Intervieweuse : Bloodybarbie
Interviewés : Spencer Sotelo (Chant) & Jake Bowen (Guitare)
Tout d’abord, j’aimerais vous remercier pour ce nouvel album « Periphery VI : Hail Stan » (la chronique est par ici ) qui sort un peu de l’ordinaire de Periphery et nous offre une nouvelle facette de ce que vous pouvez faire ! J’ai particulièrement apprécié le premier morceau, « Reptile », très spécial et titre le plus long que vous ayez écrit ; comptez-vous le jouer en live (rire) ?
Jake : Oui, bien sûr qu’on compte le jouer en entier, on n’a peur de rien ! A vrai dire, on craignait que ce morceau, plus progressif que tout ce qu’on a pu faire faire, ne plaise pas mais on est content que tu l’aie apprécié.
Est-ce que l’intitulé de l’album « Hail Stan » a quelque chose à avoir avec Hail Satan (rire) avec un « a » en moins (désolée, j’ai l’esprit tordu, surtout en lisant le titre « Churche Burner ») ?
Spencer : Hail Stan est un album sérieux avec un intitulé stupide. On a passé un an à travailler cet album avec le plus grand sérieux mais on a beaucoup galéré à le nommer, c’était la tâche la plus difficile concernant cet album. On avait trouvé une centaine de titres, beaucoup d’entre eux ont été postés sur twitter par Misha, et il y’en avait des bons. C’est d’ailleurs lui qui a proposé « Hail Stan » et on s’est dit : « allez, on va choisir un titre à la con ! »
Dans le communiqué presse de CMR, l’accent a été mis sur le fait que vous ayez travaillé Hail Stan en un an ; est-ce long ou court pour vous ? Et puis vous nous avez habitués à sortir un album par an…
Spencer : Cela peut paraître court pour certains mais pour nous, un an, c’est long pour la composition d’un album. Le plus long qu’on y mettait avant était quatre ou cinq mois. Puis on s’occupe d’étudier les offres de tournée/festivals…ce qui nous prend du temps aussi. Cette fois-ci, on a prévenu notre manager qu’on n’acceptait aucun concert ni tournée jusqu’à ce qu’on termine Hail Stan.
Jake : On aime composer et on a tous beaucoup d’idées donc la composition n’est pas vraiment un problème pour nous, et on en a toujours plus qu’il en faut pour un album… donc il nous en reste pour un prochain !
Est-il facile pour trois guitaristes d’être sur la même longueur d’onde sur la composition et que chacun y trouve son compte ? Et quelle est votre méthode de travail ?
Jake : En fait, chacun apporte ses idées et propose aux autres, puis les autres vont construire autour de cette composition donc c’est un travail d’équipe. On travaille beaucoup sur logiciel, parfois on jamme mais c’est très rare. Les batteries sont programmées et on bâti les riffs de guitare autour de ça. J’aurais aimé jammer plus souvent, déjà parce que ça peut créer un son différent mais aussi parce que c’est plus fun. Mais on n’habite pas tous dans la même ville donc on doit optimiser notre temps de rencontre pour faire autre chose que de la composition.
Spencer : De tous les groupes avec qui on a tourné, personne ne compose en jammant !
Et toi Spencer, qui a la tâche la plus facile de tous j’imagine, qu’est-ce qui t’a le plus inspiré pour l’écriture des textes de cet album ?
Jake : Ce n’est pas toujours la tâche la plus facile ; certes, on lui facilite le travail en lui envoyant la toute dernière version et le meilleur qu’on a pu faire qui puisse lui plaire mais c’est à lui de trouver l’inspiration pour écrire les textes qui vont bien et ce n’est pas toujours simple, comme par exemple l’écriture d’un texte de seize minutes (« Reptile »).
Spencer : C’est clair que ce n’est pas facile. J’essaie toujours de trouver des textes qui me parlent et me donne une certaine vibe et émotion. Les morceaux de Hail Stan sont tous différents, sans forcément un fil conducteur.
Vous utilisez toujours le même matos ?
