Note du SoilChroniqueur (Fast Freddy) : 9/10

Le black metal revêt ou cultive souvent un côté mystérieux ou énigmatique, notamment en ce qui concerne ceux qui le composent, s’affublant de surnoms faisant référence à la bête, les enfers, et autres créatures, ou s’identifiant à travers des lettres ou diminutifs à cet effet. Zivar, projet solo du fameux M.T., qui a vu le jour au mois de mars de cette année en pays magyar, au cœur de l’ancien empire austro-hongrois, non loin des frontières autrichienne et slovaque, n’échappe pas à cette règle, M.T. étant les initiales de Márk Takács. A peine créé, il nous propose un premier EP de six titres pour un voyage d’une trentaine de minutes, qui a pris corps sur les rives du beau Danube bleu !

« Zápor » (Douche) est une courte intro composée de quelques notes, posées sur le bruit d’une pluie incessante, plantant une ambiance automnale pré-hivernale.
« Permeteg » (pulvérisation) enchaine avec, là-aussi, une intro calme et lente, avant que l’intensité d’un black épuré ne prenne le relais ! Epuré car il va à l’essentiel, épuré dans sa construction basique, articulée uniquement autour de quelques riffs simples, sans solo, épuré car se contentant des instruments classiques – basse, guitare, batterie – et du chant sans autre artifices, épuré à l’instar de la production qui va avec, épuré car dénué d’arrangements magistraux et complexes. Ceci dit, en faut-il plus pour créer une atmosphère oppressante et immersive, comme c’est le cas ici ?
Pas vraiment sûr, d’autant plus que Zivar, qui signifie « C’est fou », semble maîtriser ce côté minimaliste avec brio, comme le très bon « Köd » (brouillard) nous le montre également ! Alternance de tempos lent et rapide parsemés des cris et de la voix hurlée de Márk pour un rendu superbe ! Probablement l’un des morceaux qui a le plus retenu mon attention !

“Nincs Kiút” (pas d’issue) s’avère plus intense, cela étant peut-être dû à la présence de Gergő Gerócs, ancien hurleur chez Witchthrone, venu apporter ses cordes vocales en renfort ! Là encore, le morceau est envoûtant de par son ambiance sombre et inquiétante qui pourrait presque avoir un effet addictif.
La sonnerie des cloches d’un village annonçant un danger retentit dès le début de « Vészharang » (sonnette d’alarme) ; c’est une atmosphère menaçante que l’on ressent sur ce morceau, que ce soit lors des moments d’intensité musicale ou lors des passages lents et plus calmes, ces derniers contenant des chuchotements en phase avec l’ambiance générale.

« Hangok” (des sons) vient clore cet EP sur un instrumental aussi minimaliste que somptueux !
L’artwork de la pochette représente un ciel chargé, sombre et menaçant, qui ne laisse aucun doute sur ce que tu vas trouver dans l’opus !

Pour qui apprécie des groupes comme Der Weg Einer Freiheit, « Permeteg » sera, à n’en pas douter, une galette incontournable ! Zivar marque déjà les esprits en proposant un black atmosphérique épuré, inspiré et parfaitement maitrisé, regorgeant d’ambiances obscures et de moments d’intensité, minimaliste à souhait mais de qualité ! C’est clairement une des belles découvertes cette année ! A écouter de toute urgence !

Tracklist :

1. Intro [Zápor] 1:19
2. Permeteg 4:40
3. Köd 8:06
4. Nincs Kiút 6:36
5. Vészharang 7:28
6. Outro (Hangok) 5:00

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