Abduction

Le 20 mai 2018 posté par Metalfreak

Interviewer : Antirouille
Interviewés : Abduction

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  • Raconte-moi l’histoire du groupe.

Guillaume : Abduction a été formé en 2006 mais n’est réellement devenu un groupe à part entière qu’en 2008, date à laquelle Mathieu Taverne (basse) et Morgan Velly (batterie) nous ont rejoints, Guillaume Roquette (chant) et moi. Je n’avais jamais eu de formation sérieuse jusque-là, tout juste Guillaume et moi avions joué au sein de Crystal Wall, un groupe de heavy metal de notre région, la Seine et Marne (au sein duquel officiait notamment Olivier d’Ariès, aujourd’hui bassiste de T.A.N.K). La création d’Abduction est née suite au choc qu’a représenté pour moi la disparition de Jon Nödtveidt (Dissection). Je voulais depuis un moment lancer mon propre groupe, mais c’est cet événement qui m’a donné l’impulsion qui me manquait encore. Il nous a fallu deux bonnes années avant de travailler réellement ensemble afin de donner naissance à notre première démo, Heights Shivers, parue en 2010. Guillaume a quitté le groupe en 2011, alors remplacé par François Blanc, déjà claviériste et chanteur au sein d’Angellore et de Betray-Ed.

  • Qu’avez-vous fait avant cet album ?

Nous avons publié notre première démo, Heights Shivers, en 2010. Celle-ci dessinait déjà les contours de notre univers, même si nous n’avions pas encore recours au chant clair. C’est l’arrivée de François en 2011 qui nous a permis d’élargir notre horizon vocal. Nous avons ensuite travaillé à l’élaboration de « Une Ombre Régit Les Ombres », notre premier album, qui, après cinq années de galères techniques et de soucis d’emplois du temps, est enfin sorti en 2016, sur le label Finisterian Dead End.

 

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  • Avez-vous des projets parallèles ?

J’ai un projet de doom « psyché » mais pour lequel je n’ai pas écrit plus que quelques riffs pour le moment, Abduction étant ma priorité et me prenant énormément de mon temps.

François : Outre le projet Betray-Ed que Guillaume mentionnait plus tôt et qui est actuellement « en sommeil », je compose et officie dans le groupe de doom metal mélodique Angellore. Nous avons publié deux albums et préparons activement le troisième. Je m’estime très chanceux de pouvoir faire partie de ces deux formations, dans lesquelles je me sens très bien. Si je me sens plus « musicien » chez Angellore, je m’épanouis davantage en tant que chanteur avec Abduction car Guillaume m’exhorte vraiment à dépasser mes limites et à me frotter à des techniques vocales différentes. Même si c’était très intense, je conserve un excellent souvenir des sessions d’enregistrement de chant de « A L’Heure du Crépuscule ».

  • Pourquoi Abduction ?

Guillaume : J’ai choisi ce terme pour son sens le plus mystique, à savoir l’enlèvement de l’âme par une force supérieure et impalpable. Notre volonté étant d’emmener l’auditeur dans un voyage à travers notre univers, hors du temps et de l’espace, ce nom me semblait tout indiqué !

  • Dans quel style de métal vous rangez vous ? Et pourquoi ce genre ? Quels styles mélangez-vous ?

Je nous rangerais instinctivement dans le black metal, bien que nous ayons recours à quelques incursions plus proches du death voire parfois du  heavy metal. Nous utilisons également parfois quelques sonorités plus proches de la musique baroque, même si celles-ci sont toujours mêlées au metal extrême.

François : Faute de mieux, il arrive parfois que j’aie recours à l’étiquette « black metal progressif » lorsque je présente Abduction à de nouveaux auditeurs. Je sais que ce n’est pas tout à fait juste et que notre travail est très éloigné de celui de formations comme Enslaved, par exemple, mais c’est une façon de préparer l’auditeur à ce qui l’attend : un voyage mouvementé, avec des cassures rythmiques fréquentes et une alternance constante entre parties claires et passages metal généralement plus extrêmes.

