Intervieweuse : Musta
Interviewés : Lis et Ivi
Photos : Musta et Metalfreak
Le duo Denuit composé de Lis et Ivi a fait la première partie du concert de Silly Boy Blue le 16 février dernier. J’ai profité de cette occasion pour proposer au groupe une interview qu’ils ont de suite accepté. J’ai passé un agréable moment en leur compagnie et vais vous partager cela.
Musta : Bonsoir Lis, bonsoir Ivi, tout d’abord comment ça va ?
Lis et Ivi : Ça va et toi ?
Musta : Ça va merci ! Avant de commencer, je tenais à vous féliciter de vive voix pour la sortie de votre dernier album Ritual paru en octobre dernier. Je l’ai trouvé très lumineux et il a figuré dans mon top 5 des albums de l’année 2023. La concurrence a été dur l’an passé donc félicitations car vous vous en êtes bien sortis. Quand on est de Montpellier, ça fait plaisir d’avoir des groupes comme le vôtre.
Lis et Ivi : Trop bien merci beaucoup !
Musta : Je trouve que Ritual se démarque beaucoup de vos précédents projets Inferno ou Black Sun. Vous n’avez pas un peu “ trouvé votre patte ” si je peux me permettre ?
Lis et Ivi : c’est exactement ça (rires), on a senti un truc, on a mis du temps à se trouver mais avec Ritual c’est exactement ce qu’on s’est dit tous les deux.
Ivi : Les premiers albums sont dictés par rapport à ce qu’on a vécu. Le style n’est pas primordial, certains événements passés au cours de l’année ont guidé notre musique. Les autres albums c’est pareil, on se force pas à entrer dans tel ou tel style.
Lis : Je pense qu’on est parti de quelque chose de darkwave car c’est plus ce qu’on écoutait et ce qu’on faisait, c’est sur que Black Sun est vraiment darkwave, on peut facilement le caser dans un style musical. Tandis qu’avec Inferno, on sent que ça commence à changer. Et là, Ritual est en quelque sorte la fusion de plusieurs genres.
Musta : Je trouve que Ritual dégage quelque chose de très lumineux, solaire, festif et même sensuel. Justement, je trouve que l’on s’éloigne du spleen et de vos influences initiales telles que Lebanon Hanover, Twin Tribes etc. Ritual est moins “ ordinaire ” que les opus passés, quelles sont vos influences majeures ?
Lis : pour Ritual, on a vraiment eu envie de créer de la musique sans qu’elle soit affiliée à tel ou tel style musical contrairement à Black Sun par exemple que l’on voulait vraiment darkwave. On crée et on ne réfléchit pas au style ou si les morceaux vont avoir le même style. Pour nous, quelque chose se dégage quand même de l’album, ce n’est pas obligé que tous les morceaux soient identiques.
Musta : Justement c’est même mieux, il y a une fluidité, ça fait pas bizarre de passer de « Skeletons » à « Abysses » ?
Ivi : Et pourtant, ça pourrait (rires)
Lis : Ça pourrait, mais l’influence du style cyber punk qu’on aimait tous les deux depuis un moment mais on ne parvenait pas à l’intégrer à notre musique. Il fallait trouver le moyen de relier la darksynth, la synthwave et le cyberpunk dans ce qu’on faisait avant. On s’est laissé porté par ce qu’on aime et cela a donné ce truc vraiment hybride (rires).
Ivi : Le terme lumineux me plaît car c’est aussi ce qu’on voulait retranscrire dans cet album, c’est super que ça se ressente.
Musta : Vous écrivez tous les deux les textes de vos chansons ou pas ?
Lis : J’écris les textes et Ivi s’occupe de la traduction quand il s’agit d’une chanson en anglais pour que ce soit juste (rires).
Musta : Justement, tu as souligné le fait de chanter en anglais, il me semble que vous avez fait le choix pour Ritual pour la première fois de chanter également en français. Pourquoi ce choix ? Pourquoi ne pas chanter exclusivement en français ou anglais ?
