Intervieweuse : Cilou Bulle
Interviewés : High On Wheels
Cinq (+1) questions impertinentes et décalées à … High on Wheels
Trio parisien de stoner/desert rock formé en 2014, High on Wheels présente son nouvel opus, Fuzzmovies.
Pour fêter l’événement, je suis partie à leur rencontre dans un style plus… impersonnel !
Le stoner/desert rock en 2021, ce n’est pas trop outdated comme musique ?
Gilles : Ça me fait penser que j’ai des crèmes au chocolat au frigo que j’aurais dû manger la semaine dernière. On est dans une telle mouvance de nostalgie avec le « vintage ».
Finalement, être périmé c’est un peu à la mode, non ?
Bruno : De toute façon, quand la date de péremption est passée, t’as encore quelques jours pour consommer. Alors tant que notre musique ne donne pas la gerbe, ça va.
Greg : Alors du coup c’est quoi le style current ? Le neo-metal ? Aujourd’hui révolutionné un style ou un genre ce n’est pas simple au vu de tout ce qui existe et en plus ce n’est pas nous ! Quand on fait de la musique, à la base, c’est pour faire comme nos idoles : du coup nous on n’a pas évolué et on est resté dans le classique.
Kyuss, Fu Manchu, Red Fang, Them Crooked Vultures, Mars Red Sky…
Autant de groupes fondateurs ou plus récents qui se revendiquent de la scène stoner / desert rock. Le tour du style n’a pas encore été fait ? Qu’est-ce qui vous différencie ?
Gilles : Nous, on est beaux. Non parce qu’il faut les voir les gros barbus sans dents que tu croises dans les loges des soirées stoner, bah ça change les beaux astronautes en combinaison.
Plus sérieusement, quand on écoute le haut du panier, on voit bien qu’il y a plein de choses à tester, des tonalités à casser, des mesures à démonter.
Je dirais qu’on fait du stoner sans chercher à en faire. Il se trouve que quand Greg tape sur sa batterie, que Bruno frappe sa guitare et que je défonce ma basse, bah ça fait du son qui ressemble à ce qu’on appelle du desert rock.
On fait surtout la musique qu’on a envie d’écouter et le plus important : on ne se prend pas au sérieux !
Bruno : Je suis très friand de comique de répétition, alors si le tour du style a déjà été fait, ça ne me dérange pas de repartir pour un de plus.
Greg : Je pense que le tour du style ne se fera pas vraiment, il y a trop de groupes qui ont construits les bases et d’autres qui tournent autour et on en fait partie je pense, j’adore le stoner de base, mais aussi le desert rock (plus psyché), mais aussi le doom et le sludge alors quand on compose, on mêle un peu tout ça.
Bruno : Et en plus j’aime beaucoup le comique de répétition.
High on Wheels est plutôt d’inspiration Kerouac, Kubrick ou Tarantino ?
Gilles : Kubrick = 2001, le film, le bouquin, des voyages spatiaux psychédéliques. A mort ! Puis les 70’s d’Orange mécanique, c’est du bon ET Tarantino = De l’humour et de la violence savamment mélangés. (Death Proof a beaucoup inspiré Fuzzmovies). Kerouac, je ne connais pas.
Bruno : Gérald de Kerouac, je crois c’est le mec qui chante « Sur la route”. Sinon, Godfrey Ho et George Abitbol font aussi partie des influences majeures du groupe.
Greg : Alors Tarantino je dirais énormément mais Kubrick à sa place tout de même, Kerouac je suis pas trop romancier !
Comment fait-on pour faire tout un album de stoner/desert rock sans tomber dans la redondance ?
Gilles : Déjà si on n’aime pas la redondance, on n’écoute pas du stoner. Ah ah ! On est tous les trois bourrés d’inspirations, d’influences, d’expériences différentes, ça amène de la diversité chez High On Wheels, il n’y a pas un leader qui dicte la direction des compos.
Mais il est temps de révéler le secret de la machine du power trio, c’est que c’est comme la raclette. Quand tu n’as plus de fromages, mais qu’il te reste des patates et de la charcut’, bah tu reprends du fromage. Puis t’as plus de patates, mais il te reste du fromage et de la charcut’, alors tu reprends des patates. Fatalement, tu n’as plus de charcut’, mais comment finir tes patates et ton fromage ? Tu n’as qu’une solution : Reprendre de la charcut’.
Bon par contre, il faut aimer la raclette.
Bruno : Et le comique de répétition. Mais si tu n’as plus ni raclette, ni charcute, un bon petit saucisson au Beaufort comme Gilles les aime fera l’affaire.
Greg : Alors là je dirais comme Gilles ! Après, dans la composition d’High on Wheels, on compose tous donc déjà les titres sont différents d’une base à une autre.
Maintenant on a fait que deux albums on en reparlera au cinquième !
High on Wheels on tour c’est plutôt « whisky and chicks » façon rock star ou « tisane et jeux de société/ lecture » ?
Gilles : Je dirais, beer, drugs, zombicide and rock’n roll.
On prend volontiers toutes les options…
Bruno : Titre…mais la tisane, faut voir l’herbe que tu mets dedans.
Greg : Je dirais tout ! On a plus 20 ans tout de même !
Bruno : Plutôt rooibos que tisane, mais jamais en tournée. Donc ouais, « whisky, beer, zombicide, jeux de mots douteux et rock’n’roll ». Pas de « chicks », sinon nos nanas vont nous faire la peau et ça ne sera pas beau à voir.
(+1) Autoproduction, campagnes de crowdfunding pour produire de la musique, programmations live (concerts/tournées) difficiles et mercantiles, marché saturé, COVID… Décourageant le monde de la musique aujourd’hui ?
Gilles : La Covid’, c’est vénère. Obligé de se mettre en orbite autour de Jupiter pour faire des concerts… C’est naze. Puis faut voir le public qu’on ramasse là-bas. Je n’ai pas peur de le dire : Les Saturniens sont tous des cons.
Tant qu’on peut faire librement la musique qu’on veut sans qu’on vienne nous dire de baisser le son, de taper moins fort, de faire des morceaux qui durent moins longtemps. On s’en fout.
Par contre va falloir nous permettre de remonter sur scène et vite !
Greg : Je dirais que le plus décourageant c’est de ne pas voir la lumière au bout du tunnel en ce qui concerne le fait de pouvoir se produire en concert un peu comme avant ! Le livestream ce n’est pas vraiment notre truc et de jouer devant des gens masqués et ben ça fait chier ! Maintenant le reste suit son cours, production et distribution n’auront jamais autant marché depuis le confinement, tous les groupes se sont enfermés pour composer et enregistrer durant cette période alors faut voir le bon côté de la chose.
Bruno : On a essayé de faire une répète via Skype, c’était compliqué, alors on a plutôt sorti les bières et fait un skypéro.
Au fait, j’ai déjà dit que j’aimais le comique de répétition ?
Merci à tous de vous être pris au jeu et bonne continuation !
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