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  • Pensez-vous que le métal a encore des choses à dire ? On a fait le tour du sujet ?

Guillaume : Selon moi, plus que le style en lui-même, c’est le fait que les musiciens aient quelque chose à exprimer qui mène, par la suite, à quelque chose de plus original et frais. Le metal aura donc, selon moi, encore des choses à dire sur le plan de l’émotion musicale, tant que les musiciens qui le pratiquent seront inspirés et sincères. Il est en revanche vrai que sur le plan du style, stricto sensu, il est difficile de proposer aujourd’hui quelque chose d’aussi novateur que ce qu’ont pu faire les pionniers des différents genres par le passé, alors qu’il restait encore tant de choses à défricher. L’originalité est aujourd’hui vraiment à chercher du côté de l’expressivité et des émotions développées, plutôt que dans le son ou le style même. Paradoxalement, faire ce que tu as vraiment sur le cœur, sans chercher absolument à révolutionner les choses, est souvent selon moi ce qui mènera en définitive à quelque chose d’original, et c’est d’ailleurs la ligne de conduite qu’ont suivie nombre de groupes pionniers à l’époque…

 

  • Quelles sont tes influences musicales ?

Les influences majeures que nous ressentons dans nos compositions viennent de groupes comme Dissection, Opeth ou Primordial. Ce sont trois groupes que nous apprécions particulièrement tous les quatre et c’est à eux que nous pensons spontanément lorsque nous écoutons notre travail et essayons de le rapprocher de formations que nous admirons. Mais notre but n’est pas de sonner comme un mélange de ces trois groupes et ces influences ne sont pas conscientes au moment de composer.

  • Avez-vous tous les même ?

Morgan : Mise à part les groupes cités précédemment, personnellement, j’aime beaucoup Emperor, la période Nick Barker de Dimmu Borgir ou encore Tool. Hors Metal, j’ai découvert Eric Moore, batteur de Jazz et je suis assez fan de sa façon de jouer et de concevoir la batterie notamment l’utilisation du Charleston.

François : J’ai débuté le chant extrême voici maintenant une bonne douzaine d’années. A l’époque, j’essayais d’émuler les performances de Vorph de Samael ou bien de Johan Hegg d’Amon Amarth. J’avais aussi en référence les chanteurs d’Opeth, Dark Tranquillity et Orphaned Land. Mais avec le temps, j’ai trouvé une tessiture qui me correspondait et ces influences se sont en quelque sorte « diluées ». En ce qui concerne le chant clair, je n’ai pas de référence absolue mais j’admire généralement les vocalistes capables d’alterner chant clair et chant extrême avec aisance. La scène scandinave regorge de chanteurs très expressifs : Garm, ICS Vortex, Vintersorg, etc. Je puise aussi dans le doom metal épique ou romantique une certaine tendance au lyrisme qui me touche beaucoup et qu’on retrouve par exemple chez My Dying Bride ou While Heaven Wept.

 

  • Comment composez-vous ? Qui écrit les paroles, la musique ?

Guillaume : Je compose et arrange toute la musique et définit les structures des morceaux en termes de guitare, avant que Morgan ne vienne adjoindre ses parties de batterie, puis Mathieu ses lignes de basse, ce qui peut avoir alors un impact sur certaines lignes de guitare ou vocales. Les textes sont majoritairement écrits par Mathieu, même si je le seconde sur ce point et prend majoritairement en charge leur découpage définitif. François et moi nous occupons enfin de la mise en place des lignes vocales.

  • A l’heure du crépuscule, où l’avez-vous enregistré, en combien de temps et sous quel label ?

