Fort de son nouvel album « Highway of horror« , Remzi et son projet Obszön Geschöpf, se livre à l’exercice de l’interview par mail et en profite pour glisser quelques petites vérités qui devraient en faire réfléchir quelques uns.
Merci pour sa disponibilité et pour avoir joué le jeu.
Par Metalfreak
Metalfreak : Hello Remzi, peux-tu faire une présentation globale du groupe – ou de ton projet – Obszön Geschöpf notamment en expliquant ce que veut bien vouloir dire ce nom improbable (et sa faute de syntaxe dans la langue de Goethe :D) ?
OG : J’ai créé Obszön Geschöpf en 1997-1998, tout seul comme un con à Boulogne-Sur-Mer. La plupart des zicos de ma ville ne connaissaient que le black ou le death métal et Front 242 était pour eux une marque de bagnole….
Au départ, je ne voulais pas un nom « anglais« , encore moins français, et je trouvais que l’allemand collait super bien à l’electro indus ou au metal indus. Tout ça est de la faute de Rammstein, ayant découvert ce groupe en 1996.
J’ai donc cherché un nom que personne n’avait (tu m’étonnes, avec une faute, mais pas de souci avec ça).
Mais bon, j’étais jeune et innocent ….
MFK : Veux-tu revenir sur les soucis que tu as eu avec les labels pour tes précédents albums et qui t’ont conduit à créer Cemetary Records ?
OG : Tout simplement parce que la plupart des labels ont peur de signer un groupe d’indus metal car trop electro pour les labels de metal et trop metal pour les labels d’electro.
Et oui, les labels poussent les groupes à ne pas innover et à tous se copier les uns les autres. Donc je me suis dit « allez tous vous faire enculer, je vais créer mon propre label histoire de ne pas perdre ma dignité en suppliant ces charlatans« .
MFK : « Highway of horror » est le 6e album : quelle retombées avais-tu eues pour les précédents ?
OG : La plupart du temps, les albums ont plu aux fans, que ce soit dans la scène electro-indus ou metal-indus violente. Le seul problème, c’est que si aimer un album est une chose, l’acheter en est une autre. Comme je dis toujours, si toutes les personnes qui se disent fans de ma musique avaient acheté un ou plusieurs albums, je serais riche. J’espère juste que mon banquier ne verra pas cette interview…
MFK : Étaient-elles en accord avec tes attentes ?
OG : Avec le temps, je n’attends plus rien.
La musique, et surtout la musique underground, part en couille. Dans pas longtemps il n’y aura plus que la merde de la TV.
Pas de concerts, les orgas te snobent, pas de cachet, pas de vente de CDs , pas de vente de merch, etc… = la mort du groupe à 666%.
Il faut que les soi-disant fans de groupe comprennent qu’un groupe ne peut pas vivre juste car ces mêmes fans n’écoutent leurs groupes adorés que sur Youtube. Ca ne marche pas comme ça. Et s’ils continuent à avoir cette mentalité de merde ça va être l’hécatombe dans la scène underground !!!
MFK : Parlons du line up : peux-tu me présenter Matthieu Merklen (basse, guitares) qui semble désormais faire partie intégrante de l’aventure OG ?
Comment l’as-tu rencontrés et qu’est-ce qui a fait que c’était lui et pas un autre pour tenir la basse et / ou la gratte au sein d’OG ?
OG : Matt a commencé a jouer dans la formation live d’OG à partir de 2007. Il a du arrêter de 2009 a 2013 à cause de son emploi du temps, mais nous avons gardé contact.
Mais surtout, avec le temps, on est devenu de vrais amis, pas de simple zicos juste pour les concerts. Je peux juste dire que sans lui, « Highway of Horrors » n’aurait pas eu cette allure avec tous ces guests.
Sinon les deux autres membres live sont Kim Larcher (guitare) et DJ Chewbby (aux machines).
Bref une équipe de doux dingues toujours prêts à venir vous défoncer l’arrière-train !!!
Matt, je l’ai rencontré sur Myspace, à l’époque où je cherchais un gratteux pour le 4ème double album « Erection Body Mutilated« . Etant donné que Matt est vraiment quelqu’un d’adorable et en plus un très bon musicien, ça a tout de suite collé entre nous.
MFK : Te sens-tu d’attaque pour me présenter TOUS les guests présents sur l’album : tous ceux que tu voulais ont-ils répondu présent ?
OG : Il y en a tellement.
