Interviewer / Photos : Metalfreak
Interviewé : Mick (No Return, chant)
A force de se croiser dans le point presse, il fallait que ça lui tombe dessus : « Mick, on se fait une interview improvisée ? ». « Avec plaisir », qu’il me dit. Allez zou, on sort le dictaphone, on se prend deux bières et c’est parti !
Mfk : On va commencer par une question très con : qui es-tu ?
Mick : Mick, chanteur de No Return depuis octobre 2013…
Mfk : Quand on t’a proposé de chanter dans No Return, ça t’a fait quoi ?
Mick : En fait, pour être très honnête avec toi, c’était au départ pour dépanner sur une date…
Mfk : Tu étais encore dans Destinity ?
Mick : Non, j’avais quitté Destinity en mai 2013. Et durant l’été, Alain ne voulait pas annuler une date qui avait lieu en octobre, à Toulon : ils ont cherché à me joindre et m’ont demandé si je voulais dépanner sur la date. J’étais totalement libre donc j’étais carrément d’accord, No Return est un groupe que j’apprécie depuis de nombreuses années. J’ai eu trois semaines pour me préparer et ça s’est super bien passé. Et à l’hôtel, en rentrant, ils m’ont fait la petite surprise de me proposer le poste.
Je l’ai accepté mais je voulais quand même écouter les premiers morceaux. Il m’ont tout envoyé et ce que j’entendais me branchait bien. Ce n’est pas uniquement le fait de rentrer dans No Return : il faut aussi que ça me plaise.
A la base, je voulais plutôt remonter quelque chose et tu te doutes bien qu’un groupe comme No Return, et surtout avec tout ce qui se passe en ce moment, il n’y a pas beaucoup de temps libre.
Mais du coup, comme les nouvelles compos me plaisaient bien, c’était parti !
Mfk : Niveau adaptation, ça a été ? Intégrer un groupe qui a plus de 25 ans d’existence n’est pas toujours facile…
Mick : Je ne sais pas si c’est parce que j’arrive bien à le gérer mais je ne me prends pas trop la tête non plus : après je fais ce que je sais faire, ça plait ou ça ne plaît pas. Là, en l’occurrence, ça plait pas mal et c’est tant mieux.
Après, ça ne sert à rien de se mettre la pression : nous sommes de toute façon là pour le plaisir. Ce n’est pas ce qui me fait manger, inutile de me mettre la pression… On est là pour s’éclater, jouer un maximum.
Mfk : Il fallait aussi passer le cap du premier concert avec No Return, les fans n’acceptent pas forcément le changement tout de suite et aussi facilement…
Mick : C’est vrai que je m’étais posé la question à ce niveau-là mais en fait ça s’est super bien passé. Je le vois sur toutes les dates : c’est un bon public. Après, tous les groupes disent qu’ils ont le meilleur public, mais je pense que le nôtre est vraiment bon. J’ai eu de bons retours, donc c’est cool.
Mfk : Et pour l’album, tu as participé à la composition ou alors quand tu es arrivé, tout était fait et il n’y avait plus qu’à ?
Mick : En fait, on est parti totalement de zéro, Alain avait un morceau et c’est tout. C’est vrai que je suis intervenu dans tout ce qui est structure et puis ensuite quelques idées de samples qu’on a mis un petit peu dans l’album. Après, on n’a pas voulu trop en mettre, le groupe allait déjà dans cette dimension death mélodique mais avec une pointe beaucoup plus thrash. Du coup, j’avais ma patte à intégrer aussi dedans.
Mfk : D’ailleurs, à chaque changement de chanteur, le nouveau a apporté sa patte, que ce soit Zuul bien avant toi par exemple : quelque-part, penses-tu avoir apporté un petit quelque chose de Destinity dans No Return ?
Mick : Peut être…
Mfk : … ou as-tu apporté du Mick ?
Mick : Oui, c’est un peu ma façon de faire : les gens qui ont une petite oreille musicale le savent, j’aime énormément chanter à contretemps, c’est ce que j’aime bien faire, c’est mon truc. J’aime aussi les refrains bien catchy. Alain m’a dit dès le début qu’il aimerait bien que j’apporte ce que je faisais avant.
Ils m’ont laissé totalement ma place pour m’exprimer, ce n’est que du bonheur ! Je ne vais pas me prendre la tête à me demander si ça va plaire : je suis tout équipé à la maison, je fais mes maquettes, je les envoie, et à chaque fois il a validé.
Mfk : Je me rappelle, on s’est connu en 2003, à l’époque d’ « Under the smell of chaos » à Colmar, où tu faisais chanteur / déménageur (rires) – je crois que je vais la sortir à chaque fois que je t’interviewe – …
Mick : …C’est vrai, c’était marrant (rires)…
Mfk : …Je considérais Destinity à l’époque comme du Cradle. Maintenant, tu as un timbre de voix qui n’a plus rien à voir : tu as bossé énormément, non ?
Mick : En fait, je ne les ai même pas vues passer, ces années. Après, c’est vrai que je suis un dingue du boulot mais là où j’ai beaucoup appris, et je le conseille à tous, c’est de savoir s’écouter ! Tu n’es pas obligé d’être le meilleur chanteur du monde, il faut juste savoir ce qui va claquer !
Mfk : Tu t’es fait coacher ?
Mick : Non, pas du tout, je suis à 500% autodidacte ! Par contre, ce que j’aime beaucoup, c’est écouter. Il faut enregistrer ses répètes pour trouver là où on respire mal par exemple, et tu te fais ta propre idée.