Nous avons enregistré l’album au sein du studio Opus Magnum de Déhà, en Belgique où nous avons passé une semaine intense à travailler avec un producteur passionné qui nous a administré nombre de précieux conseils et a fait profiter de son expérience à François, en ce qui concerne le chant. Nous avons mis guitares et basse en boîte en cinq jours, puis le chant en deux jours et demi. La batterie avait été enregistrée au préalable par Morgan. L’album sort sur le label français Finisterian Dead End.

 

  • En combien de temps l’avez-vous écrit ?

L’album contient plusieurs idées vieilles de plusieurs années (parfois jusqu’à presque dix ans), mais nous l’avons mis en place et arrangé en six mois environ.

 

  • Parle-moi de l’artwork.

Il s’agit du tableau L’Automne d’Anne Louis Girodet Trioson, peintre néoclassique et précurseur du romantisme, exécuté en 1814. Il représente une allégorie de l’Automne, qui est une saison qui nous touche particulièrement et à laquelle nous relions les atmosphères que développe la musique d’Abduction. J’ai été soufflé par ce tableau en le découvrant dans le musée de Compiègne il y a un peu plus de huit ans et ai immédiatement su qu’il figurerait la pochette de notre second album.

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  • Pourquoi le chant en français ? ça s’est imposé ?

Nous avons toujours voulu chanter en français. Le seul compromis que nous avions consenti à l’époque de la démo était d’intituler nos morceaux en anglais, bien que les textes soient chantés en français (à l’exception de « Banquet For Another Dead World » qui avait à l’origine été écrit en anglais par Guillaume Roquette pour un autre projet et que nous avions réarrangé), afin que les auditeurs étrangers puissent au moins saisir le thème du texte. Mais nous avons rapidement convenu qu’il valait mieux tout proposer dans notre langue natale afin de rester cohérents. Nous chantons notre patrimoine, notre Histoire et plus largement des sensations qu’il nous est plus naturel d’exprimer dans notre langue natale. De plus, nous aimons profondément la richesse et la beauté sonore que rendent des textes français dès lors qu’ils sont écrits « dans le bon sens ».

 

  • Quels sont les thèmes abordés ?

Certains thèmes sont généraux, comme celui de l’ouverture qui traite du temps qui passe à travers l’allégorie de la « vie » d’un monument qui connaît la gloire avant d’être détruit. D’autres sont plus spécifiques, comme celui de « Souvenir De Lierre », par exemple, qui évoque avec beaucoup d’amertume le sort et le souvenir des soldats de 14-18. Nous essayons toujours de proposer plusieurs niveaux de lecture à chacun de nos titres, que ceux-ci possèdent un thème mais puissent également nous permettre d’exprimer des choses plus personnelles ou qui font écho à ce thème principal même si elles ne lui sont pas ou peu liées. Lorsque nous écrivons nos textes, nous ne pensons pas vraiment à laisser de la place à l’interprétation car nous savons ce que nous souhaitons exprimer. Mais le fait est que le style que nous avons choisi de développer permet forcément un minimum d’appropriation pour l’auditeur, et c’est là une chose très intéressante… Le lien principal entre tous ces textes est celui de l’Histoire, qui est notre seconde passion, à Mathieu et moi, avec la musique.

 

  • On frôle le quart d’heure avec « sous les cendres et la pierre ». Vous en êtes coutumier puisque vous faisiez déjà dans la longueur sur l’album « une ombre régit les ombres ».Comment nait un titre long, vous vous dites dès le départ « on va faire un titre long » ou il s’allonge à l’écriture ?

Nous ne décidons pas du tout de la longueur des titres au moment de composer. Tout ce qui compte est que le morceau soit cohérent et raconte une histoire. Le fait est que nos histoires sont souvent longues, car parcourues de nombreux rebondissements, mais si je prends l’exemple du morceau-titre, celui-ci nous a paru complet avec « seulement » 6 minutes 30. Tout cela vient très naturellement et il n’y a aucune règle prédéfinie, sinon de faire le morceau le plus abouti possible en rapport avec le thème que nous souhaitons développer.

