Alors que les albums sortent et fusent comme des fusées de feux d’artifice, il en est un plus coloré que les autres. Sous un Art Work de toute beauté, Jupiter fait son apparition dans les bacs en ce début d’hiver. Kelly nous en dévoile ici un peu plus sur cet opus.
Gwenn: Bonjour Kelly, la technologie moderne nous permet de nous rencontrer sur Internet, j’en profite pour rattraper le temps perdu, nous nous sommes ratés au Hellfest, cette rencontre n’est que partie remise ! Comment se sont passés les préparatifs de la sortie de Jupiter ?
Kelly: Ça a été productif, et on a eu pas mal de bonnes compos depuis le début de l’année. On a débuté l’enregistrement le 5 Juillet.
Gwenn: Eliran Kantor a fait un boulot de tueur, sur la pochette, aussi intrigante que mystérieuse et esthétique. J’ai appris qu’elle représente la dualité des religions représentée par les deux lions entrelacés, pourquoi dans une bulle?
Kelly: Ils ne sont pas dans une bulle, ils sont dans la matrice du soleil, lui-même la mère de toutes les religions. Donc ces deux lions se battent comme deux enfants dans la matrice que forme la maternité solaire. L’Art Work est juste terrible, on est vraiment ravis d’avoir un tel travail artistique sur notre pochette.
Gwenn: Je remarque aussi que malgré les changements de line-up dans le groupe, il y a un véritable fil conducteur dans l’originalité du choix des titres et de l’Art Work. Les 4 éléments, l’espace, le temps… c’est une manière de nous dire « Allez à l’essentiel, tout simplement »?
Kelly: Pas vraiment, ce n’est qu’une coïncidence à mon avis. En effet, si on prend du recul ça peut ressembler à ça, ce doit être subliminal, sans doute…
Gwenn: Musicalement Jupiter est une tuerie de précision, j’ai envie de dire simplement… comment faites vous ? On a l’impression d’une telle maîtrise que vous vous amusez réellement… J’ai le souvenir de vous avoir vu improviser sur scène, jouer, rigoler… c’est pareil pendant les enregistrements?
Kelly: Oui, on crée notre musique sans stress, c’est tellement explosif d’écrire ensemble, en se stimulant les uns les autres de telle manière à ce que la musique vienne à nous, dans toutes les directions ! Notre façon de faire est très simple, c’est tout simplement notre manière à nous d’écrire de la musique. La façon vieille école, au lieu d’utiliser un ordinateur portable avec plein de tricheries électroniques en studio. On apprécie les enregistrements simples, et ça nous permet de toujours sonner comme on veut.
Gwenn: Les paroles de « Faux King Christ » sont incontestablement les plus symboliques, les plus fortes. Un message à faire partager ?
Kelly: C’est une manière très crue d’exprimer mon dédain pour les églises évangéliques et leurs manipulations des gens en utilisant la peur comme un moyen de garder tout le monde à leur église pleine d’incompatibilité dans la crainte, participant à la pensée collective. Ca sonne comme une maladie mentale, pour moi mais c’est exactement comme ça qu’ils se comportent.
Gwenn: Qui est cette troisième personne, finalement, trois en une ?
Kelly: En fait cette troisième personne est une part entière, dans cet album dont le déroulement se dévoile sous son regard. En d’autres termes, j’ai pu écouter la musique comme si je ne l’avais jamais entendue auparavant. Quand j’ai posé les paroles dessus c’est comme si cette tierce personne écoutait, cela permet de pouvoir avoir un regard juge sur son travail.
Gwenn: Un morceau comme « Fraudulent Cloth », par exemple, est un réel voyage dans la technicité poussée à son extrême, il est clair que la cohérence entre les instruments est réellement impressionnante, je vais peut-être t’agacer en posant cette question, mais comment peux tu affirmer que les compos viennent toutes seules, sans réflexion préalable ?
Kelly: Je peux l’affirmer car c’est réellement ce qui se passe. On ne parle de rien, on fume des mauvaises herbes et les idées arrivent spontanément, on en capture les bonnes et on les arrange jusqu’à ce que quelque chose qui nous plaise musicalement parlant, sorte. C’est un peu notre façon de faire pour tout…
Gwenn: J’ai découvert Atheist très tard, et ce fût au Wacken 2006 où j’ai littéralement été stupéfaite, tout y était, l’ambiance, la technicité tout simplement hallucinante… la communication avec le public… puis le DVD… qu’avez-vous ressenti de si particulier, au Wacken ?
Kelly: Incontestablement l’une des après-midi les plus magiques de notre carrière, c’était seulement notre deuxième concert après 13 ans d’absence, et ça a été une expérience que l’on n’oubliera jamais. Sortir le DVD ensuite a été spectaculaire. Un grand jour pour le metal, et pour Atheist !
Gwenn: Autant Element est génial du fait de la présence de trois guitaristes, autant Jupiter met la guitare en avant de manière tout aussi claire… une particularité du son « Atheist » dont vous pouvez être fiers. Que peux-tu dire aux jeunes death-metalleux qui souhaiteraient se lancer dans l’aventure du métier de musicien ?
Kelly: Eh bien, c’est différent pour chacun, mais la principale chose à faire est de rester fidèle à votre son, regardez autour de vous, n’ayez pas d’influences et regardez également à l’intérieur de vous. Ne pas écouter ceux qui ne comprennent pas votre musique, personne ne pigeaient la nôtre et maintenant regardez ce qui s’est-il arrivé, on s’est développés et sommes appréciés plus que jamais !
Gwenn: Vous préparez une tournée mondiale, on aura la chance de vous voir en France ?
Kelly: Oui, on vient de confirmer le Hellfest 2011 et je suis persuadé qu’on aura d’autres dates françaises très bientôt !
Gwenn: Grand merci pour avoir répondu à ces petites questions, j’espère vous voir très bientôt sur scène histoire de m’aérer le cuir chevelu…
Kelly: Merci de même, j’espère te voir au Hellfest et également, que tout le monde ira chercher l’album qui sort le 9 Novembre !
Interview recueillie par mail, le 8 Novembre 2010
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