Note du SoilChroniqueur (Quantum) : 8.5/10

« Savoir s’étonner à propos est le premier pas fait sur la route de la découverte », Louis Pasteur.

Ces dernières années, il y a un pays qui produit de plus en plus de bons groupes dans le milieu metal : la Suisse. Après l’époque hégémonique de Samael, Celtic Frost et Eluveitie, voici venus tout droit des reliefs alpins les Stortregn, Voice of Ruin précédemment chroniqué, et autres Hypocras, Kaatarakt et Trollort qui ne demandent qu’à être connus avec autant d’éloges et de récompenses que leurs illustres aînés.
Cependant, le groupe Xaon m’était totalement inconnu jusqu’à ce jour. Pourtant, eux viennent de Sion comme Trollort. Eux aussi produisent un metal qui pourrait me parler ne serait-ce que d’un point de vue visuel. Et pourtant… Alors, lorsque l’occasion s’est présentée de faire quelques lignes sur leur dernier bébé, je me suis jeté dessus avec cette curiosité qui rend l’inconnu délectable.
Voici donc sous mes yeux et oreilles ébahis The Drift, sorti le 15 mai 2017.

« Ebahis » est un mot beaucoup trop doux pour décrire l’émotion que me procure la jaquette du CD. Elle est tout simplement MA-GNI-FIQUE! C’est un régal pour le simple plaisir des yeux qui accompagne celui d’avoir le CD entre ses mains. Le décor d’un univers très atmosphérique mais pernicieux est planté, et nous donne envie de plonger dedans comme dans une eau noire et profonde, nageant vers un monde d’abime indicible. D’ailleurs, le mot « drift » se traduisant par des mots comme « dérive », « déviation » rejoint l’idée de transformation, de métamorphose en un aspect plus morbide de ce personnage assis qui devient squelette.
(On ne le dit jamais assez mais la première chose qui convainc l’amateur avisé de CD dont je fais partie est la pochette. Dans ce cas précis, on peut dire qu’il n’y a pas à chercher midi à quatorze heures pour se lancer dans l’écoute de cet ouvrage.) Vraiment, un excellent point que cette pochette. Passons à la musique.

La première impression m’a laissé confus. Confus parce que l’on discerne des influences certaines, voire même très connues, mais le plus étrange c’est la diversité de ces influences. Pêle-mêle, si on joue aux devinettes, on pourrait trouver Soilwork, Emperor peut-être, on peut reconnaitre quelques parties bien mélancoliques à la My Dying Bride, sur le chant clair je devine du Vortex (ex-Dimmu Borgir), Hansi Kürsch (Blind Guardian) ou Wintersun, bref un beau méli-mélo! Le tout donne un mélange de majestuosité et de tristesse particulier, mais dans le sens de renouveau.

Ma deuxième impression est que le groupe développe son univers, cherchant à se démarquer et de faire de Xaon un pionnier d’un genre nouveau, et que cette volonté de se détacher des codes, si elle est risquée, ne manque pas de panache! Le mastering est vraiment propre, les compositions sont harmonieuses et donnent un excellent retour d’écoute!

Mention spéciale au morceau « On the Nature of Flights » qui donne, à mon sens, la meilleure représentation de l’aspect noir du groupe.

En résumé, ce deuxième opus est une très belle réussite, tant par le besoin d’explorer de nouvelles possibilités dans l’immense diversité du genre Metal que par le résultat. Le tout est de savoir si Xaon va continuer dans cette direction ou innover un peu plus à chaque album, un peu comme un Mushroomhead qui conceptualise et adapte sa musique en fonction de l’inspiration artistique. Ce qui, à titre personnel, m’a toujours plu et continuera de me plaire. Xaon est un groupe prometteur que je me promets de suivre avec beaucoup d’attention! D’ailleurs, je m’en vais acquérir l’EP d’avant et qui sait, sera-t-il sujet d’une nouvelle chronique, à voir!

Tracklist :

1. Terra Incognita
2. On the Nature of Flights
3. Khadath al Khold
4. Frozen Shroud
5. Zarathustra
6. Broken Anchor
7. I writ my Hopes
8. The Wounded God

Site officiel : https://xaonmusic.com/
Facebook : https://fr-fr.facebook.com/xaonmusic