Intervieweuse : Bloodybarbie
-Bonjour Beyond The Styx, je suis Bloodybarbie du webzine Soil Chronicles. Tout d’abord, merci d’avance des réponses à ces questions. Je vous remercie également d’avoir gâté les fans de hardcore avec ce nouveau bijou bien brutal qui déchire.
Bonjour à toi Bloodybarbie, et tout d’abord merci pour ces quelques compliments.
-Pouvez-vous présenter le nouveau line-up du groupe ? Comment s’était fait le recrutement du nouveau guitariste ?
Le nouveau line-up du groupe se compose d’un nouveau bassiste (Yoann) et d’un nouveau guitariste rythmique (David).
Le recrutement de ces deux nouveaux membres du groupe s’est opéré par rencontre puis par mise en situation en studio de répétition. De par leurs expériences scéniques et leur savoir-vivre respectif, David et Yoann nous sont clairement apparus comme les pièces optimales à la finalisation de la chimère Beyond The Styx.
– Pouvez-vous remonter le temps et nous raconter l’histoire de formation de BTS ainsi que votre long parcours avec de nombreux concerts?
« Nom de Zeus ! »
Pour faire synthétique,
Nous sommes un groupe de ghost Metal Hardcore formé fin 2010 par Adrien et moi-même (Emile), suite au split d’un précédent groupe de Hardcore commun, Breath After Coma.
Des recherches de line-up individuelles et un compromis de style sur notre future orientation artistique ont finalement abouti à la création de BTS qui a pris forme sur scène pour la toute première fois mi-2011.
Concert après concert, nous en sommes arrivés à marquer notre empreinte à travers un premier effort studio, notre EP : « Sloughing off the shades ». Ce qui nous a, par la suite, conduits à poursuivre notre tumultueuse traversée toujours un peu plus loin… Avec un line-up associé à 100% à ce désir d’aller toujours de l’avant.
-Avez-vous fait une tournée européenne?
Nous pourrions dire trois en effet…
Puisque chacune de nos précédentes tournées a été marquée par une à plusieurs escales étrangères : Belgique, Hollande, Allemagne et Suisse.
-Pourquoi ce choix du nom du groupe, c’était pour aller au-delà du groupe STYX (rire) ?
Et pourquoi pas ?
Tout dépend de quel côté tu te places… L’idée à retenir est de ne surtout pas se limiter aux frontières derrière lesquelles la vie tend trop souvent à nous enfermer.
Nous prendrons le temps d’en reparler ensemble, suite à l’expérience partagée d’un prochain live…
-La pochette de l’album hypnotique, avec un air de ressemblance avec la précédente mais en colorée, avec une croix de David déformée, pouvez vous nous expliquer sa signification ?
Notre dernier artwork, lui aussi réalisé par Guillain le Vilain, ne cesse visiblement pas de prêter à questions.
La forme géométrique en question n’a vocation qu’à interroger le spectateur lui-même sur la signification de cette symbolique qui se distingue du chaos chimérique l’englobant.
Cet hexagramme (symbole ésotérique) ne faisant lui référence qu’à la dualité de deux pôles (trigrammes) qui tentent de coexister tant bien que mal dans la perspective d’un équilibre global.
Ainsi la symbolique de l’hexagramme pourrait dans une certaine mesure se confondre avec celle du Yin & du Yang, d’un point de vue uniquement occidental
-Comment vous définissez ce style que vous avez inventé, le ghost hardcore ? Pour ma part je dirais que c’est du hardcore avec pig squeals…
A chacun sa propre définition…
Nous ne faisons ni dans le Metalcore ni dans le Deathcore.
Ces deux scènes trop appauvries par leurs manques manifestes de valeurs et leurs stéréotypies ne nous correspondent pas selon moi.
N’ayant jamais vraiment eu l’impression d’être à notre place sur une affiche, car trop Metal ou pas assez Hardcore et vice versa… Je nous compare à un fantôme arpentant et dérangeant nos scènes d’ici et d’ailleurs, sans être à l’abri d’heureuses rencontres du 3ème type.
-D’ailleurs, quelle est la recette secrète de pig squeals réussis ?
N’étant pas réellement un expert en la matière, je ne pourrais qu’inciter les apprentis et amateurs du style à travailler, travailler et perfectionner leur technique respective auprès d’autres vocalistes.
Pratiquant pour ma part l’inhale, je ne me vois pas réellement comme un exemple en la matière.
Cette technique décriée par bon nombre et sujette à tout genre de légendes urbaines… offre un panel non négligeable de sonorités intéressantes et exploitables ainsi que certaines limites auxquelles l’exhale sait répondre en partie.
-Quelle est la difficulté majeure que vous éprouviez en tant que groupe?
Pour notre part je dirai l’équilibre.
Un groupe, c’est un peu comme un ménage à cinq.
Sans communication, la cohabitation est vouée à l’implosion.
– Comment abordez-vous la composition au sein du groupe?
Notre processus créatif peut sembler quelque peu étrange pour certains, mais nous composons majoritairement à quatre, voire cinq membres selon les morceaux.