 

  • Pas d’intro mais un interlude, et une outro. Pourquoi ce choix ? Vous auriez pu faire une intro avec la première minute 40 de « sous les cendres et la pierre ».

Nous n’avons pas séparé l’introduction de ce titre simplement parce que celle-ci fait partie intégrante du morceau et est naturellement reliée au riffing metal qui suit. Là où « L’Horloge » pour Une Ombre Régit Les Ombres avait, au contraire, dès l’origine été pensée à part du reste.

 

  • Cet interlude, « les visiteurs du soir », peux-tu m’en dire davantage sur ce titre ?

C’est un instrumental qui permet d’apporter une respiration après le pavé que représente « Sous Les Cendres Et La Pierre », avant de repartir de plus belle avec le morceau-titre. Il s’agissait de poser une ambiance. Le titre est inspiré du film du même nom de Marcel Carné, de même que celui du titre « La Grande Illusion » qui fait référence au chef d’œuvre de Jean Renoir. Nous voulions ainsi rendre hommage à ce cinéma qui nous est cher, mais nous nous sommes appropriés ces titres et ceux-ci trouvent un réel sens, le premier est à comprendre en visionnant le film, le second davantage en lisant le texte du morceau !

François : Je dois admettre que j’ai une affection particulière pour ce premier interlude. J’aime la façon dont les notes y résonnent, et j’y trouve le jeu de guitare particulièrement fin. « Les Ailes Du Temps » possède une mélodie plus accrocheuse et joliment entêtante, mais l’ambiance mélancolique de ces « Visiteurs Du Soir » me touche encore plus profondément.

 

  • Je suis dingue de « à l’heure du crépuscule », vraiment. Ces enchainements inhumains de passages lents puis rapides, la voix claire puis hurlée, je succombe à chaque écoute. Sacrée alchimie. Qui est l’ « agressif » du groupe et au contraire, qui temporise un peu.

Guillaume : Merci beaucoup ! A vrai dire, dans la mesure où je compose les morceaux et oriente leur atmosphère, c’est bel et bien moi le schizophrène du groupe, même si nous nous retrouvons tous dans cette dichotomie ! Il n’y aurait pas un membre en charge des plans cleans et un autre dépositaire du côté plus furieux. L’alternance entre violence est calme est opérée dans le but de constamment mêler la rage au désespoir, l’épique au tragique. C’est vraiment ce qui nous passionne dans le fait de créer de la musique, mélanger les émotions, proposer nombre de rebondissements et aboutir à un véritable voyage, avec son lot de chemins de traverse.

  • Raconte-moi ce titre.

De manière étonnante, tu es le premier à nous poser la question ! Le morceau « A L’Heure Du Crépuscule » traite en premier lieu des dernières heures de la reine Marie-Antoinette, alors qu’elle était emprisonnée à la Conciergerie, à Paris. Nous utilisons également sur l’album des samples tirés du film Les Enfants Du Paradis, afin de rendre hommage à ce cinéma classique que nous aimons tant. Or, il se trouve qu’Arletty, vedette dudit film, a elle aussi été détenue à la Conciergerie à la Libération. C’est en lisant son autobiographie que nous sommes tombés sur une ligne évoquant « l’heure du crépuscule ». Choisir ce titre nous permettait à la fois de faire un clin d’œil à l’actrice mais aussi d’évoquer ce moment où la personne emprisonnée – mais également, de manière plus générale, chaque être humain – sent sa mort proche. Ce titre est également une belle manière d’évoquer l’Automne, qui est, comme je l’ai déjà dit, une saison qui nous inspire énormément.

 

  • Le chant s’éloigne parfois du black pour devenir clair par moment. Envisagerais-tu de faire tout un titre en chant clair ?

C’est une chose tout à fait envisageable si nous sentons que cela servirait le morceau.

