Line-up sur cet Album
- Cherilynne : chant, piano
- Aaron Lewis : chant, guitare
- Mike Parkyn : basse, chant
- Rich Kalinowski : batterie
Style:
Doom Sludge MetalDate de sortie:
26 novembre 2021Label:
Argonauta RecordsNote du SoilChroniqueur (Quantum) : 6.5/10
“On appelle fin du monde le jour où le monde se montre juste ce qu’il est : explosif, submersible, combustible, comme on appelle guerre le jour où l’âme humaine se donne à sa nature.” Jean Giraudoux
When the Deadbolt Breaks est un groupe tout droit venu des États-Unis de la ville de Lebanon dans le Connecticut. Le groupe qui est actuellement composé de quatre musiciens dont une chanteuse mais qui ne me semble pas être à temps plein dans le groupe, existe depuis 2005. Cela commence donc à dater tout ce bouzou, d’autant que le line up a changé à de maintes reprises depuis la création, le seul rescapé étant Aaron Lewis au chant et à la guitare, ce dernier intervenant dans le groupe Élan que j’ai vu circuler plusieurs fois. Le groupe a sorti jusqu’à ce jour cinq albums, un EP et un split avec Negative Reaction. Un bilan plutôt honorable si l’on sait qu’en plus de ce constat, When the Deadbolt Breaks a toujours été signé chez un label. Il faut également savoir que l’album présentement chroniqué et nommé « As Hope Valley Burns » était déjà sorti en octobre de cette année et qu’Argonauta Records a décidé de rééditer cet album sous son roster! Une belle preuve de confiance pour nos amis ricains, qui devraient je l’espère tenir quelques promesses, d’autant que l’album, si j’ai bien compris le dossier presse, a été réenregistré pour l’occasion.
Il n’y a pas que la musique qui a évolué, la pochette aussi. Enfin, un peu. L’idée de départ est la même mais les couleurs sont différentes et la perspective visuelle aussi. Mais l’idée de départ était une rangée d’arbres, type platanes je dirais, sans feuille donc sûrement en hiver ou morts, sur un sentier qui mène à un endroit que l’on ne peut déceler. Le dessus ressemble à un style photographique ancien, avec des froissures ou comme si l’image était altérée. Une sorte de photographie instantanée même. Je disais que la perspective avait changé dans le sens où au début il n’y avait qu’une rangée d’arbres, or maintenant il y en a deux. Et la seule rangée était violette, maintenant elle est soit bleue soit orange. J’avoue que je n’ai pas très très bien compris pourquoi opérer un changement d’artwork avec aussi peu de… Changements. En fait, seule la couleur et l’angle de vue changent, le reste est identique. Quand il y a une refonte complète ou un recoupage, je comprends tout de suite! Mais là, s’il fallait un changement, je trouve qu’il est tellement dérisoire qu’il en est que plus inutile. Déjà que de base j’ai du mal à comprendre en quoi cette pochette une vallée de l’espoir qui brûle… Sincèrement, je ne comprends pas. Ni la pochette dans son sens, qu’il soit direct ou caché, ni ce tout petit changement. Allez savoir. C’est d’ailleurs un peu embêtant de se creuser les neurones et de ne pas comprendre en quoi cet artwork, stylistiquement pas spécialement beau en plus, reflète l’idée directive de l’album « As Hope Valley Burns« . Le groupe a toujours concentré son univers sur un truc anticlérical, cynique voire un peu misanthrope, et de voir ce nom d’album qui sonne hors sujet, je suis très perplexe. On part mal sur la chronique, je vous le dis.
Musicalement, j’ai un peu de mal. Non pas que la base principale de l’album soit mauvaise, il s’agit en effet d’un bon doom metal aux accents sludge, et non pas l’inverse comme j’ai pu lire. Les riffs sont intéressants, ne cassent pas trois pattes à un canard non plus mais ont le mérite d’être bien construits et harmonieux dans la composition. On sent que le groupe a du vécu en tout cas dans l’élaboration des pistes, avec cette lenteur caractéristique et cette dominance outrageuse du doom metal, plus que du sludge, car les riffs sont plus positifs que le voudrait un sludge metal conventionnel, le chant est clair avec de rares moments saturés et pas du tout sludgien. La musique est donc assez habituelle, ne révolutionne pas grand-chose mais on sent que de toute manière ce n’est pas le but de When the Deadbolt Breaks. J’ai volontairement occulté la production, vous saurez pourquoi après. Mais sur une première écoute, je dirais que même si cela m’a quelque peu laissé de marbre, je reconnais qu’ »As Hope Valley Burns » peut être un bon album du genre. Ce côté positif qui émane des riffs ne me parlent pas beaucoup, surtout que si l’on en croit les paroles l’univers musical est relativement pessimiste, mais je pense qu’il peut trouver son auditoire. Voilà, sans plus.