Une fois la bande originale posée en deux temps, mélodie puis rythmique, le scénario prend place, percutant directement ou non les bases du morceau même.
-Comment vous sentez-vous en jouant du hardcore ? Parce que, pour ma part, je sens des bouffées d’énergies m’envahir, et j’aimerais connaître le ressenti des musiciens.
Je ne pourrai pas parler pour l’ensemble du groupe, chacun ayant son propre ressenti de la chose.
Pour ma part, je me suis ailleurs, libre et écorché vif.
-Selon vous, pourquoi souvent le public hardcore est très jeune, rare sont ceux qui dépassent la trentaine?
Je n’ai pour ma part encore lu aucune étude sociologique fiable à ce sujet.
On rencontre chaque jour des fans pour qui le Hardcore d’aujourd’hui apparaît en totale marge de celui d’hier, tant sur le plan musical que philosophique.
Je ne me risquerai donc pas à rentrer dans l’analyse d’un tel a priori.
Le Hardcore plus que tout autre musique extrême vise à réunir et non à diviser.
-Quelles sont vos influences musicales ?
Notre style musical à la limite d’un Hardcore crossover moderne se distingue par des influences musicales aussi diverses que variées, empruntant autant au Hardcore (Walls of jericho, Hatebreed, Nasty…) qu’au Metal (Chimaira, Lamb of God, Pantera), tout en s’inspirant de style plus hybrides et modernes s’étendant du Thrashcore au Deathcore.
-Selon vous, quelle serait la recette pour percer dans la scène hardcore française ?
Tout dépend de tes valeurs. Pour ma part, l’intégrité.
-Pouvez-vous citer quelques souvenirs marquants lors de vos concerts/tournés ?
Houla… La question sur laquelle nous pourrions nous perdre durant des kilomètres de souvenirs…
Disons juste que le public Clermontois à de quoi se défendre. Notre vidéo report du #KissTheAbyssTour vous en dira davantage…
– Question à 100 balles: pensez vous qu’il est nécessaire de soigner les textes dans le hardcore ? Qu’en est-il des vôtres (de toute façon on n’y comprend rien) ? On voit en particulier que les titres sont étranges (surtout ceux qui ne sont pas en anglais), pouvez-vous nous en dire plus?
Le Hardcore n’échappe en aucun cas au fait de devoir travailler l’âme de son texte.
Avec tout le respect que j’ai pour le Punk, certains font trop souvent l’amalgame entre ces deux champs d’expressions artistiques.
Quelque soit ta bannière Black, Death, Core… Tes écrits t’engagent, tes écrits t’exposent.
Les galvauder reviendrait selon moi à se moquer de son public.
Ton oreille ne se prêtant visiblement pas à mon interprétation de la langue de Shakespeare, sache que le livret présent dans notre album pourra t’y initier.
L’étrangeté de nos titres réside essentiellement dans le fait que je perçoive chacun de mes textes comme quelque chose d’unique, ou du moins qui prétend vouloir l’être.
La bizarrerie est une invitation à la curiosité, au rejet, à la passion…
-Plus sérieusement, de quoi traitent vos texte, et à quoi fait référence l’intitulé de l’album “Leviathanima” ?
Les textes de notre album tiennent pour leurs parts davantage du poème que du manifeste, malgré un côté plus engagé que jamais. Ceux-ci abordent métaphoriquement le malaise général rencontré de nos jours par notre société en assimilant ces maux aux monstruosités d’un lointain passé mythologique.
L’homme est finalement un monstre bien plus monstrueux que le fruit de sa propre imagination.
L’intitulé de l’album est issu de la contraction des 2 termes suivants : « Leviathan » et « Anima ». Qui symbolisent respectivement : « la fin / le Chaos » et « le souffle / l’âme ».
« Leviathanima » à l’image de notre musique représente la coexistence de deux mondes aussi distincts qu’indissociables, séparés par un fil invisible sur lequel nous tentons tant bien que mal d’avancer.
Libre à chacun de définir cette chimère apocalyptique ou rédemptrice comme bon lui semble, l’important ne résidant pas dans notre propre définition de la bête mais plutôt dans celle que lui accorderont ses auditeurs.
-Était-il difficile de signer sous label votre nouvel album ?
Il n’est jamais simple de trouver chaussure à son pied.
D’autant plus pour un groupe « en marge » des styles de prédilections labellisés.
Klonosphère nous a fait confiance et à ce titre nous leur en sommes particulièrement reconnaissants.
-Quels sont vos projets pour 2015?
Tourner. Découvrir de nouveaux horizons.
Et vous préparer quelques surprises.
– Comment voyez-vous le groupe dans quelques années ?
Difficile à dire…
Toujours aussi proche des abysses…
-Vous faites quoi dans la vie en dehors de la musique ? (si ce n’est pas indiscret)
Nous travaillons dans des secteurs du relationnel pour la plupart : éducation, éducation spécialisée, vente…
-Quelques anecdotes amusantes que vous pouvez nous raconter (c’est ma question préférée) ?
Hummm…
Les craquages de jeans en live m’ont toujours fait énormément rire, me concernant.
-Pour finir, quelle est ta citation préférée?
« Qui vivra, verra. »
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