Interviewée : Diane (Batterie)
Intervieweuse : Bloodybarbie
Suite à la sortie du premier album de Silence Of The Abyss, chroniqué ici, nous avons eu l’honneur et le plaisir d’interviewer Diane, la batteuse du groupe !
Ce n’est pas commun d’interviewer une batteuse, alors peux-tu nous commencer par nous raconter ton histoire avec la batterie (et le metal) ?
J’ai commencé à l’âge de 5 ans avec le piano classique. La moitié de ma famille est musicienne est l’autre moitié est mélomane donc ça aide ! Ma mère avait une batterie à la maison, elle en faisait quand elle était plus jeune. Elle jouait du jazz fusion.
Quand je commençais à faire plus de batterie que de piano, je me suis dite qu’il était temps que je passe à la batterie. Le rythme c’est quelque chose qui m’a toujours touché profondément. Tout ce qui n’est pas rythmé est difficile à écouter et tout ce qui est planant m’angoisse.
Je suis née à Marseille, j’ai pris des cours dans mon quartier mais j’ai loupé ma première année de musique. Suite à ça, ma mère m’a proposé de m’envoyer chez mes oncles en Corse pour apprendre la musique parce qu’ils étaient prof en conservatoire. Six ans plus tard j’ai eu mon prix. J’ai fait de la musique mon métier. L’hiver, je donne plutôt des cours et l’été je fais des concerts, des animations. Je fais beaucoup de percussions africaine.
Le métal c’est la musique qui me touche le plus, même si dans ma famille on en n’écoute pas beaucoup. On vivait dans une villa divisée en plusieurs appartements et ce sont mes cousins plus âgés que moi et qui écoutaient plus de rock que moi genre Symphony X, ou KorN, qui m’ont converti. J’ai commencé par le néo metal, un style qui groove pas mal et auquel je suis très sensible. Il fallait que je m’éclate les cervicales et c’était vraiment le style qui me faisait cet effet. Bien plus tard, ma plus grande influence a été Gojira et Mario Duplantier est mon batteur préféré !
Je jouais dans différents groupes de covers, dont certains… je n’en parlerai même pas tellement c’est inavouable, un secret que je garderai à vie et que j’enterrerai avec moi.
Tu arrives à jouer des choses que tu n’aimes pas?
C’est très difficile de le faire, et parfois quand je n’y arrive pas même avec du metal, je fonds en larmes et je dis stop, on vire les morceaux.
En 2005 j’ai connu David, on s’est mis ensemble, et en 2006, on a rencontré JB lors d’un enregistrement dans un studio commun. On a eu ensemble un projet : El Diablo, basé sur des reprises Flamenco (Rodrigo Y Gabriela), des chansons corses, françaises et on tournait avec ça.
C’est en 2017 qu’on a décidé de lancer un projet métal, depuis le temps qu’on en parlait ! Notre chanteur est retourné sur le continent et ça nous a ralenti un petit peu, du coup on a dû se séparer. JB a remplacé l’ancien chanteur car on en avait besoin d’un tout de suite, sous 15 jours.
Comment composez-vous au sein du groupe ?
David compose toute la partie harmonie et riffs. Une fois que c’est fait, il me le propose. