– Tout d’abord pouvez-vous présenter le groupe à nos lecteurs qui n’auraient pas la chance de vous connaître encore?
Virginie : Kells est né en 2001, à l’issue de ma rencontre avec Fabrice (Claviers). Au départ, on ne composait qu’à 2, des morceaux piano/voix. Puis, nous avons intégré Patrick (Guitare) qui a apporté sa touche métal à la formation. Tous les 3, nous avons composé les morceaux de Gaia, et pour enregistrer l’album en 2004, nous avons fait appel à des musiciens de session (dont Jérémie Vinet à la Basse qui est ensuite resté avec nous pour la scène jusqu’à 2006).
Nous avons alors intégré au groupe Guillaume Dagnaud (Drums) qui est parti sur les routes avec nous. En réalité, on ne s’attendait pas à ce que Gaia soit aussi vite remarqué par la presse et le public, nous tournions de plus en plus, ce qui nous a conduit à un changement de line-up assez conséquent en 2006-2007. Jérémie n’arrivait plus à concilier toutes nos dates avec son travail, Guillaume non plus, aussi, Laurent, doublon de Jérémie depuis début 2006, est passé bassiste principal de Kells en 2007.
De même que nous avons recruté Jano pour remplacer Guillaume. Puis, en Juin 2007, juste avant que nous ne reprenions les routes avec la nouvelle équipe, c’est Fabrice, co-fondateur du groupe qui nous a annoncé son départ, il allait être papa. Nous avons tourné encore plus sous cette formation pendant 3 ans, et l’an dernier, c’est Jano qui est parti, pour passer plus de temps avec sa conjointe… Nous avons donc intégré Julien Nicolas (Furia) en Février 2010. Depuis qu’il est dans le groupe, nous avons sillonné les routes Européennes (38 dates dans 15 pays au côtés de Tarja Turunen, Epica et Revamp notamment), et notre 3eme album verra le jour à l’automne prochain!
– Quel fut le tout premier concert du groupe, quel souvenir en gardez-vous ?
Virginie : Le tout premier concert de Kells a eu lieu en Juin 2005, au Karikal Rock une petite salle chaleureuse à Villefranche sur Saone (69). Bien sûr, il n’y avait que nos amis et famille, donc nous étions en terrain conquis! L’album « Gaia », n’était même pas encore sorti à l’époque…
Pat : Donc pour moi, le premier vrai concert de Kells, celui où on s’est confronté à du public qui ne nous connaissait pas, c’était le festival Tribuzical, à côté de Lyon, ça ne s’est pas trop mal passé, mais on manquait beaucoup d’expérience…
– Qui fait vos photos officielles de concert ?
Virginie: Nous avons la chance d’avoir un manager multi-casquettes donc c’est lui, Eric Bagnaro, alias Ozirith photography qui réalise tous nos shoots live et promo!
C’est un gros atout car ses photos très percutantes vont exactement dans la direction de modernité que nous recherchons pour l’image du groupe,
pour quitter la sphère gothique à laquelle nous étions assimilés mais dans laquelle nous ne nous sentions pas réellement à notre place…
– Quels sont les autres projets du batteur ?
Julien: Alors en ce qui concerne mes projets, avec Furia nous sommes en pleine écriture du prochain album, on prend notre temps…
Ensuite, je joue également avec un groupe pop rock sur Grenoble, du nom de Phil Hérisson, avec qui nous avons beaucoup tourné en 2009 et 2010, ces temps-ci c’est plus calme…
Et pour finir, je suis en train de monter un projet basse/batterie pour proposer une formule masterclass, c’est une facette intéressante du métier en tout cas, et c’est un très bon exercice.
En tout cas, Kells reste le projet principal dans lequel je m’investis… Ma grande priorité.
A côté de ça, j’ai mon école de batterie près de Mâcon, parrainée par DW…
– Comment vos chansons en français sont perçues à l’étranger ?
Virginie : A l’étranger, il suffit de se balader dans les rues, de lire les noms des boutiques chic (toujours des noms français) pour se rendre compte que le Français est LA langue et LA culture estimée! De fait, on a un peu cet aspect labellisé « bon chic, bon genre » et on a toujours été très bien accueillis, en Pologne, en Allemagne, en Italie et en Espagne surtout!
Julien: Le public européen aime voir un groupe français chanter en français, il n’ont pas l’habitude de ça, et il accroche bien!
C’est donc une très bonne chose pour Kells.
Pat : Ils aiment le côté » exotique » de notre langue, ça change des milliers de groupes qui chantent déjà en anglais…
– Que pensez-vous de la ferveur des fans français ?