 

  • Vous êtes des grands malades ! on baisse la garde  sur « souvenir de lierre » puis on s’en prend plein la poire ! Le chant est très audible, point fort. Parle-moi du texte et des samples.

Chaque morceau, excepté les interludes, comporte effectivement un sample tiré du film Les Enfants Du Paradis. Nous avons utilisé ces samples de manière à leur donner un autre sens que celui qu’ils ont dans le film, afin qu’ils servent le propos de nos textes. « Souvenir De Lierre » évoque le rapport des soldats de 14-18 à la mort. Plusieurs témoignages ont inspiré ce texte, à commencer par « Dix Mois A Verdun » de Charles Thellier de Poncheville, duquel nous avons extrait les passages parlés, mais aussi des ouvrages tels que « Ceux De 14 » de Maurice Genevoix, qui est probablement le témoignage le plus remarquable sur ce qui animait nos arrière grands-parents, ce sentiment de peur et de révolte face à l’absurdité et la violence de cette guerre mêlé à une volonté de donner sa vie et de ne pas reculer, qui ne peut que fasciner des générations comme les nôtres, qui n’ont plus du tout le même rapport au conflit et au sacrifice aujourd’hui. C’est bien-sûr également une manière de leur rendre hommage et d’évoquer le thème du souvenir, qui s’étiole forcément de plus en plus, les années passant…

François : L’enregistrement de la partie narrée de « Souvenirs de Lierre » a été un moment très fort en studio. Je n’étais pas sûr de parvenir à distiller la bonne émotion, et il m’a fallu me mettre en condition pour tenter de rendre justice à ce texte poignant. Une fois les prises effectuées, il m’a fallu un certain temps pour sortir de l’ambiance… Il est tout bonnement impossible d’imaginer l’enfer qu’ont vécu nos ancêtres.

 

  • La basse est présente, chaque instrument ressort en fait. Vous mettez un point d’honneur à ceci ?

Guillaume : Oui. C’était l’une des « exigences » que nous avions pour cet album, il nous fallait un son beaucoup plus clair et précis que celui de l’album précédent. Avec le recul, la production d’ « Une Ombre Régit Les Ombres » sert très bien son propos très sombre, mais plusieurs subtilités sont passées à l’as, qu’il s’agisse des guitares ou de la batterie. Ici, grâce au travail de Déhà, tout est parfaitement discernable sans que le son ne perde de son authenticité, et c’est une chose qui nous tenait à coeur. Nous espérons franchir encore un palier avec le prochain album, Déhà progressant d’année en année en tant que producteur ! Nous avons également mis un point d’honneur à davantage soigner les transitions. Nous aimons les enchaînements un peu secs et imprévisibles, mais nous n’avions peut-être pas passé assez de temps à bien définir l’écart entre chaque plan, la durée de silence qui s’imposait, ce genre de choses. Je pense que nous avons progressé sur ce point !

 

  • « La grande illusion » est un titre à part, différent de votre schéma habituel. Il est plus calme, plus envoutant, mais je rassure les lecteurs, il y a de belles cessions de violence aussi, quoique plus courtes. Peux-tu m’en dire davantage ?

C’est amusant de constater à quel point le ressenti peut être différent, car pour moi notre titre le plus calme et envoûtant à ce jour serait plutôt « Souvenir De Lierre ». « La Grande Illusion » est probablement le meilleur résumé de ce que nous proposons musicalement. Son texte traite d’ailleurs de la thématique qui nous a inspiré dans le choix de nos costumes : les médecins de la peste au XVIème siècle.

 

  • Vous avez un titre préféré, ou qui vous plait un peu plus ?

Au sein du groupe, nous considérons tous « La Grande Illusion » comme notre meilleur titre à ce jour. Il propose une palette de toutes les atmosphères qui font Abduction, en plus d’être le plus fluide et le mieux articulé que nous ayons écrit jusqu’à présent. Je considère son premier break clean comme le plus beau que nous ayons composé à ce jour.