Mais alors, la production… Bon sang que c’est plat! Tellement plat qu’on rendrait jaloux les complotistes de la rondeur gracieuse de la Terre. Sans rire, le groupe annonce fièrement que le passage en studio pour cette réédition a permis d’amener plus d’agressivité, de rondeur dans le son, de maturité (c’est le mot employé) et je ne sais quel autre artifice. Je n’ose même pas imaginer, aux oreilles de ce que j’entends, ce que cela devait être avant… Parce que franchement, le son est d’un vide intersidéral. Alors, on devine l’objectif du groupe, d’avoir un doom sludge metal lent et lourd, avec un son arrondi et rebondi à la sludge, mais on a l’impression que l’espace sonore contient un vide terrible qui englobe le tout. Comme si on entendait le son pas assez fort dans un espace clos. Résultat des courses : aucune épaisseur dans le son, la lourdeur est quasiment inexistante. Et j’ai un casque à basses fréquences augmentées, donc imaginez sur un casque neutre. Sincèrement, la batterie qui se voulait être plus agressive d’après When the Deadbolt Breaks ne remplit pas son quota du tout. Le chant clair est également trop en retrait. Bref! Sincèrement, je ne comprends pas comment un label aussi sérieux qu’Argonauta Records, avec toute son expérience et son nez fin, n’a pas vu venir une telle erreur de débutant. Et je suis d’autant plus abasourdi que si la production n’est pas optimale, c’est tout l’album « As Hope Valley Burns » qui s’en verra touché. Donc, en ce qui me concerne, et avec tout le respect que j’ai pour le groupe et le label, je n’ai pas compris du tout ce désastre sonore. C’est incompréhensible à ce stade. Mais je ne reviendrai sûrement pas sur l’album et c’est bien dommage.
C’est d’ailleurs ce que j’ai fait, je n’ai pas réécouté l’album. Je mettrais toutefois une note moyenne compte tenu de l’immense boulot abattu par le label depuis que je le suis en chronique, et du respect que j’ai pour When the Deadbolt Breaks. Mais heureusement mes Dieux, que les riffs sauvent les apparences. Parce que si l’on devait se référer exclusivement au boulot de mixage et mastering, on jetterait le tout aux oubliettes. Après, il faut aimer la lenteur qui est exacerbée par l’apport du sludge metal qui se veut de base aussi lent que le doom metal, et avec ce son normalement rebondi, cela rajoute encore quelque chose de l’ordre du freinage. Donc si l’on s’en tient à la composition, l’album est bon. J’en veux pour preuve cette ensemble guitare / basse qui se met au service non pas de la mélodie qui est assez peu présente, mais d’un effet de balancement d’accords qui est opportun et fonctionne bien, la batterie qui marque assez sèchement là encore la rythmique et permet de donner une structure précise à cet ensemble linéaire et lent. Donc en soi, l’album est bon. Je le répète! Mais tout ne peut pas étayer les défauts hélas.
Le chant lui-même, pourtant de bon aloi sur le plan technique, n’est pas rendu avec les honneurs qu’il mérite. D’ailleurs, je suis bien en peine de savoir qui chante quelles parties sur « As Hope Valley Burns« . Apparemment, le bassiste chante aussi, il y a une chanteuse qu’on n’entend pas des masses, du moins si elle officie en chant clair. C’est le bordel! Je retiens toutefois la présence majoritaire d’un chant clair masculin juste techniquement, qui amène une puissance que l’on ne peut que deviner n’est-ce-pas, et qui au moins est bien foutu sur le plan rythmique. Le chant saturé est plus rare mais fonctionne bien également, avec une technique qui se rapproche d’un growl medium ou aigu plus que d’un chant sludge très haut et enroué. Choix en saturé un peu risqué dans la mesure où le code du sludge sont très précis sur le chant, une prise de risque que je salue! Mais comme je disais, surement avec une forme de redondance, la production ne lui amène aucun crédit. Il est trop en retrait, le chant saturé est à peine audible ce qui est un comble, et le chant clair sonne du coup trop calme pour être charmant. Encore une fois, si vous y arrivez, faites abstraction de ce gros problème, et vous trouverez comme moi des attraits à When the Deadbolt Breaks.
Pour conclure donc, je suis un peu déçu de devoir mettre une note moyenne à cet album du style doom sludge metal que j’attendais avec impatience pour avoir enfin une sortie sludge qui me plait depuis un petit moment. Raté, tout simplement raté. On n’a aucun reproche notable à faire à la musique dans son chapitre de composition puisque chacune des pistes est agréable en termes de riffs et sonne avec un côté doom metal old school de fort belle facture! Instrumentalement, tout était prévu pour passer un très bon moment analytique et auditif. Oui mais voilà, la production a complètement foiré le reste. Le son est plat comme Kate Moss, alors qu’il devait nous offrir un son rond comme Demis Roussos. Je sais qu’on préfère les mannequins d’ordinaire mais delà à tromper la marchandise comme cela et se vanter dans le dossier presse que ce passage en studio a amené une maturité supplémentaire, je ne vous cache pas que je suis inquiet pour la suite. J’espère que When the Deadbolt Breaks se rendra compte de son erreur avec cette production nuisible et non-avenue pour « As Hope Valley Burns » parce que sinon, je risque fort d’avoir le seul groupe du roster d’Argonauta Records à ne pas occuper ma maison… Note moyenne plus par respect en fait.
Tracklist :
1. I Live in the Dirt 12:16
2. Cleanse the Death 05:38
3. Gods Eyes 07:47
4. Forever in the Fire 11:13
5. Not to Touch the Earth (the Doors cover) 04:01
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