Virginie : Cela nous touche énormément. Certains nous suivent depuis des années. Beaucoup ne comptent pas les kilomètres pour nous voir en concert. Pour certains, des rapports d’amitié se sont installés. Comment ne pas porter dans son coeur des gens que l’on voit si souvent et qui nous aident à réaliser notre rêve. Je me permets de citer notre fanclub officiel français: Les Kells Crusaders!
– Quand venez-vous en Bretagne ?
Virginie : L’an dernier, hormis La Boule Noire à Paris, en headliner, les 3 dates aux côtés de Epica et Revamp, et celle aux côtés de Tarja, nous n’avons pas joué en France. C’était par choix, bien sûr, pour se consacrer à notre promotion hors territoire français. Cette année, pour la sortie de notre troisième album, nous espérons bien nous produire de partout et cela inclut évidemment la Bretagne, on ne s’appelle pas Kells pour rien! Retour aux sources celtiques!
Julien: J’adorerais venir en Bretagne, cette région est splendide! Je me rappelle de tournées antérieures, assez phénoménales dans cette région!
– On attend votre prochain album avec impatience. Est-ce qu’il y aura des guests comme sur le premier album ?
LO : Malheureusement, on ne peut pas t’en dire plus pour l’instant. C’est trop tôt, il faut que l’on garde une part de mystère! Donc stay tuned…
– Qui réalise les artworks de Kells ?
Virginie : Pour le premier album « Gaia », nous avons travaillé avec un ami graphiste, Julien Tardy. Puis, pour le second « Lueurs », nous avons travaillé avec un jeune graphiste bordelais, Oraku Design. « Gaia » a été réalisé à base de photographies, tandis que « Lueurs » est tiré de dessins. Pour le troisième album, nous avons collaboré avec Ludovic Mornand, Blackthorns Design, et le graphisme de ce nouvel album, nous plaît énormément! Nous avons grand hâte de le dévoiler!
– Quels souvenirs gardez-vous de votre tournée avec Epica, et avec Revamp ?
Pat : J’en garde de bons souvenirs, bien que ce n’était pas facile de se retrouver entre 2 grosses pointures, mais on a prouvé que l’on avait notre place, ce fut très instructif, et ça nous a mis un pied dans le professionnalisme de la musique.
Julien: Pour ma part, j’ai adoré cette tournée, que de bons souvenirs…
Riche en émotions, en expériences… On a beaucoup appris sur la route, ça nous a permis de gagner en rigueur, en professionnalisme… et c’est ce qui fait avancer un projet.
De plus, le fait de voyager dans de tels pays grâce à la musique, ça fait rêver…Et ce n’est pas prêt de s’arrêter!
– Question pour Virginie : Comment arrive-t-on à conjuguer son rôle de Maman, et de Chanteuse ?
Virginie : Au début, quand on laisse son bébé, on culpabilise, puis on s’aperçoit qu’on souffre en tant que parents mais que l’enfant le vit mieux que nous. J’étais souvent au bord des larmes quand je la laissais et elle, pressée qu’on la laisse avec ses cousins/cousines… C’est beaucoup mieux ainsi d’ailleurs ! Elle est très fière de nous quand elle regarde les videos, à 4 ans, elle sait déjà faire le « horns up », et on l’emmène chaque fois qu’on le peut, quand ce n’est pas trop loin et qu’il n’ y a pas école. Donc en résumé, c’est de l’organisation, pour les gardes, mais au même titre que des parents qui font 8h-18h au bureau, donc c’est tout à fait faisable !
– Comment s’est passé l’enregistrement du nouvel album ?
Julien: Nous avons enregistré l’album entre 2 tournées, donc épuisant…
Nous sommes tous super fier de cet album, je pense qu’il correspond à 300% de ce que Kells est à l’heure actuelle.
Nous avons pris un mois pour faire ça dans de bonnes conditions, nous sommes allé à Nancy à Mon Studio, sous la houlette de Yann de My Pollux.
Il a su restituer ce qu’on avait en tête, et ce mec-là est vraiment compétent, donc c’est que du bonheur!
Pour le mastering, nous avons fait le choix de faire bosser Ted Jensen à New York au Sterling Sound Studio…Le top!
Vous pouvez vous attendre à une prod très agréable et puissante!
– Est-ce que Kells soutient des petits groupes, si oui, lesquels ?
