Entretien avec Bert (B) – batterie et JB – basse.
Bonjour, je suis Fredo de Soil Chronicles. Votre dernier album Sons Of Etheria est enfin dans les bacs, distribué par Pervade et promu par Murmur Production, vous avez déjà donné quelques dates pour le défendre sur scène, avant de parler de tout cela, si on faisait un petit saut en arrière ?
En préparant cet entretien, je suis tombé quelque part sur le net sur un historique du groupe rédigé par Geoff, pour la période 1996 à 2008. c’est un peu Dallas, non ?
Bert : Il est vrai que le groupe a connu plusieurs line up et a expérimenté le chant. Nous existons depuis 1996, d’ailleurs toujours avec le trio d’origine (Geof au chant et guitare, JB à la basse et moi à la batterie). Sab (claviers) et Claud (guitare solo) nous ont rejoint voici 4 ans. Donc certes, ça a un peu bougé mais il y a une certaine constance dans tous ça !
JB : A la base nous sommes un trio d’amis qui jouons de la musique avant tout pour notre plaisir, d’autres musiciens se sont greffés à ce noyau dur, mais c’est vrai qu’il y a eu quand même un line-up assez fluctuant pendant quelques années. Nous pensons maintenant avoir trouvé la formation idéale…
Avant de parler de ce Sons Of Etheria, on se penche un peu sur ce qui l’a précédé ? Notamment, quel regard posez vous sur vos deux premières demos, et avec le recul que pensez vous de ce qui en a été dit, notamment ce qui avait été écrit dans la presse (notamment dans les Hard Rock Magazine et Hard ‘N ‘ Heavy de l’époque) ?
Bert : Notre première démo, Inside était musicalement notre œuvre de débutants, mais nous y avions déployé une démarche plutôt pro. On peut dire que Dark Chapters (1999) a été vraiment l’œuvre fondatrice de notre musique, avec des compos travaillées et un chant féminin mêlé à un chant death. Cela a posé notre style, toujours avec une approche assez pro (d’ailleurs nous avions bénéficié d’un soutien financier du département après avoir défendu notre projet). L’underground français l’avait repéré en nous classant parmi les espoirs français (ça nous avait fait très plaisir), mais aussi (et surtout) Thundering Records qui nous a contacté juste après pour nous proposé un deal pour le premier vrai album qui a été Requiem Tenebrae, sorti en 2004.
Puis vient le premier album, Requiem Tenebrae. On sent qu’un style se profile, né d’un formidable melting pot d’influences… quelles ont été les retombées de ce disque ?
Bert : Merci pour tes commentaires ! Les retombées ont été très bonnes. Il y a eu aussi des critiques sur l’unicité musicale du disque du fait, comme tu le dis, des influences larges. Mais au final le public et la presse en ont retenu plutôt sa grande qualité mélodique et ses nombreux arrangements. Grâce au soutien de Thundering, ce CD nous a notamment permis de nous faire un nom vraiment en dehors de la Bourgogne puisque nous avons tourné à cette époque à Paris, au Luxembourg, dans le Nord, etc.
JB : C’est vrai que les retombées ont été plutôt positives dans l’ensemble, et assez nombreuses en fait, ce qui nous a fait vraiment plaisir et nous a inciter à poursuivre dans cette voie !!
Pas loin de 5 années se sont écoulées entre Requiem Tenebrae et Sons Of Etheria. Comment avez vous occupé cette longue période ?
Bert :Nous avons composé et pris le temps d’arriver à obtenir un excellent produit, tant sur le plan musical que l’artwork. Nous avons composé séparément, mixé nos idées. Puis, en studio pendant un an, nous avons pris le temps de peaufiner, re-peaufiner et re-re-peaufiner les arrangements. Nous avions cette fois le temps puisque nous avons enregistré dans le studio de Claud, notre guitariste et par ailleurs ingé son. De même, nous avons eu pas mal de débats sur le mix et le mastering. En parallèle, nous avons travaillé sur le concept même de l’album, en écrivant l’histoire et en imaginant toutes les illustrations associées. C’est ainsi que nous avons une histoire écrite comme une sorte de BD : ce résultat d’une œuvre packagée nous satisfait pleinement.
Revenons donc à Sons Of Etheria. Cette idée de concept futuriste, ça vient de qui ?
Bert :C’est Geoffrey qui en a écrit le concept et pas mal de textes, appuyé par JB. Les deux sont plutôt fans de BD et de Science Fiction, donc cet univers leur a paru naturel. Le truc bizarre est que plusieurs personnes ont fait le rapprochement avec le concept de Avatar, alors que nous n’en avions pas entendu parler pendant notre création. Je crois que nous allons attaquer James Cameron pour plagiat !
Du fait de la tessiture vocale de Geof, et de la lourdeur des rythmiques, votre musique est sombre, oppressante. En plus des lignes de claviers, vous étiez arrivés à l’aérer de belle manière avec des voix féminines, et maintenant avec des invités masculins au timbre plus proche du heavy traditionnel. C’est une voie que vous allez continuer d’explorer ?
Bert : Oui nous maintiendrons le cap sur les voix masculines, et ceci pour 2 raisons. D’abord parce que nous avions travaillé dans le passé sur la démo Dark Chapters et sur l’album Requiem Tenebrae avec une chanteuse. Nous ne prétendons pas en avoir fait le tour, mais l’idée sur Sons of Etheria était d’aller à quelque chose de plus compact et heavy, tout en gardant notre richesse mélodique. Nous avons eu la chance de bénéficier de l’apport de Charlie, un chanteur haut perché, dont le timbre permettait d’articuler les personnages du concept de Sons of Etheria. En parallèle GEof continuait d’assurer les grunts et les voix heavy, tandis que Sab a fait quelques mélodies lyriques.