Mfk : Et écouter les critiques plutôt que ceux qui te tapent toujours dans le dos en te disant « c’est génial » ?
Mick : Alors pour être franc, ça je le faisais quand j’étais plus jeune mais maintenant je m’en tape complètement ! Je ne lis même pas les chroniques. Je te le dis franchement, c’est vrai que les journaleux ne sont pas trop contents quand tu leur dis ça (rires), mais je suis quelqu’un d’honnête, je ne vais pas te mentir. Bon, d’accord, j’en regarde quand même un petit peu de temps en temps quand on me les envoie, mais je ne me focalise plus dessus. Si ça lui plaît, c’est cool ; si ça ne lui plaît pas, tant pis, qu’il écoute autre chose !
Mfk : Le principal reste que ça plaise aux membres du groupe, ils seront les premiers à te recadrer si ça ne colle pas…
Mick : Complètement ! Et le principal, c’est de s’éclater, et ça c’est chose faite. Ça a d’ailleurs toujours été chose faite, même quand je faisais de la grosse merde à la Cradle (rires) mais voilà, c’est ce que j’aimais bien faire à l’époque
Mfk : Je t’ai vu il y a deux mois à Grenoble avec Mercyless…
Mick : … Oui, très cool, cette date…
Mfk : … Et donc aujourd’hui au Hellfest : moi perso, j’ai été impressionné les deux fois…
Mick : … Ben merci…
Mfk : … Y a-t-il une différence de pression entre ces deux dates ?
Mick : Alors carrément pas, non ! Je rentre dedans de la même façon que ce soit dans un petit club avec même pas cent personnes et une Mainstage au Hellfest ! Je pars du principe que le mec a payé sa place donc il est venu pour nous entendre. Je n’ai pas à faire de différence : le jour où je fais ça, j’arrêterai ou je me limiterai ! Pour moi, il faut se donner à fond.
Alors effectivement, tu te retrouves sur une Mainstage, c’est un peu le rêve de tout artiste metalleux : nous sommes beaucoup de musiciens dans cette scène et juste avant de monter, tu te dis que c’est quand même cool. Juste avant de partir sur l’intro, tu as une putain d’adrénaline. Je compare souvent ça aux sports de combat – j’en ai fait plus jeune – : et cette montée d’adrénaline est exactement la même ! Tu ne sais pas vraiment comment ça va se passer mais il faut que tu tapes dedans.
Mfk : Tu aurais préféré jouer plus tard ? (NdMfk : No Return a joué à 11h40 le vendredi)
Mick : En fait, on a été très gâté, on tient à remercier le Hellfest au passage… Après, jouer plus tard… Non, pas forcément. On se demandait au début si on allait vraiment avoir du monde vu que l’horaire était relativement tôt et il y avait grave du monde, on a halluciné !
On avait la banane, ça se voyait d’ailleurs…
Mfk : … oui, du chanteur au batteur, on sentait que tout le groupe était heureux d’être là…
Mick : … Non, mais moi personnellement, je préfère jouer à cette heure-là sur la Mainstage. Maintenant il faut demander aussi aux autres. Bon, on a eu des petits soucis, je ne vais pas rentrer dans les détails, mais on n’a pas pu mettre notre fond de scène. Bon, il n’y a pas mort d’homme, il y a plus grave dans la vie. Pour le reste, c’était très bien, je ne changerais rien !
Il y avait vraiment du monde, après je suis désolé pour les fans du groupe qui nous ont ratés… Le temps de rentrer, ça brasse tellement de monde qu’ils ne peuvent pas tous rentrer en cinq minutes… Mais globalement, on est très content.
Mfk : Les projets avec le groupe ?
Mick : Il nous reste le dernier festival : le Ragn’hard Rock Festival : j’invite tout le monde à aller là-bas, ça va être un fest très sympathique. C’est certes beaucoup plus petit, on n’est pas dans la même catégorie, mais il y a une très bonne orga qui se bouge les fesses. Ils ont fait un chouette truc avec des reconstitutions… Ca va être une sacrée fête ! Nous, on joue le samedi.
Ensuite, on s’attèle à l’Europe : on va bientôt annoncer une série de dates avant notre tournée Européenne qui se fera avec Dew-Scented et Angelus Apatrida, deux groupes dont je suis bien fan : on passe par Paris, Saintes, le Rock Your Brain en Alsace, Lyon – c’est toujours un plaisir de jouer chez moi – et d’autres dates…
Mfk : Tu es de Lyon justement, le reste du groupe dispatché : ce n’est pas compliqué de combiner ton boulot et les répètes ?
Mick : Pas plus que ça parce qu’on fait des grosses séries de dates : là on n’a pas répété depuis avril mais on n’arrête pas de jouer donc…
Mfk : … de grosses répètes grandeur nature…
Mick : … (rires) on va dire ça. Mais c’est vrai que ça va bien. On essaie de travailler un max quand il y a du monde.
Mfk : Je te laisse le mot de la fin.
Mick : Merci à tous les fans, merci à toi pour cette petite interview bien sympathique, ça a été un grand plaisir
Mfk : … improvisée qui plus est… (rires)
Mick : … en tous cas tu fais le travail ! Merci à tous les fans, le metal, c’est la fête !
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2 commentaires sur “Hellfest 2015 – No Return”
Posté: 13th Juil 2015 vers 15 h 22 min
[…] No Return : http://www.soilchronicles.fr/interviews/noreturn […]
Posté: 13th Juil 2015 vers 17 h 00 min
[…] No Return : http://www.soilchronicles.fr/interviews/noreturn […]
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