Interviewé : Bebert (batteur)
Intervieweuse : Bloodybarbie
Photo : Metalfreak

A l’occasion de la sortie du retour en force après une dizaines d’années d’absence et la sortie du nouvel album « Planet Chaos » (chronique ici), nous avons eu le plaisir d’interviewer Bébert, batteur et membre fondateur de Carcariass pour nous en dire plus.

Qu’est-ce qui a motivé ce retour en force ?

Ce qui nous a motivés, c’est qu’en 2016, le label a réédité deux de nos albums, ce qui a fait parler de nous. Suite à ça, on a refait quelques concerts en annonçant notre retour sur scène parce qu’on ne jouait plus depuis 2004.

D’ailleurs, pourquoi avez-vous mis en pause Carcariass tout ce temps ?

C’était une lassitude générale, on en avait un peu marre. Donc comme on joue par plaisir, il ne fallait pas se forcer car c’est très prenant, on avait nos jobs à côté. Par contre on a continué à composer (depuis 2014).

En 2016, quand on a commencé à faire des concerts et des festivals, ça nous a motivés et redonné envie de faire du live et des albums, mais on n’a jamais été pressés. Et puis quand les chansons étaient assez mûres, on est rentrés en studio et on a enregistré l’album.

Quelle est ta philosophie de la musique ?

Dans Carcariass, on fait vraiment la musique qu’on aime jouer, sans compromis. On ne compose pas pour composer des morceaux à la mode, qui ressemblent à des groupes connus. Si ça plaît, tant mieux, et si ça ne se plaît pas, tant pis.

Et moi, personnellement, je ne joue que si le morceau me plaît vraiment. Quitte à me prendre la tête avec Pascal, c’est sûr que ça vexe mais on est potes avant tout, tant qu’on arrive tous à être contents et satisfaits du rendu final.

Comment composez-vous ?

Pascal compose les parties guitare, il me les transmet et moi je compose mes plans de batterie. On se coordonne et on se met d’accord pour faire évoluer le morceau. Lorsque batterie et guitare sont bien mis en place, c’est au tour de la basse, qui va ensuite faire évoluer la guitare et la batterie. Et puis s’il reste de la place, on rajoute du chant mais c’est clairement pas la priorité. Le chant a toujours été secondaire dans Carcariass, si toute la partie instrumentale est très bien, on ne va pas la polluer avec du chant. Le chant est un instrument supplémentaire et pas une fin en soi. On s’est même posé la question de faire un album complètement instrumental.

Il faut dire qu’on a tous évolué musicalement, sauf le chant assuré par Raph qui est resté le même. On ne voulait pas faire un copier-coller des précédents albums. OK, on voulait toujours un chant grave et death, mais qui apporte quelque chose de nouveau. Jérôme ayant sorti un nouvel album (avec son groupe) qui nous a bien plu, on lui a demandé s’il voulait être en guest sur notre album. Le guest s’est étendu à tous les morceaux de l’album (rire).

Est-ce que tu joues dans un autre groupe en parallèle ?

Alors, je jouais dans un groupe suisse de Death classique qui s’appelle Minewar, c’est d’ailleurs le groupe de notre guitariste Pascal, qui cherchait un batteur pour enregistrer l’album, et donc j’ai accepté de jouer pour dépanner. Puis on a fait quelques concerts. Mais ce n’est pas ce que j’aime, ce que j’aime vraiment c’est ce que je fais dans Carcariass et les compos de Pascal dans Carcariass.

Alors pourquoi ne pas avoir continué à jouer dans Carcariass plutôt que de monter un autre groupe ?

La lassitude et la flemme de bouger, car on est tous dispersés, Pascal en Suisse et moi à Besançon, il faut 2 h de route, on n’a plus la même motivation que quand on avait 20 ans. À l’époque, je me souviens du concert au Divan Du Monde où on était rentrés à 4 h du matin à Besançon complètement bourrés, on s’en foutait de tout, même les flics étaient bourrés.

Quelles sont les influences Carcariass et les tiennes en tant que batteur ?

Les racines de Carcariass sont Iron Maiden pour les parties mélodiques (les premiers albums jusqu’à Seventh Son), ainsi que Death et Coroner. Ces trois groupes ont influencé notre style, même si on ne cherche pas à faire pareil qu’eux.

En tant que batteur, j’aime beaucoup la batterie dans Coroner, un style pas démonstratif mais qui sonne.

Je suis très admiratif devant tous ces groupes très techniques. Mais je trouve que ça fait trop ventilateur avec un ego surdimensionné qui ne s’écoutent pas jouer, et ils oublient que la batterie est là pour accompagner et pas pour être en avant. Mes batteurs préférés sont Dave Lombardo, dans tous les groupes dans lesquels il a joué, et Mario de Gojira qui a une signature qui sonne bien, c’est pas ennuyeux.

Quelle était la partie la plus difficile pour ce nouvel album, Planet Chaos ?

Je dirais que c’est de faire en sorte que tous les plans correspondent bien à ce que fait la guitare. Parfois, la guitare est en croche et toi t’es en triolet, puis on s’aperçoit en studio que les plans ne sont pas en phase. Mais on a tellement travaillé sur les morceaux qu’ils sont bien rodés. Autant, sur les précédents albums, on a laissé passer quelques pains, autant sur celui-là je pense qu’il est difficile d’en trouver, on y a passé du temps.

Comment se sont passés l’enregistrement et le mixage ?

On a enregistré en Suisse, le mixage a été fait par Drop (Samael) et le mastering a été fait en Suède au Fascination Studio. Le mixage a pris des mois, il y a 13 morceaux pour une durée 70 minutes. Il y a des morceaux où il y avait 5 guitares et il faut ajuster le son de chacune, c’est à en devenir fou, je ne sais pas comment Drop a fait !

Une tournée de prévue ?

On va jouer en festival le 6 juin, au Lions Metal Fest à Lyon. Il y aura d’autres dates qui vont tomber, mais comme on n’a pas l’accord des programmateurs on ne peut pas trop en parler. On attendait un retour sur notre album, qui est pas mal !

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