JB : C’est vrai que nous sommes parfois critiqués sur le fait qu’il a beaucoup, voire trop de chants différents sur cet album, mais chacun d’entre eux représente en fait une personne ou un peuple de notre concept, car il ne faut pas oublier que Sons est avant tout un concept album…
Le retour d’une chanteuse à temps complet a t il été envisagé ?
Bert : Nous avons cherché mais malheureusement n’avons pas trouvé cela en 2006. Quand GEof a proposé de prendre le leadership sur les vocaux, c’était tellement logique que personne n’a rien trouvé à redire ! D’autant que GEof a été particulièrement prolifique sur l’album, puisqu’il a multiplié avec brio les différentes voix (death, black, claires, heavy, chuchotées, etc).
JB : Et puis GEof a fait d’énormes progrès entre Requiem et Sons, donc nous avons trouvé inutile le fait d’embaucher une nouvelle chanteuse… Quelques backing de Sabrina apportent néanmoins une petite touche féminine à tous ces grognements !!
Lors de ma chronique, j’avais un peu égratigné le son de Sons Of Etheria, notamment au niveau de la batterie. Et après lecture du travail de certains confrères, j’ai vu que je n’étais pas le seul. Alors, sommes nous tous dans le faux ?
Bert : Il y a eu différentes versions sur le son. Certains qui ont aimé le côté un peu brut, comme a pu le pratiquer par exemple Demons & Wizards. Ou bien d’autres qui n’ont pas adhéré. Comme je suis le batteur du groupe je peux en parler avec liberté ! En réalité, j’ai enregistré le premier les parties de batterie en 2006 et à cette époque nous ne pensions pas que l’album allait être si riche dans les arrangements, puisque comme nous l’avons dit plus haut nous avons vraiment travaillé à enrichir les compos durant l’enregistrement. Aussi, pour faire de la place aux instruments et élargir le champ sonore, il nous a fallu compresser le son de la batterie plusieurs fois. Nous y avons fatalement perdu sur la batterie, mais y avons largement gagné pour le bien global des compos. Il s’agit donc d’un arbitrage tout à fait nécessaire. Cette expérience nous montre donc des pistes de progrès pour la suite !
A la fin de l’album, il y a ce titre « L’exorciste » qui est présenté comme le début d’un autre concept. Celui ci est il en cours, ou l’idée a été mise de coté ?
Bert : Le titre est l’Inquisiteur, plutôt ! GEof a débuté l’écriture d’une histoire au concept moyenâgeux. L’Inquisiteur s’inscrit comme un teasing de ce que nous pourrions sortir dans le futur.
Existe t il des sonorités nouvelles que vous envisagez à l’avenir d’intégrer à votre musique (instruments traditionnels, classiques…)
Bert : Justement, si nous prenons pour le prochain album un tel tournant, il est possible que nous incorporions des sonorités plus traditionnelles. Tout comme Sons of Etheria, je pense que tu l’as entendu, qui recèle d’une vrai richesse dans les sonorités futuristes qui vont avec l’atmosphère de l’album.
Parlons un peu de la scène, maintenant, voulez vous ? Avec qui avez vous particulièrement apprécié de jouer ces dernier temps ? et y a un t il une formation avez laquelle vous crevez d’envie de partager une affiche, avec laquelle vous auriez le sentiment de proposer le package parfait pour le public ?
Bert : Il est généralement plus compliqué de faire de la scène maintenant que par le passé, car il y a moins de deals et de salles. En tous cas, c’est frappant dans notre région d’origine. Du coup, il faut marcher en échange avec les groupes. Nous avons la chance d’avoir une petite renommée qui nous permet d’être contactés, mais nous aimerions que ce le soit plus : à bon entendeur !
Concernant les groupes, nous tournons évidemment pas mal avec les groupes Thundering Records / Pervade. Nous avons joué avec Amartia, Kemet, Dying Tears, ou pour d’autres labels Dyslesia par exemple.
JB : n’oublions pas non plus Carcariass !!
Le 30 mai prochain, vous allez jouer à Paris avec un plateau assez Thrash/Death. Vous n’avez pas l’appréhension de passer pour les « gentils » de la soirée ?
Bert : Possible, puisque nous jouons avec des groupes comme Yorblind ou Obdurated. Mais nous avons généralement l’habitude de ce genre d’expérience : nous sommes les moins brutaux dans la musique mais elle est en général tellement mélodique tout en restant heavy qu’elle captive tout de même. Pour l’anecdote, nous jouerons avec des samples, car Sab, notre claviériste est depuis très récemment devenue maman !
JB : Et puis çà nous changera car d’habitude, nous sommes bien souvent les plus méchants de la soirée !!
On vous demanderait de l’argent pour assurer une première partie prestigieuse sur une tournée de plusieurs dates ou sur un gros show, comme hélas il semble se pratiquer de plus en plus en France. Quelle serait votre réaction ?
Bert : Je crois que si l’on pouvait se permettre une date avec Therion, rien que l’idée nous emballerait de suite !
Un autre domaine… vous êtes un des rares groupes que je connaisse, sinon le seul à exploiter 2 pages Myspace (une pour les vieilleries, l’autre pour les activités présentes). Un beau site bien construit et bien mis à jour ne serait il pas plus profitable ?
Bert : Je suis justement en train de travailler sur une nouvelle version du site en ce moment ! Une première version projet existe déjà. Nous avons aussi deux pages Facebook, un forum.
La question bateau qui servira de mot de la fin… en 14 ans d’existence, vous avez bien un bon et un mauvais souvenir à nous raconter ?
Bert :Le bon est à venir, le mauvais s’oublie !
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