François : Même si nous sommes très attachés à chaque titre de l’album, « La Grande Illusion » est effectivement notre titre préféré. A mon sens, il s’agit de ma meilleure performance à ce jour en tant que chanteur, notamment en ce qui concerne les lignes extrêmes.

  • Explique-moi le choix théâtral de votre image, les masques et costumes…

Guillaume : L’idée est venue assez tardivement lors de la conception de notre premier album, au moment de réfléchir aux photos promo, exercice inévitable dès lors que nous souhaitions faire connaître Abduction. Il nous semblait important que l’aspect visuel soit aussi riche et travaillé que notre musique, qu’il serve notre volonté de proposer une certaine forme de voyage dans le temps ainsi que l’idée sous-jacente du rapport de l’être humain à sa mortalité. Il nous a semblé que le thème du médecin de la peste servait à la fois cette envie d’évoquer l’Histoire et le mysticisme qui entoure notre vision de la mort. L’idée n’était pas de nous rendre anonymes, d’ailleurs nous n’utiliserons probablement pas ces costumes sur scène, mais de prolonger notre travail musical avec un visuel puissant et évocateur. Il y a beaucoup de symboliques qui nous ont plu dans cette utilisation.

 

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  • Vous allez tourner ? ailleurs qu’à Paris ?

Nous recevons beaucoup de demandes de la part de gens qui aimeraient nous voir sur scène et nous avons déjà eu plusieurs propositions d’organisateurs. Nous sommes impatients de porter notre musique sur scène, mais il nous faut régler de nombreux problèmes d’ordre organisationnel d’abord. Nous devrions être en mesure de mettre tout cela en place bientôt, sans oublier le fait que nous souhaitons aussi proposer quelque chose qui serve le propos visuellement. Nous essayons de ne pas nous laisser emporter par certaines propositions alléchantes afin de prendre le temps de bien tout préparer. Ce sera sûrement encore un peu long, mais notre détermination devrait nous permettre de fouler les planches au moment de la sortie de notre troisième album, peut-être même un peu avant, avec de la chance !

 

 

  • Metalfreak chroniquait « une ombre régit les ombres » en janvier 2017. Il vous découvrait et tombait sous votre charme. Je vous découvre sur celui-ci et vous gagnez un fan et en plus un chroniqueur charmé qui va mettre cet album en coup de cœur. Que nous réserve le prochain ? Comment pensez-vous évoluer ? Ou l’évolution n’est pas un souci en soi.

Nous souhaitons continuer à progresser et proposer des choses différentes à chaque album. Ainsi, si « A L’Heure Du Crépuscule » est plus atmosphérique et aérien que son prédécesseur, le prochain sera quant à lui notre première incursion dans le style du « concept album ». Nous développerons un album entier sur un seul thème, en lien avec un personnage historique. J’ai déjà toute la matière ou presque pour cet album et je pense pouvoir affirmer qu’il sera plus violent, toujours très mélodique et peut-être davantage « médiéval » et direct que ses prédécesseurs.

 

  • Le mot de la fin est pour vous

François : Merci infiniment pour ton intérêt pour le groupe et pour ces questions pertinentes et précises, et merci à tous les lecteurs de Soil Chronicles qui ont lu cet entretien et ont donné – ou s’apprêtent à donner ! – une chance à notre musique. Les premières réactions engendrées par « A L’Heure du Crépuscule » nous ont fait chaud au cœur et nous avons déjà hâte de poursuivre la préparation de notre prochain album. A bientôt !

 

Site officiel : http://www.abduction.fr/
Facebook : https://www.facebook.com/abduction.fr/
Bandcamp : https://abductionfr.bandcamp.com/
Youtube : http://www.youtube.com/user/AbductionFR
Myspace : http://myspace.com/abductionmyspace
Chronique « Une ombre régit les ombres » : http://www.soilchronicles.fr/chroniques/abduction-uneombreregitlesombres

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