Pat : Bien sûr, nous aidons certains groupes à entrer dans le catalogue Savage Prod (Benighted Soul, Pipe Dreams..) et dès que l’on peut choisir nos premières parties, on le fait (L’Endevi, Elyose, Innerfate, Adrana…)
– Quels groupes vous influencent le plus aujourd’hui ?
Pat : On écoute tellement de choses, autant de groupes rock que métal, Limp Bizkit, Face Tomorrow, The Used…
Julien: Je suis un fan inconditionnel de Soilwork et de Karnivool! Sinon, j’adore Deftones, Tool, Meshuggah, Machine Head, Nostromo, Queen of the stone age, Incubus, Infectious Grooves, The Mars Volta, RATM, Muse, Nickelback, Dave Mattews band, Steve Coleman, Dead can dance, Didier Super!
Virginie : Pour moi, Foo Fighters, Incubus, 30secondstomars, Limp Bizkit, Deftones, Gojira, In this moment, Lacuna Coil, Machine Head, The Cranberries, Skunk Anansie, Nickelback, Danny Elfmann, NIN…
– Quelles sont les grandes différences entre « Lueurs » et le prochain album ?
Julien: Je pense que le côté symphonique est moins présent sur le prochain. On voulait quelque chose de beaucoup plus rentre dedans, plus péchu et plus dynamique…
Pat : Il y a plus de recherche dans les riffs guitares, c’est un peu plus progressif et encore un peu plus violent que « Lueurs ».
Virginie : Vocalement, j’explore beaucoup plus d’horizons, et mes textes sont encore plus travaillés… Je n’en dis pas plus !
– Quels clips seront mis en place avec le nouvel album ?
Pat : Le premier single extrait du troisième album s’appelle « Se taire ». Nous avons tourné le clip le 26 mars dernier avec la boîte de prod Cheveux longs idées courtes.
Ju : La sortie du clip est prévue avant l’été, et je peux vous dire que le rendu va être extraordinaire… Patience.
– Que pensez-vous des moyens de communication comme facebook ou twitter ?
Pat : C’est bien pour la promotion du groupe mais personnellement, je trouve que l’on s’y perd un peu…
Julien: Facebook est un très bon moyen pour faire passer des infos, c’est assez pratique pour annoncer des événements et faire connaître tes projets. J’ai tendance à préférer myspace pour le côté visuel de la mise en page, mais ce n’est plus ce que c’était, et c’est bien dommage…
– Voudriez-vous jouer au Hellfest, et préferez-vous les festivals ou les salles de concerts ?
Pat : Bien sur, on adorerait jouer au Hellfest, et on espère bien y jouer l’an prochain ! Sinon, festivals ou salles, il y a un intérêt dans les 2 : en festival, le public est éclectique, il faut convaincre des gens qui ne connaissent pas notre musique, en salle, l’ambiance est plus intimiste, les 2 sont bien.
Juju : Je n’ai pas de préférences, tant que ça joue, et que le groupe se fait plaisir sur scène, c’est le principal!
– Pour vous, quel serait l’album de l’année 2010 ?
Lo : « Remember who you are » de Korn
Julien: Plusieurs albums ont marqué cette année 2010 pour moi. L’album « Mechanize » de Fear factory est énorme, grosse production avec un nouveau batteur incroyable! Etant fan de Soilwork, « The Panic Broadcast » est vraiment excellent, super énergique, et super dynamique!
Virginie : J’avoue ne pas avoir énormément eu de temps pour découvrir de nouvelles choses, mais « A star crossed waste land » de In This Moment m’a beaucoup plu.
Pat : « Periphery » de Periphery, un groupe que j’ai découvert récemment !
– Le batteur n’est-il pas surbooké avec tous les groupes dont il est membre ?
Julien : C’est une question de gestion. J’ai déjà fait beaucoup de ménage dans les groupes avec qui je jouais avant de rejoindre la Kells’ Family!
Tout est question de priorité, jusqu’à maintenant, je n’ai eu aucun mal à gérer des soucis d’indisponibilités ou autres… C’est important pour moi de jouer dans plusieurs projets, ce qu’il faut comprendre là dedans c’est que le fait de jouer dans d’autres styles avec d’autres gens m’apporte beaucoup, et ce pour mieux servir la musique de Kells…
– Quelle définition donnerez-vous au néo métal ?
Pat : Si je dois ne le résumer qu’en 3 mots, je dirais : du gros riff, du groove, et de l’énergie !
