Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 7/10

“For fans of Carnivore, Nasum, Japanische Kampfhörspiele, Dying Fetus, Napalm Death…”, qu’ils dissent dans la bio.
C’est clair que ça a de la gueule pour les fans du genre.
Depuis plus de dix ans, Zeit nous distillait un hybride black metal / doom avec des titres souvent longs.
Et telle est la surprise pour ce nouvel EP, le cinquième du trio allemand, avec deux albums full length (Konvergenz en 2017, Drangsal deux ans plus tard) et un live à la clé.

Et là, pour une raison qui leur appartient, on se retrouve avec ce nouvel EP de 24 titres pour un total de même pas une demi heure !
Mais que s’est-il passé ?
V’là-t-y pas qu’on se retrouve avec un gloubiboulga qui allie black metal, grindcore, thrash metal et un soupçon de sludge pour une espèce de fourre-tout musical avec des titres dépassant rarement les deux minutes.
Pour du contraste, c’est du contraste : pour ce nouvel EP au virage aussi sec qu’inattendu, le trio a commencé par reprendre un ancien titre « Stillstand » et l’a simplement jouée aussi vite que possible, du moins pour eux, et ça donne du coup « Stillgestanden ».
En effet, quand on écoute les deux versions, on a la sensation d’écouter le même titre la première fois en 33 tours, la deuxième fois en 45.

Et ce même schéma se répète sur tous les titres : ils essaient d’aller le plus vite possible, en restant le plus précis possible, avec une tentative d’être le plus brutal possible !
En soi, l’idée se tient et on se retrouve avec un album relativement furieux, à l’attitude implacable qu’on peut retrouver dans le crust mais il faut reconnaître que si le chant “death” passe très bien, le chant “black” est suffisamment criard pour se montrer irritant sur la durée.
Et en ça, c’est un bémol pour cet EP !
Passer du black / doom au grindcore, c’était osé et le pari risqué : malgré tout, le trio s’en tire avec les honneurs mais il est fort probable que les fans de la première heure risquent au mieux de se retrouver désorientés. Les fans de grindcore, eux, risque de ne pas adhérer.
Mais pour autant, on peut saluer la prise de risques.

D’autant que Zeit alterne les passages les plus lourds, prouvant qu’on a affaire à des musiciens qui maîtrisent la lourdeur du doom, avec des moments brutaux du plus bel effet, sont tous issus de la scène extrême, tant du black que du death metal : entre le batteur Tobias « Win » N. (Goatfuck, Zwiespalt, ex-Macht, Mirandus, ex-Andras, ex-Chronik), le guitariste / chanteur Fur (Zwiespalt, ex-Autarkia, ex-Darkestrah) et le bassiste Gunther Flakmann (ex-Autarkia), les backgrounds prouvent qu’ils savent de quoi ils parlent en matière de brutalité !

C’est avec des textes principalement en allemand, la langue selon eux la plus haineuse pour déclamer leurs insanités, que le trio de Leipzig nous invite à passer une demi heure de violence musicale.
Disponible pour le moment en cassette et en digital uniquement, on apprécierait une sortie en CD.

Pas indispensable, mais sympathique !

Tracklist :

1. New Work Order (1:04)
2. Überwachungskapital (1:08)
3. Stillgestanden (2:28)
4. Wer bewacht die Wächter (1:10)
5. Kosmische Pessimisten (1:08)
6. Zwischen nchts und wenig (1:06)
7. Strukturelle Probleme (1:04)
8. Merke dir (0:50)
9. Schwarzlichtviertel (1:20)
10. Terror Management Theory (1:12)
11. Cis Scum Must Die (0:59)
12. Insomnia (1:09)
13. Stumpf (1:00)
14. Blass (1:22)
15. Democracy Is for the Weak (1:05)
16. Die Klöckner im Néstle-Darm (1:04)
17. Das Große Fressen (1:17)
18. Triebtäter (1:37)
19. Profit Loss Ratio (1:12)
20. Technische Ratten (0:56)
21. Lungenbrand (0:59)
22. Junkfood (1:16)
23. Knochenmehl (1:19)
24. 420247 (1:26)

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