Voici quelques noms bien connus de la scène Métal française : Francky et Izakar de Dagoba / Blazing War Machine, Manar d’Ultra Vomit , Stef de Eths, Nicos Bastos de L’Esprit Du Clan, Manu Livertout, Kermheat, Syn de Treponem Pal, quasiment tous les zicos de Mercyless, Malek de Myrath, Piwee ex-Myrath/Heavenly, Pat de Kells, Axel de Carnival In Coal, etc…
D’autres avaient répondu présent (très très connus) mais pour finir n’ont pas eu le temps.
MFK : Et qu’ont-ils apporté aux morceaux sur lesquels ils jouent ?
OG : Chaque musicien a une façon bien à lui de jouer. Par exemple un gars comme Francky de Dagoba a su lire dans ma musique et retranscrire exactement ce que je voulais comme partie de batterie. Ce que j’avais en tête, il l’a joué, et ça sans avoir discuté ensemble avant. C’est ça, un putain de zicos !!!
MFK : Ce qui frappe lors de l’écoute de « Highway of horror », c’est l’apport de nouvelles sonorités comme un flow hip hop sur certains titres, plus proches de Body Count que de I Am certes, mais quelque chose d’inédit pour OG. Une envie de sortir des sentiers battus de l’industriel ?
OG : Avant d’écouter du metal ou de l’EBM indus, j’étais fan de hip hop américain. J’ai commencé à écouter du hip hop quand j’étais gamin, en 1988 ou 1989. Je n’ai commencé à écouter du gros métal qu’à partir de 1993 avec la découverte de groupes comme Sepultura, Sarcofago, Unleashed, Morbid Angel, Slayer, Kreator, etc…
Mais surtout j’ai toujours aimé les mélanges de style comme l’indus métal, le hip hop métal, etc…
Donc, c’est normal que ça se retrouve dans ma musique un jour ou l’autre.
Faut pas oublier que je suis un fan de Clawfinger, Biohazard, Cypress Hill, Onyx, Downset, Body Count, etc…
MFK : Beaucoup de jeux de mots sont présents sur l’album – je pense notamment à « How I eat your mother » – : en quoi l’humour et / ou l’ironie peuvent illustrer un message que tu veux faire passer ?
OG : C’est juste une mauvaise habitude, rien de bien méchant.
Mais tu sais, certains serial killers avaient beaucoup d’humour.
Malheureusement un humour un peu différent de celui du commun des mortels .
MFK : Dans ma chronique, je dis que« Highway of horror » illustrera la bande son de vos pires cauchemars. Etait-ce le but de cet album ?
OG : Bien sur! L’horreur est omniprésente dans OG. Il suffit de regarder les pochettes d’albums, ou mon compte en banque…
MFK : Certains considèrent que le metal et l’industriel sont deux sortes de musique totalement distincte : OG, à l’instar de Ministry et bien d’autres, nous prouve le contraire. Qu’aurais-tu à leur répondre ?
OG : Jadis, j’ai eu l’idée un peu farfelue de mélanger dans mon kebab adoré (fan de kebab comme toute personne d’origine turque qui se respecte) le boeuf et le poulet.
Et depuis ce jour de révélation, je ne jure que par les kebabs mixtes.
MFK : Quels sont les groupes industriels et metal qui t’ont influencé et donné envie de te lancer dans OG en 1996 ?
OG : C’est compliqué car j’écoutais déjà énormément de groupe à cette période, que ce soit en metal ou dark electro indus.
Bon, on va dire que des groupes d’indus métal comme Die Krupps, Clawfinger, Rammstein, Ministry, Nine Inch Nails ou White Zombie, et des groupes plus dark electro comme Wumpscut, Suicide Commando, Funker Vogt, GGFH, Leaether Strip, etc… m’ont pas mal influencé au tout début .
MFK : Parle-moi de la genèse de « Highway of horror » : à quel moment as-tu commencé les compositions ?
OG : J’avais déjà quelques morceaux en tête à la sortie du 5ème album « Symphony of Decay ».
Tu sais, je compose tout le temps dans ma tête. Je n’arrive pas à m’empêcher (je dois être un peu fou) et à l’heure ou je réponds à ton interview, j’ai de quoi faire un 7ème album… si 7ème album il y a (rires).
Sinon, tout a pris beaucoup de temps (c’était un projet ambitieux et un peu dingue), mais je suis content d’avoir réussi à sortir un tel album. Encore une fois, merci à Matt.
