent relativement rares et pas toujours mémorables d’ailleurs…. Personnellement, ce vide relatif ne me chagrine pas plus que cela, car la dimension live n’est pas celle qui m’intéresse le plus en matière de black. 

Pour Watain, la chose est toutefois un peu différente, car la formation a acquis au fil des années une maîtrise scénique assez remarquable dans le genre. De plus, le groupe n’avait pas sorti jusque là un disque live grand public. Des live de Watain, il y en a, certes, eu mais il s’agissait le plus souvent de sorties confidentielles en tirages très limités. « Die in Fire – Live in Dead » vient donc combler un vide dans la discographie du groupe. Vu la dimension très visuelle de Watain, on pourrait presque regretter qu’un petit dvd n’accompagne pas cette sortie, mais à l’heure des captations YouTube triomphantes, ce n’est peut-être pas un objet très pertinent. Par ailleurs pas mal de vidéo de ce live sont disponibles sur la page de Nuclear Blast.

Le son de cet album live est totalement à la hauteur de ce que l’ont peut attendre du professionnalisme du groupe et de son label. Pour autant, il ne m’a pas paru non plus surproduit ou « overdubbé » ; il sonne fidèlement à ce que Watain produit sur scène, ni plus ni moins.
L’album ayant été capté l’année dernière, le dernier album studio « The Agony & Ecstasy of Watain » occupe une place de choix dans la set list, avec cinq morceaux dont le court instrumental «  Not Sun Nor Man Nor God ». Une influence que l’on retrouve dans l’artwork dont les couleurs rappellent immanquablement ce dernier opus. Rien à redire d’ailleurs, ces compositions franchissent très bien le cap du live. 
Pour autant, cette même setlist laisse toute sa place aux autres opus du groupe que ce soit le monumental « Casus Luciferi » («  Black Salvation »,  « Devil’s Blood »), « Lawless Darkness » (« Reaping Death », « Malfeitor ») où les mal aimés « The Wild Hunt » et « Trident Wolf Eclipse » (respectivement un morceau chacun). 
Les fans de la première heure resteront peut-être un peu sur leur faim, puisque ce live ne contient pas de titres tirés du premier album, « Rabid Death’s Curse » et du troisième « Sworn to the Dark ». Avec une telle carrière, il est toujours difficile de satisfaire tout le monde et il se trouvera toujours quelqu’un pour regretter que tel titre ait été laissé de côté, moi le premier. Une petite mention spéciale tout de même à la reprise de Bathory  « The Return of Darkness and Evil » qui montre bien l’attachement du groupe aux pères fondateurs.
Musicalement, le groupe développe, comme il en a l’habitude, sa mise en scène infernale et combine morceaux furieux à d’autres piochant davantage dans un registre mid tempo et cérémoniel, comme «Black Flames March «  ou  « Before the Cataclysm ».  A l’image des concerts de Watain, la foule est attentive et ne se manifeste qu’entre les morceaux où quand Erik Danielsson la sollicite.

En bref ce « Die in Fire – Live in Dead » est une représentation fidèle et sans exagération de ce qu’est Watain en 2023 : un groupe solide, rigoureux et rompu à l’exercice de la scène. Honnêtement, on en attendait pas moins des Suédois et ce disque constitue un live indispensable à tout fan de Watain.

Tracklist :

1. Ecstasies in Night Infinite (4:23) 
2. Black Salvation  (8:06) 
3. The Howling (3:58) 
4. Black Flames March  (6:46) 
5. Reaping Death  (5:06) 
6. Devil’s Blood (7:49) 
7. Serimosa (4:58) 
8. Not Sun Nor Man Nor god  (1:15) 
9. Before the Cataclysm  (7:48) 
10. The Return of Darkness and Evil  (reprise Bathory) (5:55) 
11. Nuclear Alchemy (4:03) 
12. Malfeitor (12:13) 

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