Ivi : Ça fait longtemps que l’on a envie de chanter en français mais c’est très compliqué, c’est difficile de l’intégrer dans notre musique sans que ça fasse “ chanson ” donc on a mis du temps.
Lis : Le français ne sonne pas pareil que l’anglais en musique, l’anglais est facile à mettre en musique, c’est rond ça sonne bien direct. Alors que le français ça accroche plus en fait.
Ivi : Puis ça pardonne pas au niveau des textes.
Lis : Si t’es en France… si t’es ailleurs, on s’en fout (rires).
Musta : Justement, lorsque l’on maîtrise bien le français en musique, cela apporte plus de cachet car il s’agit de notre langue natale. Vous avez envie de continuer les chansons en français ?
Lis : Oui complètement, notre prochain single est en français, on a envie de continuer à explorer le français sans laisser tomber l’anglais. On ne veut pas être catalogué comme le groupe qui chante uniquement en français. On ne se ferme aucune porte, si on veut chanter en allemand un jour et bien pourquoi pas.
Musta : Vous avez eu besoin de combien de temps pour enregistrer votre album ?
Lis et Ivi : On a mis environ six mois entre la composition et l’enregistrement de l’album. On s’est donné environ cinq jours, on est parti cinq jours à la campagne où on a fait que composer. Le temps de la prod, puis le temps de perfectionner chaque chanson pour que ce soit nickel (rires). Au total, il nous a fallu un an car il faut aussi promouvoir et faire la communication de l’album. Justement, toi qui écris des articles, tu sais qu’il faut qu’on contacte les journalistes. Il faut le temps de faire dix clips (rires).
Musta : La première fois que je vous ai vu, c’était à la Maison des Chœurs, je me souviens que tu as dit Lis, que Denuit était le fruit de votre amour. J’aimerais qu’on en parle si vous êtes d’accord bien sur. C’est votre bébé en quelque sorte, peux-tu nous en dire plus ? Question un peu rhétorique mais ce projet renforce-t-il votre amour ? Parce qu’il y a une démarche très personnelle dans la musique, être avec l’homme ou la femme qu’on aime, qu’est-ce que ça apporte de plus dans votre quotidien ?
Lis : c’est génial (rires), de plus dans nos métiers, quand t’es avec quelqu’un
Ivi : Tu pars pendant des semaines,
Lis : c’est difficile d’avoir une relation dans ces conditions, or, on découvre et on partage plein de choses ensemble puisqu’on travaille ensemble. C’est la première fois que j’arrive à avoir une relation aussi longue et sérieuse (rires) parce que justement je pense que l’on partage tous ces moments ensemble. Je pense que ça entretient la relation et inversement ça nourrit le projet. Les deux se nourrissent l’un et l’autre.
Ivi : Oui je pense que ça entretient pas mal le projet, du coup, chaque chose qu’on traverse qui est personnelle, on vit certaines épreuves ensemble donc, on a envie d’en parler, l’avantage aussi est qu’on a envie de composer en continu.
Musta : De plus, vous avez le privilège d’être un duo ce qui doit aussi faciliter pas mal de choses.
Lis : Oui, en effet, j’ai eu des groupes où on était plusieurs et c’est pas pareil, je préfère être à deux.
Musta : Je trouve qu’il y a une force dans les duos et one man band que l’on ne retrouve pas dans les trio, quatuor et plus.
Ivi : Oui, puis, on est à nu sur scène car on est livré à nous-mêmes. Il y a plus de sécurité quand on est plusieurs, là on est deux, y en a qui chie sur un truc et c’est fini (rires). Mais comme tu dis, ça donne beaucoup de force, suffit d’un regard et tu sais ce que la personne veut dire.
