Interviewé : Stephane

Intervieweuse : Bloodybarbie 

Suite à la sortie du nouvel et excellent album de CROWN :  « The End of All Things » (la chronique ici), nous avons eu le plaisir de les interviewer pour en savoir plus sur le groupe et leur musique.

Stéphane, quelle est l’histoire de votre groupe, qui a débuté en tant que duo en 2011? Vos influences et vos objectifs… 

On a débuté en duo en 2011 même si depuis les débuts je suis le seul à bord concernant la composition et l’écriture des albums. Les principales influences viennent de la musique  industrielle des années 80-90 comme Einsturzende Neubauten, Swans, Godflesh, Kraftwerk, NIN, Minsitry, Killing Joke, The Young Gods mais aussi Depeche Mode, The Cure ou encore Massive Attack. Pas d’objectif précis je dois dire, excepté celui de faire une musique intense, émotionnelle, intègre, sans se donner de limites, sans dogme.

Pourquoi le choix de C R O W N comme nom du duo?

Ce fut un choix au début pour le live pour le format hommes machines étant donné que nous n’avions pas de batteur, format délibérément voulu à la base. Nous sommes rapidement passés en trio pour le premier album en live et pour le nouvel album nous sommes 4 sur scène.

D’ailleurs, qu’est ce qui a motivé ce changement de style dans votre musique dans ce « The End of All Things »? Et que représente ce titre ?

Ce changement est venu tout naturellement et instinctivement, dès lors ou j’ai commencé à écrire les premières démos. Je ne me pose pas de questions durant le processus d’écriture en général, c’est un flot continue que je n’essaie pas de dompter on va dire. Ce titre a vu le jour au printemps 2018, je pense que nous sommes arrivés à un point de non retour, que le monde que nous connaissions est en train de changer drastiquement ( cf. la crise actuelle en est un parfait exemple). Le titre est une parfaite empreinte de ce que nous vivons actuellement. Un fin pour un renouveau serait une bonne chose même si je doute franchement que cela puisse arriver un jour.

Un commentaire sur la pochette et son histoire?

L’artwork a été créé par Maks Loriot, désigner de génie, je travaille avec lui depuis nos débuts. Je lui avait envoyé le titre de l’album en 2018 et je lui ai donné carte blanche pour le design. C’est une référence au film d’Ingmar Bergman «  Le 7ème Sceau » et ce fameux jeu d’échec contre la mort.

Peux-tu nous parler du thème de ce nouveau disque et un résumé des textes ?

Il n’y a pas de thème particulier, tous les textes sont très abstraits et en général les textes apparaissent dans mon esprit comme des fresques, post apocalyptiques, laissant à l’auditeur le choix de se faire sa propre interprétation. Ils sont inspirés par mes expériences de vie, de mon regard sur l’humanité, c’est un tout très complexe et très subjectif.

Qui est l’invitée qui a chanté sur « Utopia »(excellent titre d’ailleurs)?

Karin Park d’Arabrot, une fantastique artiste suédoise, c’est un peu le Mike Patton en version femme 🙂 . Très talentueuse et très créative !

Êtes-vous toujours un duo ou il y a une perspective d’évolution en intégrant d’autres membres?

Dans le processus de création d’un album nous sommes effectivement un duo, ce qui nous convient très bien. Pour le live nous serons 4, David, moi, accompagnés par nos amis de longue date Nicolas Uhlen (batterie) et Marc Strebler (guitares).

Comment se déroule le travail de composition à deux ? 

Je compose tout de mon coté et lorsque les démos sont finalisées et que j’en suis « satisfait » je soumet les morceaux à David et c’est là que commence le gros du boulot.

Avez-vous fait des tournées? Et avec quels groupes aimeriez-vous tourner si vous en aviez le choix ?

Oui nous avons pas mal tourné entre 2012 et 2015. Nous avons une tournée en 2022 avec Enslaved d’ailleurs. Indéniablement nous aimerions tourner avec Gojira, même si nos styles diffèrent je pense que notre approche est assez similaire sur bien des points.

Quelle est votre philosophie de la musique, que doit représenter votre musique lorsque vous composez ?

Pour ma part ce sont des fresques qui me viennent à l’esprit des tableaux, plutôt sombres que lumineux, il y a un indéniablement un message très émotionnel que je souhaite faire passer, cette envie de laisser une empreinte, de provoquer de faire vibrer l’auditeur, de le surprendre aussi, de le faire voyager.

Bonne continuation et à bientôt !