Note de la SoilChroniqueuse (Excalibur) : 9/10

Livrons nous à une petite expérience…Vous prenez un groupe de jeunes Australiens. Disons entre 2 et 5. 4 c’est déjà très bien, mais si vous en trouvez moins, on fera avec. Enfermez-les dans un garage de Sydney avec une guitare, une basse, une batterie et un micro. Laissez infuser.
Quelques mois plus tard, vous rouvrez le garage et vous tombez sur AC/DC, Midnight Oil, INXS….
Cette expérience peut aussi s’effectuer dans d’autres villes du pays, bien sûr. Par exemple, si vous la faites à Warrnambool, vous créerez Airbourne.

Présentement, on a enfermé en 2012 cinq tatoués, badigeonnés d’huile de moteurs dans un garage de Melbourne. Incroyable mais vrai, 5 ans plus tard, ils ont formé un groupe avec un nom à coucher dehors, et ils nous sortent leur premier album…

Pour ce Supersonic Rock’N Roll, les Zombie Motors Wrecking Yard n’ont rien inventé. A commencer par leur jacket d’album. Une nana tatouée à moitié à poil qui pose à côté de son chopper… Bon… On frôle le stéréotype… On leur pardonnera pour cette fois.

Côté son, on est dans la droite ligne des valeurs sûres du Stoner et du Heavy Metal. Et ça, par contre, c’est une excellente nouvelle! L’intro de leur premier titre « Grind the Grinder » ressemble à s’y méprendre à celle de « Behold the Colossus » de Clutch, « Galactic Motherfucker » est dans le droit fil de « Dragula » de Rob Zombie… Dans « Fight Fight Fight », on va flirter clairement avec le punk. D’autres titres ont eux des accents de blues très prononcés, comme « Roll N Burn », qui nous emmène dans les ambiances à la Son of Anarchy. Pas de fioritures, pas d’envolées, ici nous sommes dans du basique et du lourd. La guitare et la basse sont aussi grasses et huilées qu’une chaine de moto, et la batterie se prend pour un piston. Ran, le chanteur, en rajoute une couche, avec sa voix si écorchée qu’on se demande s’il ne s’écrase pas ses mégots de cigarettes directement sur les amygdales.

Vous l’aurez donc compris, si vous souhaitez vous refaire l’intégrale des œuvres de Jean-Jacques Rousseau, cet album n’est pas l’idéal pour vous accompagner sur vos saines lectures. Car vous allez vite plaquer le Contrat Social pour aller faire un casse dans une concession Harley et vous faire un petit road trip en plein désert…

Mais après tout… Est-ce si mal ?

Tracklist :
1- Grind the Grinder
2- Dead Smile
3- Galactic Motherfucker
4- Love for Speed
5- Roll n Burn
6- Fight Fight Fight
7- Supersonic Rock n Roll
8- Bad Boy Benny
9- God of No
10- Judas

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