Arkan

Le 10 novembre 2020 posté par Bloodybarbie

Interviewé : Manu (chant)

Intervieweuse : Bloodybarbie 

LILAH_COVER

 

C’est la première interview d’Arkan dans soilchronicles, pouvez-vous nous raconter l’histoire de votre groupe ?

Arkan a été créé au milieu des années 2000 par Foued Moukid, alors batteur de The Old Dead Tree. Foued souhaitait mêler sa passion du métal avec la musique de ses origines maghrébines. Les débuts du groupe se sont inscrits dans une veine death metal mais, au cours des années, la musique d’Arkan s’est enrichie de multiples facettes, de chants féminins et d’influences différentes. Le groupe a pu ainsi tourner en Europe avec des groupes aussi divers que Septic Flesh, Orphaned Land ou Arch Enemy.

Qu’est-ce que vous êtes devenus entre 2016 et 2020 ?

Nous avons donné des concerts à la suite de la sortie de Kelem, notre précédent album, puis  nous nous sommes remis à composer dans le but de pousser plus loin les principes musicaux que nous avions commencé à développer. Cela nous a pris beaucoup de temps et nous avons exploré de nombreuses pistes avant d’arriver au résultat final que tu as pu écouter.

 

-Est-ce que ce changement de style en un style plus agressif par rapport aux autres albums est dû au départ de Sarah ou pour coller à l’agressivité de la guerre civile en Algérie ?

Je pense que ce ressenti est surtout dû à la production de l’album qui a été assurée par Fredrik Nordtröm. Le son est gigantesque et le traitement des growls de Florent est impressionnant. Le thème de cet album nécessitait d’aller chercher ce degré d’agressivité.

 

Vous en étiez où dans « Lila h » pendant le confinement ?

L’album était sur le point de sortir lorsque le confinement a été déclaré. La promotion avait même commencé et nous avions déjà diffusé deux titres avant de décider de reporter la sortie de Lila h en automne en espérant que la situation s’apaise. Malheureusement il n’en a rien été et notre album sort dans un moment bien étrange.

Quand est-ce que tu as rejoint Arkan et comment ça s’est fait ?

J’ai rejoint Arkan début 2016, quelques semaines avant l’enregistrement de Kelem. Sarah avait quitté Arkan et Foued m’a demandé si j’étais intéressé par chanter un ou deux titres de leur album. J’ai accepté et de fil en aiguille ils ont su me convaincre de chanter un petit peu plus que prévu !

Comment vous est venue l’idée d’écrire un album sur la guerre civil en Algérie ? Est-ce que l’un de vous l’a vécue?

Sam et Mus, le bassiste et le guitariste du groupe ont grandi en Algérie durant la décennie noire qui a meurtri le pays dans les années 90. Ils nous ont raconté les événements qu’ils avaient traversés, eux ou leurs proches durant cette période. C’est tout naturellement que l’idée de relater leur vie d’enfant dans un pays en guerre s’est imposée à nous. Depuis des années, Arkan cherche à poser un regard humain sur les vicissitudes de l’âme humaine. Kelem traitait par exemple du printemps arabe et de ses conséquences pour les populations qui l’ont vécu.

Quels souvenirs vous reste-t-il de votre période Arkan en Algérie ? Et pouvez-vous nous parler de comment le metal est vu là-bas ?

Arkan a été créé en France. Seuls deux de ses membres sont Algériens. Sam et Mus jouaient effectivement du metal ensemble là-bas avant de venir en France.

Il n’est pas interdit d’écouter ou de jouer du metal en Algérie. Il n’y a simplement ni infrastructure officielle ni milieu associatif structuré qui soutienne la scène.

Quelle était la partie la plus difficile de « Lila h » ? Quel était le morceau qui vous a demandé de plus de prises à l’enregistrement avec Frederik ? Quelques anecdotes ?

Je crois que chacun d’entre nous s’est vu repoussé dans ses derniers retranchements à un moment ou à un autre de l’album par Fredrik. Il est incroyablement exigeant. Pour ma part, l’enregistrement du chant sur Crawl a vraiment été le moment le plus difficile. Fredrik est un type adorable dans la vie. Mais dans le travail il est impitoyable. Il n’a pas ce côté empathique qu’ont beaucoup de producteurs qui cajolent un peu le musicien lorsqu’il rencontre une difficulté ou un moment de doute. Fredrik a l’habitude de travailler avec des groupes comme Opeth ou In Flames. Il ne te laisse pas le temps de douter !

 

Comment voyez-vous la suite d’Arkan ?

Comme la suite de ce monde. On ne sait pas trop, mais on garde espoir…

 

 

 

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