JU : Pour moi, le Néo metal, c’est le mélange de diverses influences…avec le côté rythmique assez prononcé. Ca pourrait être un mélange entre des grooves hip hop et de la funk. Au niveau du son en général, les groupes de ce style jouent avec un accordage très bas, de manière à avoir un résultat très massif! Au niveau du chant, c’est ce côté un peu rapé et hurlé qui définit le plus ce courant du métal. La basse utilise beaucoup la technique du slap, ce qui donne un rendu basse/batterie assez dynamique et groovy… Korn, Deftones, Limp Bizkit, Slipknot en sont les précurseurs…
– Quels sont vos groupes de métal favoris?
JUJU: Karnivool, avec Lolo on est dingue de ce groupe! J’adore Tool, A perfect circle, Meshuggah, RATM, Queen of the stone age…
Pat : En ce moment, Fellsilent!
Virg : Limp Bizkit, Korn, Killswitch Engage, In this moment…
– Quel regard portez-vous sur la scène metal francaise actuelle?
Pat : Le métal français a avancé, avec Gojira, les autres pays commencent à écouter ce qui se passe en France… Mais ça reste timide…
Julien : Ce ne sont pas les groupes qui manquent sur la scène française, mais le gros soucis reste la non-médiatisation de ce style ainsi que le manque de moyens pour développer comme il se doit un projet. Partir en tournée, payer les studios… ça coûte horriblement cher!
Quelques groupes sortent du lot, grâce à leur détermination à porter leur projet le plus loin possible, mais nombreux sont les groupes qui abandonnent faute de moyens. J’ai un discours un peu pessimiste à ce sujet, mais en tout cas je souhaite par le biais de Kells, montrer à l’étranger ce dont nous sommes capable, nous les français!
– Quels sont vos loisirs / que faites-vous de votre temps libre?
Julien: La musique me prends tout mon temps, il n’y a pas assez de jours dans la semaine…
J’adore jouer au poker avec mes potes, et dès que j’ai un peu de temps, je m’occupe de mon jardin, ça détend, c’est reposant!
Virginie : Je joue aux modèles! Je pose pour différents photographes, ça m’amuse de me mettre en scène et de me mettre dans d’autres peaux !
Pat : En ce qui me concerne, je fais du sport dès que je le peux !
– Avez-vous une chanson favorite parmi votre répertoire, avec laquelle vous prenez plus de plaisir à jouer?
Julien : J’adore jouer tout le répertoire pour ma part. Le projet est tout neuf pour moi, donc je prends un énorme plaisir à envoyer de la bûchette lors de nos tournées. J’ai hâte de jouer le nouvel album, je m’y retrouve plus, ayant participé à son écriture.
Virginie: Personnellement, dans l’album « Gaia », je dirais « A l’aube », dans l’album « Lueurs », c’est « La Sphère » car le public la reprend en chœur avec moi, mais de tous, ma préférée se trouvera dans le troisième album, je ne peux donc pas encore dévoiler le titre…
Pat : Là, à ce moment précis, je n’ai pas une chanson plus qu’une autre à te dire…
– La tournée avec Tarja s’est-elle aussi bien déroulée que celle avec Epica & Revamp?
Virginie : La tournée avec Tarja s’est encore mieux déroulée que celle avec Epica-Revamp ! Tout d’abord, nous avons partagé le tour bus avec nos amis de Benighted Soul, donc c’était extraordinaire humainement parlant, et ensuite, en des termes plus professionnels, la première tournée avec Epica-Revamp, nous a appris les ficelles, et nous a permis de progresser, d’apprendre à mieux jauger un public et ses attentes…
Pat : Plus on tourne, plus on acquiert de l’expérience.
Julien: C’était bien trop court avec Tarja, on est à peine rentrés dans l’ambiance de la tournée, que c’était déjà la fin… On t’en dira plus après la tournée européenne au mois de mai!
– Pour Virg : quelle frontwoman admires-tu le plus? (Tarja, Simone, Floor..)
Virginie : Curieusement, les front women que j’admire ne se situent pas vraiment dans les 3 que tu cites. Évidemment, ce sont de bonnes chanteuses, avec chacune sa personnalité, mais je suis plus sensible aux chanteuses qui expriment plus de rage et de dynamisme que de beauté, de douceur et de lyrisme. Mes chanteuses favorites sont donc Maria Brink qui allie son côté sexy et sensuel à une puissance métal, Cristina Scabbia qui allie classe, modernité et dynamisme, Sandra Nasic qui a la patate sur scène, et Skin de Skunk Anansie, pour son côté déjantée et Rock n roll !
LittleGirlWithAGun & Vani
1 Commentaire sur “Kells”
Posté: 18th Avr 2011 vers 17 h 20 min
belle interview little girl. et vive kells héhé!
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