Musta : J’ai vu sur YouTube que vous avez une playlist intitulée Ritual Film, cette dernière comporte neuf clips mettant à l’honneur votre album Ritual. Est-ce que vous pouvez nous en dire plus sur le travail et la démarche autour de ces clips ? Pourquoi avez-vous eu autant envie de clipper cet album ?
Lis : En fait, il va y en avoir dix, le dixième sort le mois prochain (rires).
Musta : Et bien, il n’y en a jamais assez (rires)
Lis et Ivi : On voulait qu’il y ait tout l’album, dix morceaux donc dix clips. La vidéo a une place très importante pour nous, on le voit comme une extension de ce qu’on fait, c’est artistique pour nous. On l’avait déjà fait pour Black Sun mais dans un autre cadre car Black Sun était en noir et blanc et a été tourné durant le confinement. L’ambiance est totalement différente. Mais le fait de clipper tout l’album nous a beaucoup plu. On est taré, on l’a fait et on a eu envie de le refaire (rires).
Musta : C’est au final une manière de condenser l’album et de vous découvrir aussi ! Pour le prochain, n’hésitez pas !
Lis : T’inquiète le prochain single a déjà son clip (rires).
Ivi : Le clip va sortir dans pas longtemps, on a pas la date exacte mais sûrement début avril.
Musta : Vous avez ajouté en description Instagram que vous jouez de la Nightwave. C’est vraiment ce style là que vous avez envie de choisir pour qualifier votre musique ? Il est vrai que Denuit a une atmosphère très festive, ça pourrait passer en boîte de nuit, et on irait plus souvent en boîte dans ce cas.
Lis : Oui c’est ça, on s’est dits, c’est sur, on fait un truc wave (rires)
Ivi : On a eu du mal car le premier album est plus darkwave, le second est plutôt post-punk electro et y a toujours wave.
Musta : Il est vrai que certains de vos morceaux comme « Ritual » contiennent des sonorités synthwave à la Carpenter Brut ou Perturbator, mais c’est pas tout à fait ça non plus. On est pas dans un univers rétro ou jeu vidéo des années, je trouve que Denuit dégage quelque chose de plus “ authentique ” dans cet album. Vous êtes justement issus du milieu goth, j’aimerais savoir si vous écoutez du metal ?
Ivi : Perso, j’écoute de tout, même du hip-hop, pour moi le style m’importe peu, tant que je kiffe c’est ça qui compte. Le metal n’est pas mon style de prédilection mais je peux en écouter, notamment en live.
Lis : Je préfère voir en live, à écouter, le metal ne me branche pas trop mais en concert, c’est une expérience.
Musta : Je vous pose la question parce que souvent les gens font l’amalgame entre gothique et metalleux à cause du style vestimentaire proche et encore, tu ne verras jamais un goth avec une veste à patch (rires). De même pour le satanisme qui est associé au mouvement goth alors qu’il n’en est rien contrairement au metal. Les metalleux peuvent s’intéresser au son goth mais l’inverse n’est pas si vrai que ça.
Ivi : Justement, on a pas mal de fans de metal, on est même dans des playlists de pays nordiques (Suède, Finlande) où tu vois du death et du black metal et on se retrouve dedans.
Musta : Vous avez fait treize dates pour promouvoir Ritual, vous avez joué avec des pointures telles que Clan Of Xymox, Soror Dolorosa et Twin Tribes. Vous allez faire des concerts au Mexique et au Brésil cette année, vous sortez même du cadre européen. Comment réagissez-vou à l’annonce de tous ces concerts ? Pensez-vous que la mouvance gothique est en train de renaître de ses cendres/ qu’il y a un renouveau de cette scène en ce moment ?
Ivi : Complètement, surtout dans ces pays-là, on a fait cet été un festival au Portugal au Extramuralhas situé dans la petite ville de Leiria, c’est même subventionné par la mairie. Ils font ça depuis quinze ans, c’est vraiment 100% goth, on voit des enfants, ils ont de plus en plus de monde à chaque édition (2000 personnes cette année). Quand tu vois le public, on voit vraiment la renaissance du mouvement goth comme tu le dis.
