Note du SoilChroniqueur (Seblack) : 9,5/10

Décembre ce n’est souvent pas le mois le plus notable concernant les sorties d’album. Les esprits sont ailleurs, les poches sont vides. Chez les métalleux, toutes tendances confondues, l’heure est plutôt à échafauder son top 3, son top 10, son top 20 etc… Me concernant, cet exercice, sans me déplaire totalement, me laisse toujours un peu perplexe, on a toujours l’impression d’en oublier un ou de négliger tel autre. Et puis il y a une autre récurrence complexifiant la tâche : c’est l’invité de dernière minute. Car décembre n’est pas aussi merdique que cela finalement. Il y a toujours un ou plusieurs albums qui déboulent, là comme ça, et viennent rebattre des cartes longuement ordonnées. Cela ne loupe jamais. L’an dernier c’était Funeral Mist, il y a deux ans Severoth et ainsi de suite… Cette année le rôle d’empêcheur de classer en rond pourrait bien revenir à Jours Pales, à Hate Forest, peut-être, mais aussi à Woods of Desolation donc.
Woods of Desolation….En voilà un qui se sera fait attendre. Le précédent opus du one man band australien remontait en effet à 2014. Certes il y a eu quelques petites choses à se mettre dans les oreilles avec la sortie de démos qui n’avaient pas été réalisées jusque là. De plus D. est loin d’être resté inactif durant cette période puisqu’il compte en parallèle de Woods of Desolation nombre de projets : Forest Mysticism, Remete et Unfelled, tous menés en solo.
Pour Woods of Desolation, une bonne nouvelle était par ailleurs tombée en fin d’année dernière avec l’annonce de la signature du groupe chez Season of Mist, ce qui constitue tout de même une forme de reconnaissance quant à la qualité des œuvres précédentes de l’australien.

Intitulé The Falling Tide, ce quatrième album ne surprend pas mais surtout il ne déçoit pas et vu la qualité de son prédécesseur (As the Stars) c’est donc une grande satisfaction.
De “Far From Here” à “Anew”, on est totalement transporté par les flots mélodieux et mélancoliques des lignes de guitares qui s’entrecroisent et se superposent les unes aux autres. C’est toujours aussi superbe, peut-être plus encore que sur As The Stars car les mélodies, les trémolos s’enlacent de manière plus habiles encore.

Les montées en puissance, les breaks sont tout aussi somptueux et l’apport de Vlad (Drudkh) à la batterie et aux claviers est notable. Le chant de D. assez lointain et désespéré donne un aspect un peu depressive black metal. C’est beau et triste à la fois. Les paroles vont dans ce sens et les thématiques ont un côté très poétique et mélancolique. Comme le suggère la pochette de Lucas Ruggieri, la plupart des titres évoquent la mer, métaphore d’une existence avec ses vagues qui montent et descendent, un lieu propice à la contemplation, aux souvenirs les plus doux ou les plus douloureux. La mer qui emporte tout.

Avec The Falling Tide, Woods of Desolation délivre donc,une nouvelle fois, une musique très personnelle et finalement assez inclassable entre le black atmosphérique, le post black, le black depressif, le black shoegaze et avec cette sensibilité pour la nature qui pourrait presque le rapprocher de la mouvance cascadian. Toujours aussi poétique, mélancolique et créateur d’émotions ce nouvel opus de Woods of Desolation passe très vite, beaucoup trop vite même.
Comme la vie.

Tracklist :

1. Far From Here (07:02)
2. Beneath a Sea of Stars (07:24)
3. Illumination (05:02)
4 The Falling Tide (06:32)
5. The Passing… (03:45)
6. Anew (06:38)

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