MFK : Qui s’est chargé de la pochette ? Peux-tu me la décrire ? As-tu donné des directives pour sa création ? Et quel studio ? Quel producteur ? Et pourquoi ?
OG : Depuis « Symphony of Decay », je travaille avec l’artiste Mottla Art (Autriche).
Je lui dis ce que je veux et il le fait sans problème.
Normal, c’est un superbe artiste et en plus très sympa et sérieux dans son travail !!!
J’ai mixé tout l’album moi-même dans ma chambre avec un PC et trois-quatre effets.
J’ai enregistré le chant au studio LB LAB dans le nord de la France (Loudblast, Black Bomb A, etc…) et le tout a été masterisé par James Murphy (Obituary, Death, Testament…).
MFK : Passons aux différents titres de l’album : peux-tu en parler de façon détaillée (ou non) pour nous les présenter ?
1. Human Beast
C’est un morceau très EBM metal, toujours avec une ambiance film d’horreur des années 70 / 80.
2. Two Headlights Apear on the Road to the Carnival
Morceau d’ indus metal sur les frères Jourdain.
3. Highway of Horrors
EBM metal avec un petit côté technoïd .
4. How I Eat Your Mother
Morceau pour les gens qui aiment bouffer des putes.
5. Slasher’s Night
Morceau très hip hop metal.
6. Bloody Black Skin
Morceau très hip hop metal.
7. Sleazy Man
Morceau hip hop metal avec un côté indus.
8. Insane Impulse
Brutal hip hop metal industriel.
9. Easy Ride Corpse
Hommage à Nécro’Phil Collins
10. Dead and Buried
Morceau un peu plus metal, une sorte de thrashy grunge.
11. Curse with a Teenager Slut
Morceau sur Fourniret.
12. Painkiller (Judas Priest Cover)
Reprise de risque sur un chef d’oeuvre du heavy metal, en version EBM thrash.
MFK : Dans quel état d’esprit le groupe a-t-il composé l’ensemble de ces titres ?
OG : Je compose tous les morceaux tout seul, et cela depuis le début d’ OG (donc pas de prise de tête avec les autres membres). Ca fonctionne tellement bien comme ça.
MFK : Comment en vient-on à reprendre« Painkiller » à la sauce industrielle là où on aurait certainement imaginé une reprise d’un groupe plus proche de l’univers musical de OG ?
OG : Comme je disais plus haut , je suis un fan hardcore de metal (thrash , death metal, hardcore metal, hip hop metal, indus metal, black metal, etc…) donc c’est vraiment tout naturel pour moi . En plus a quoi bon faire une reprise de métal indus sur un groupe métal indus ?
Attend voir que je m’attaque Bananarama ou à Nirvana, c’est en projet pour le futur !
Tu as une exclu là 😉
MFK : A quoi doit-on s’attendre si on va à un concert de OG ? Il parait que c’est de la folie furieuse…
OG : Comme dirait Clubber Lang : UNE BOUCHERIE !!!
MFK : Qu’en est-il désormais de l’avenir d’Obszön Geschöpf ?
OG : Si les ventes sont bonnes, je continue.
Si elles ne sont pas bonnes, il n’y aura rien.
C’est aussi simple que ça !!!
MFK : Une tournée en prévision ?
OG : On ne m’a rien proposé pour le moment.
Mais s’il y a un orga / booking qui lit cette interview et que ça le brancherait d’organiser des concerts pour OG, qu’il n’hésite pas !!!
MFK : Une date Mercyless / Obszön Geschopf ne serait-elle pas envisageable ? Matt tiendrait la route, non ? 😀
OG : Moi je suis tout pour !!!
Et puis si Matt a du mal, on lui marave la gueule, comme ça il verra ce qui fait le plus mal !!!
MFK : Y a-t-il une question que tu aurais voulu que je te pose ?
OG : Un verre en amoureux , ça te dit ?
(NdMFK : sur un malentendu alors !)
MFK : Je te laisse conclure.
OG : Je ne conclus seulement que sur des malentendus
(NdMFK : Ok, je m’en tiendrai au verre !)
Facebook : http://www.facebook.com/ObszonGeschopfOfficial
Myspace : http://www.myspace.com/obszongeschopf
Photo live par Phenix Galasso ( http://www.facebook.com/pages/Phenix-Photography/231793410290015 ), merci à lui et à Remzi pour l’autorisation.
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