Lis : Je suis sûre et certaine que c’est le moment (rires).
Musta : On le ressent complètement, notamment en Allemagne, c’est le bastion j’ignore pourquoi mais certains groupes goth tournent plus en Allemagne que chez eux. Même en France, ça commence un peu, on a notamment la Setmana Santa à Toulouse qui est dédiée à cette musique.
Lis : On le ressent mais on a toujours un train de retard en France (rires).
Ivi : Je pense que ce qui bloque en France c’est le milieu professionnel. Ils regardent le style vestimentaire, l’apparence, ils se disent que ça fait peur et que les gens ne vont pas venir alors que pas du tout. On a joué à Toulouse à la Halle de la Machine, on trouve de tout âge même des enfants.
Lis : Et les enfants nous aiment bien en général (rires).
Ivi : La personne qui nous a contacté nous a dit à la fin du concert qu’elle a eu de supers retours de tout âge dont même une dame de 80 ans qui a aimé notre concert ainsi que des gosses. On est pas là pour faire peur aux gens en fait, c’est très émotionnel et pas uniquement pour faire peur, on y met notre cœur, c’est pour ça que j’aime beaucoup le fait que tu aies vu notre côté lumineux. On ne va pas tous se suicider, la dépression, la fin du monde (rires).
Musta : Justement, on pense que le goth a un aspect très nihiliste alors que pas du tout, c’est plus quelque chose qu’on retrouve dans le metal notamment le black metal. Je trouve que la musique goth est plus cathartique même quand elle se veut mélancolique.
Ivi : Tout à fait et il y a vraiment un côté romantique, nous on le voit comme ça.
Lis : Il y a une désinformation sur la musique gothique. Les gens ne savent pas vraiment ce que c’est, les gothiques, parce que s’ils voyaient vraiment ce qu’était cette musique, je pense qu’il n’y aurait aucun problème à programmer des concerts.
Ivi : On a d’ailleurs fait des concerts où on a triché, on ne leur a pas dit de suite que l’on était gothique etc. On dit qu’on fait de l’electro ou du synthwave machin et quand ils nous voient ils sont surpris et trouvent notre style drôles. Quand ils écoutent notre musique, ils se rendent compte que c’est pas dark. Ça peut être dark mais c’est pas que ça.
Musta : De toute façon, même si c’est dark et alors ? La musique n’est pas forcément joyeuse tout comme il existe des fans de films d’horreurs et ces derniers ne commettent pas des massacres à la tronçonneuse (rires). Il est vrai qu’on a beaucoup de retard en France, bien plus que certains pays pourtant très conservateurs comme la Pologne. Par ailleurs, j’ai vu que vous avez participé à un concert fin novembre en soutien à la Palestine. J’avoue avoir été très surprise car vous n’exprimez jamais vos opinions politiques sur vos réseaux sociaux. C’est important pour vous en tant qu’artistes de montrer votre engagement, votre empathie face à un peuple qui souffre ?
Ivi : Effectivement, on est très neutre sur Instagram car ça devient vite le bordel et il y a vite des commentaires de merde, ça ne sert à rien, ce n’est pas notre truc. Mais dans la vraie vie, on est là.
Lis : On sera toujours là pour apporter notre soutien surtout face à une injustice ou quelque chose qui nous brise le cœur. On peut pas faire grand chose mais on est là et ça aide quand même un peu.
Ivi : Il ne faut pas oublier que la musique a toujours servi dans l’histoire, l’époque du punk, la musique a toujours transmis beaucoup de messages. Même quand on monte sur scène, il n’y a pas qu’une question d’égo surtout que c’est pas ça qui nous rend riche (rires), on a vraiment des trucs à dire à travers notre art et surtout transmettre notre amour. On a vraiment envie de transmettre ce message, on a commencé à le faire depuis la sortie de Ritual.
