Note du Soilchroniqueur (Fredo) : 08/10

« Nyx Secret », premier album de Wildpath date déjà de 2006. Bien que le groupe vienne de la région parisienne, cet album est passé quasiment inaperçu chez nous. La signature sur un label japonais et la relative difficulté de se procurer le disque y est pour quelque chose, le style adopté (le métal symphonique à voix féminine), déjà bien encombré à cette époque aussi, peut être. Mais il y a sûrement aussi cette foutue habitude que nous avons, nous Français d’aller chercher ailleurs ce que nous avons sous notre nez… si bien que malheureusement, bon nombre d’entre nous sont passés à coté de cet album. Loin de moi l’idée de vous le décortiquer aujourd’hui, ce n’est pas l’envie qui m’en manque, mais sachez simplement que la qualité et la maturité des compos en font un très bon « premier jet ». Écoutez notamment « Everlasting Wish », fabuleux duo entre Caroline, la chanteuse de l’époque et Elisa C Martin (Dark Moor, Fairyland, Dreamaker …), et vous en serez convaincus.

C’est maintenant sous la bannière de l’écurie Brennus, qui semble depuis quelques temps s’être penchée sur le style (avec les sorties de Yotangor et de Bel O Kan) que nos valeureux franciliens reviennent pour nous présenter « Non Omnis Moniar ».

Fermons les yeux, et au son d’une boite à musique maligne poussons la lourde porte de ce vieux manoir qui sert de fil rouge au concept de cet album, pénétrons dans le monde de Wildpath… Laissons nous entraîner par ce métal symphonique aux compositions riches, baroques, aux mélodies enchanteresses, aux refrains imparables, aux rythmes enjoués et rapides, aux chœurs et aux orchestrations d’une grandiloquence dosées et donnant à l’ensemble un parfum de Bande Originale enivrant. La nouvelle venue, Marjolaine (Ad Vitam Aeternam) opère dans le même registre que Caroline, à savoir des lignes de chants hyper mélodiques et une tessiture vocale fine, peu axée sur la puissance, mais d’avantage sur la finesse et la fragilité. Une voix presque enfantine, en quelque sorte, sans une once d’agressivité, à rapprocher quelque peu de celle de Flora de Kerion, avec quelques intonations assez « Kim Wildiennes ». Sa prestation est des plus plaisantes, et en écoutant des titres comme « Non Omnis Moniar ».ou « Secret Case », on se met à penser que si les fées chantaient, elles auraient sûrement une voix qui ressemblerait à celle-ci… Un timbre aussi angélique qu’il soit ne fait pas tout, et si sur « Nyx Secret » les grunts et screams d’Olivier étaient timides, ils sont ici beaucoup plus présents, sans en devenir envahissants. Loin des poncifs du genre, ceux-ci servent à dynamiser les morceaux par courtes interventions (« Shadows Dance ») surtout après l’un des nombreux interludes musicaux ou à donner un peu de couleurs à l’histoire (« Ghost Memories »).

Vous l’aurez compris, le chant (ou plutôt les chants) jouent une importance capitale dans cet album, mais il faut aussi saluer la prestation du reste de la bande qui est irréprochable, comme il est démontré dans l’instrumental « Forsaken ». Ce d’autant plus qu’un réel effort au niveau de la production a été fourni et que tous les instruments sont clairement audibles, alors que c’était un peu le talon d’Achille du premier album.

Ajoutez à cela que l’ensemble est emballé dans un superbe digipak, et vous comprendrez que je suis tombé sous le charme de cet album. Varié, plaisant, rafraîchissant. Et même si j’avoue qu’au plus profond de moi, il me reste toujours une petite préférence pour « Nyx secret », « Non Omnis Moniar » sera assurément dans ma playlist de 2009. et certainement dans la votre si vous etes fans du style.

Site internet : http://www.wildpath-metal.com/
Myspace : http://www.myspace.com/wildpath