Whyzdom – As Time turns to Dust
Line-up sur cet Album
• Marie Mac Leod (Rouyer) : Chant
• Vynce Leff : Guitare, Orchestrations
• Régis Morin : Guitare
• Marc Ruhlmann : Claviers
• Tristan Demurger : Basse
• Nicolas Chaumeaux : Batterie
Style:
Symphonic MetalDate de sortie:
6 Avril 2018Label:
Scarlet RecordsNote du Soilchroniqueur (Willhelm von Graffenberg) : 9/10
Arrive toujours ce moment délicat où il faut faire la chronique d’un très bon album ; on a le choix entre n’avoir rien à dire ou pinailler. Voici donc la chronique d’As Time turns to Dust de Whyzdom, où je vais pinailler.
Pour situer musicalement le groupe français originaire de la capitale et son quatrième album, on va penser un peu à Symphony X (au début), un peu à Blind Guardian (à la fin) et surtout énormément, en guise de comparatif, à After Forever et Epica, qui ont pour point commun leur compositeur Mark Jansen ce qui explique aisément les ressemblances. D’ailleurs, j’irais même jusqu’à dire que cet album de Whyzdom pourrait être ce qu’After Forever aurait fait si ce groupe n’avait pas splitté, laissant Mark retourner à Epica et Floor vers Revamp, puis en remplacement (CDD ?) de chanteuse dans Nightwish. Faire ce genre de comparatif indique à la fois le genre dans lequel on se trouve – Metal sympho avec une Metal goddess en frontwoman – mais aussi le degré de qualité puisque tant qu’à faire je cite les références du genre et clairement, Whyzdom est dans la cour des grands, et Marie Rouyer/Mac Leod joue dans la cour des grandes (tout comme la précédente chanteuse au sein du groupe joue actuellement, elle aussi, dans cette même cour : une certaine… Clémentine Delaunay).
Étant donné que j’ai déjà spoilé dans l’introduction, passons de suite aux points critiques.
De prime abord deux choses m’ont gêné avec « Armour of Dust », certainement liées entre elles par le fait que ce soit le premier morceau de l’album, probablement enregistré dans l’ordre chronologique : le timbre acide du chant ainsi que les parties de guitares. Ça sent le « pas très sur » de début de session où on veut en faire un peu trop et au final, ça en perd en musicalité. Je m’explique : concernant la voix, elle est très projetée, donc assez rapidement détimbrée et les vibratos semblent placés à des moments pas les plus judicieux ; concernant les guitares, je ferai le même reproche qui a été fait aux compositeurs italiens baroques, celui d’un excès de fioritures pas franchement utiles voire contre musicales (j’évoque ici l’overdose d’harmoniques du mainriff). Néanmoins, la qualité du refrain rattrape un peu. Et c’est seulement à partir du pont central du deuxième morceau, « Armageddon » que j’ai commencé à réellement apprécier l’album, parce que justement cet abus de fioritures disparaissait et que le timbre vocal s’affirmait dans une rondeur nécessaire. Je fais d’ailleurs un point « voix » tout de suite ; si Mistress Mac Leod utilise tout un panel de techniques, bienvenues d’ailleurs dans ce style musical, il va falloir faire attention au chant lyrique dans les mediums graves qui sonnent très vite engorgées voire par moments, hélas, caricaturales, d’autant quand, arrivées en fin de refrain, la tenue des notes est relâchée (pour un effet théoriquement bienvenu) et ne cache pas ce défaut (sur « Fly away », chaque fin de refrain sur la même dernière syllabe tenue du mot « away » justement, mais je pourrais reporter cette remarque sur « The Mistchild » où je me suis fait la même constatation : autant dans le haut de l’ambitus, ça passe, autant dans le grave, ça mérite d’être revu).
Concernant les chœurs, on est un peu dans la même remarque de bonification au fil de l’album : au début, ils sonnent très brouillon, non par la qualité de leur harmonie ou justesse mais par le fait qu’ils soient noyés sous une masse d’effets et sous mixés ; ceci évolue dans l’autre sens, positif, passée la première moitié de l’album.
Je reste enfin perplexe sur deux points : les changements de patches de cordes, dont celui de violons de « Dust we are » qui fait sonner cheap et synthétique quand le reste de l’album fait que l’orchestre se fond bien dans l’ensemble (tout comme la basse qu’on sait présente mais ne ressort pas) et pour finir, ce choix de clore l’album par « Dust we are », justement, quand « The Mistchild » termine par un gran finale alors que « Dust we are » qui s’enchaine repart assez mollement, la rythmique ternaire ralentissant l’engouement du climax perpétré par le morceau précédent, même si je comprends que le ralenti pour faire ressortir le thème épique finale amène à une conclusion toute autant logique et légitime mais moins enthousiasmante. Peut-être qu’une inversion de ces ultime et pénultième morceaux aurait ajouté en efficacité.
Certes, je détaille les points noirs – j’en oublie évidemment sous forme de micro-détails sciemment pour éviter qu’on interprète ces remarques comme une forme de mesquinerie du chroniqueur qui aurait cherché la petite bête pour tailler, parce que c’est loin d’être l’objectif – mais c’est mon coté tatillon, qui n’entrave en rien l’enthousiasme que j’ai pu – ou que vous pourrez – ressentir en écoutant As Time turns to Dust. Parce qu’en effet, on est au top niveau de la qualité, tant dans le mix général que dans la composition. Et d’ailleurs, si je n’hésitais pas à comparer Whyzdom à ce qu’aurait pu devenir After Forever, au-delà parfois des aspects confondants tant dans la composition que l’interprétation vocale ou les arrangements ou l’orchestration, c’est aussi et surtout parce qu’on est sur un pied d’égalité au niveau de la qualité et du rendu, vocal ou instrumental, voire même une similarité totale. Je concède même de bon gré un grand « bravo » et toute mon estime pour le travail accompli par les compositeurs – à ne jamais négliger ou oublier car sans eux, pas de musique (Vynce Leff, bien joué !) – et interprètes de cet album, ainsi que pour la musicalité générale qui en découle et donne un plaisir certain et un certain plaisir à l’oreille.
A écouter avec sagesse et en connaissance de cause : tempus fugit…
Tracklist :
1. Armour of Dust (6:32)
2. Armageddon (6:33)
3. Fly away (7:57)
4. The Page (6:05)
5. Follow your Heart (5:41)
6. Angel of Tears (5:35)
7. Free as a Bird (5:30)
8. The Mistchild (6:58)
9. Dust we are (6:29)
Page Facebook
Site officiel
Chaine Youtube
Playlist Spotify
Fil Twitter
Laissez un commentaire