Jake : Oui, on est toujours sur Fractal axe FX-III. En fait, on a fait une sorte de blind test à ce sujet, en testant un vrai ampli, un Fractal axe FX-II et Fractal axe FX-III… Et c’est toujours le FX-III qui gagnait.
Vous donnez des cours (clinics) [NdWvG] ou des « sessions » de type cours/jam] ou des masterclass quand vous êtes en tournées ?
Jake : On fait tous des clinics mais notre batteur Matt donne parfois des masterclass en tournée.
Avez-vous noté une différence entre Summurian Records et Century Media Records ? D’ailleurs, j’ai lu que vous avez votre propre label, 3Dots ; c’était dans quel but ?
Jake : En fait, il y a une différence entre les deux : CMR prend la promo de l’album plus au sérieux et Summerian donne son avis sur nos morceaux, ils précisent ce qu’ils aiment et ce qu’ils n’aiment pas pour nous dire : « mais bon si vous ne voulez pas modifier tel ou tel chose, ce n’est pas grave. »
Spencer : L’idée de la création de notre propre label, c’est qu’en fait nos fans nous financent, nous, plus que les labels car, comme tu le sais, les labels prennent plus de marge que les artistes. On a tout de même gardé CMR pour la promo européenne.
Vous avez organisé le Periphery Summer Camp, pouvez-vous nous en dire plus ?
Spencer : On a consacré beaucoup de temps pour son organisation (trois fois déjà, seulement aux Etats-Unis) mais ça change des concerts car le but de ce Summer camp c’est de passer une semaine avec nos fans et pas à faire des concerts mais plutôt à interagir avec eux. Mon meilleur souvenir était une reprise acoustique d’Alice in Chains qu’un fan m’a demandé de faire, qui s’est transformé en un cercle géant et ça a duré deux heures car on nous en demandait une autre reprise à chaque fois. On aimerait en organiser un en Europe, par exemple en Finlande au milieu de l’été (rire).
Jake : Vu le prix, les gens qui viennent sont de vrais fans hardcore et donc il y a une sorte de connexion. On va en randonnée, on joue à des jeux vidéos, on jamme ensemble, on les laisse tester notre matériel… C’est vraiment une superbe expérience ! Certes on a donné des masterclasses mais ce n’était pas cette partie-là qui intéressait les fans ; plutôt partager tous les autres moments de loisir avec nous.
Avez-vous un grand projet que vous souhaiteriez réaliser ?
Spencer : Participer à un concert de Devin Townsend Project avec un orchestre !
J’imagine que vous avez tous des sides projects, comment vous arrivez à les gérer avec Periphery ?
Jake : On a certaines règles à respecter au sein de Periphery car c’est la meilleure façon pour cinq personnes de travailler ensemble et avoir des projets musicaux à côté est une sorte de luxe, une détente, un moyen de changer d’air et de faire quelque chose de différent !
Pour toi qui joue depuis des années, tu continues à t’entraîner tous les jours pour maintenir ce niveau?
Jake : Je dois vraiment m’entraîner tous les jours même si ce n’est pas ce que j’aime le plus. Un conseil, créez une routine, jouez ce qui vous inspire ! Mark et Misha peuvent jouer un morceau qu’ils n’ont pas joué pendant des années mais moi, si je n’ai pas révisé ou si je ne suis pas suffisamment préparé, je ne peux pas le faire.
Quels sont vos groupes préférés ou influences ?
Spencer : Tears for Fears est mon groupe préféré, je n’écoute pas que du Metal !
Jake : c’est une question difficile car ça change tout le temps. J’écoute beaucoup de musique électronique. D’ailleurs, vu qu’aujourd’hui je porte ce t-shirt de Kimbra, alors je dirais Kimbra : elle est très impressionnante, elle a une voix et une présence incroyables !
Quel est votre morceau préféré de ce Hail Stan ?
Spencer : « Reptile » !
Jake : c’est une autre question difficile : j’hésite entre « Reptile » et « Follow your Ghost » car celui-ci est tout aussi bizarre et différent.
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