Interviewers : Le Marquis Arthur / Migou
Interviewé : Antoine Drévillon (organisateur)
Chantilly / Brest, le 5 avril 2022

Peux tu nous présenter le Metalearth festival ?

Alors au départ c’était une idée de mon frère, Vincent. Il est dans le domaine de l’informatique et, à la faveur d’un bilan de compétences, s’est tourné vers l’organisation événementielle. Nous sommes metaleux depuis longtemps mais l’idée de créer un festival vient de lui. On ne voulait pas se contenter d’un simple festival, on a voulu un festival engagé pour l’écologie car c’est un sujet d’actualité de plus en plus important, sujet qui nous tient à cœur lui et moi. A ma connaissance c’est le premier festival de metal avec cette thématique. Même s’il en existe déjà dans d’autres styles de musique, comme le rock indé, par exemple.

Qui gère l’organisation ?

Nous sommes deux à diriger l’association, mon frère et moi. Après nous avons une équipe composée d’une quinzaine de bénévoles pour le festival, des amis principalement. Malgré tout, le plus gros du travail en amont a été réalisé par mon frère Vincent.

C’est donc la première édition, c’est un projet que vous avez de longue date ou récent ?

Vincent avait voulu le faire à Rambouillet en 2015, mais à l’époque c’était compliqué (jeune et sans expérience) et le projet a été considéré comme trop ambitieux. On l’a donc mis de côté en 2017/2019. C’est pendant le confinement de 2020 qu’on a décidé de le remettre à jour, mais cette fois sur Brest, car notre famille est originaire d’ici, plus facile donc pour les contacts.

Depuis combien de temps préparez-vous le festival ?

Depuis août 2020, nous avons demandé l’accord de la salle Léo Ferré, salle communale. Au départ une seule journée était prévue, plus longue du coup. C’est le régisseur de la salle, Thierry Trémintin, qui nous a conseillé de le faire sur deux jours, histoire de se démarquer des autres concerts organisés. Au final c’est plutôt une bonne chose de l’étaler sur le le week-end, ça devrait permettre de toucher plus de monde.

Pour les participants, quelles sont vos attentes ?

On espère 180 personnes par jour, c’est la jauge maximale de la salle.

Vous avez eu beaucoup de préventes ?

Oui en effet, 110 places déjà vendues en prévente, raison pour laquelle nous sommes assez confiants. D’après d’autres références, d’autres organisateurs, nous sommes dans les temps.

En quoi consiste votre engagement écologique ?

Pour les groupes notamment nous avons prévu des collations bio, de producteurs locaux. Comme en plus il y a des musiciens qui sont végans, je pense qu’ils apprécieront cette attention. Pour les festivaliers nous avons prévu deux bières artisanales et bio, une blonde de la Brasserie des Abers, et une ambrée, spécialement élaborée par une brasserie de Brest ( l’Urbaine) pour le festival, tout sera local donc plus écolo. Nous avons aussi un partenariat avec une entreprise bretonne (Mégo) qui va récolter les mégots de cigarettes pour les recycler en meubles ou autres choses. En amont, lors de la prévente des billets, nous avons proposé des pass engagés, dont le bénéfice sera redistribué à des associations écologiques. Nous sommes aussi sur un serveur informatique français, toujours dans cet esprit local.

En dehors des groupes, qu’avez-vous prévu sur le festival ?

Au départ on avait juste un partenariat avec Bretagne Vivante (asso écolo pour la prévention et la protection des milieux naturels) qui nous a mené à un second partenariat : Sea Sheperd, qui eux sont plus axés protection des océans, plus pertinent pour la ville portuaire qu’est Brest. Chacune des associations aura son stand, pour parler en direct avec les festivaliers. Des films de 5 à10 minutes sur la prévention écologique ( plus précisément la pêche accidentelle) sont programmés durant le festival entre les sets afin de sensibiliser les festivaliers sur le sujet. Nous avons organisé une petite exposition avec eux. Mais on ne veut pas quelque chose de trop lourd ou trop moralisateur non plus, c’est avant tout un événement musical. Une partie des bénéfices sera redistribuée aussi aux associations écologiques, ainsi que tout l’argent des consignes eco cups.

Il y a du beau monde sur ton affiche, ce ne sont que des groupes que tu connais personnellement ?

Le premier groupe que l’on voulait absolument et qui était prévu dès le départ c’est Primal Age. Ils étaient en contact avec mon frère depuis le début. Pour les autres c’est la première fois qu’on les rencontrera directement, mais on en a déjà vu certains en concert.

Comment avez-vous sélectionner les groupes à l’affiche ?

A l’affiche nous avons donc : Darkenhold, Death Decline, Les Chants De Nihil, Sorcières, Primal Age, Teska et Slaves Of Imperium.

Par le fait d’être dans une salle communale on souhaitait s’engager sur des groupes locaux comme Teska qu’on connaissait et pour lequel on avait des connaissances en commun. Pour ce qui est des groupes Black metal c’est plutôt moi qui ai choisi. On y a été au culot en contactant nous-mêmes les groupes, mais ça a très bien marché, nous sommes très heureux d’avoir Darkenhöld qui fera le déplacement de Marseille pour jouer chez nous.

C’était une volonté personnelle d’avoir des groupes bretons sur scène ?

D’une certaine manière oui, bien sûr. Les Chants De Nihil j’adore par exemple, et en plus ça reste dans cette logique de festival dans lequel la dimension locale est importante, même les groupes.

Qu’avez-vous prévu pour la suite ?

Eh bien depuis la naissance du projet nous aimerions pouvoir en faire un festival annuel, on a déjà entamé les discussions pour l’an prochain, même si nous n’avons pas encore décidé des thèmes écologiques, ni des groupes.

Pourquoi une Baleine comme emblème ?

Eh bien parce que la baleine est un excellent exemple de prévention écologique des océans, si ce n’est le plus emblématique. J’ajouterais un deuxième sens caché, une référence à Gojira qui avait pris la baleine comme emblème dans un album.

Très bien, eh bien Migou et Moi te souhaitons la bonne réussite de ton festival ce week-end.

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