Musta : Justement, vous parvenez à vivre de votre musique ou vous avez un emploi à côté ?
Lis et Ivi : On arrive à en survivre (rires), on est intermittent, on a que Denuit, on ne fait que ça, il ne nous est pas possible d’exercer quelque chose d’autre car c’est très prenant. Puis, vu qu’on est en couple, quand on rentre à la maison, on parle de ce projet en permanence, c’est pas comme si on rentre d’une journée de boulot et qu’on pense à autre chose, ça ne se finit jamais.
Musta : vous êtes un peu comme des entrepreneurs.
Lis et Ivi : C’est un peu ça, on le voit un peu comme une entreprise qu’on aurait monté. D’ailleurs, le merch est la meilleure manière de nous soutenir c’est pour ça qu’on a crée un shop. On fait notre merch de A à Z nous-mêmes, du design à la production on fait tout à la main, c’est une extension artistique, on y met vraiment notre cœur on kiffe ça.
Musta : Il y a en plus de cela la communication sur les réseaux : c’est important pour vous d’être en contact avec votre public ? Vous recevez beaucoup de messages de soutien ?
Lis : Oui parle souvent avec nos fans.
Musta : Ce soir, vous faites la première partie de Silly Boy Blue, vous ne pensez pas que le public va être différent de celui dont vous êtes habitués ?
Lis : C’est plus pop mais je pense qu’il y a un côté pop dans ce qu’on fait aussi, on a déjà joué avec des groupes très différents de nous et on est bien reçu à chaque fois.
Ivi : Je kiffe que le public soit différent du nôtre, parce que c’est encore autre chose, si on arrive à faire passer notre message à un public différent, c’est gagné. Parce qu’au final, si tu as ton public à toi, il va forcément être réceptif, il est là pour ça. Par contre, c’est encore plus gratifiant quand t’as des gens qui n’écoutent pas du tout ça et qui viennent te dire à la fin qu’ils ont aimé. Mais c’est plus difficile car il faut parvenir à leur faire comprendre notre musique alors que ce n’est pas leur écoute habituelle.
Lis : J’espère quand même que notre public va venir surtout qu’on est à la maison (rires).
Ivi : On ne joue que très peu à Montpellier, pas plus de deux concerts par an mais on fait des DJ set de temps en temps. On fait surtout beaucoup de kilomètres.
Musta : Je vous l’avais dit : j’avais adoré votre setlist lors de votre concert avec Soror Dolorosa et Tangerine Cat. Avez-vous de nouveau envie de dédier la seltist de ce soir à Ritual ?
Lis et Ivi : Oui oui !! La setlist a un peu bougé par rapport à l’ordre des morceaux mais on continue de faire Ritual. Le morceau qu’on va sortir figure aussi sur la setlist. On a toujours mis en valeur l’album le plus récent sur nos setlist.
Musta : Vous n’avez pas d’autres projets musicaux en dehors de Denuit ?
Lis et Ivi : Non ! On fait des DJ set mais c’est tout.
Musta : Vous pensez qu’après l’incroyable Ritual, vous pourrez encore sortir de belles musiques et régaler vos fans ?
Lis et Ivi : Ah bah j’espère (rires) ! Tu nous le diras ce soir vu qu’on sort un nouveau morceau. Il sort sur le label de Rebeka Warrior (Sexy Sushi). On a notre propre label depuis Ritual pour faire tout nous-mêmes et avoir le contrôle sur tout.
Musta : Vous êtes vraiment indépendants ! En tout cas, merci beaucoup pour cette interview, j’ai pris beaucoup de plaisir à discuter avec vous j’espère que ça vous a plu.
Lis et Ivi : Merci à toi.
Je tiens à remercier infiniment Lis et Ivi pour ce super moment passé en leur compagnie. Ce fut probablement l’interview la plus sympa et marquante que j’ai réalisé jusqu’à présent.
Laissez un commentaire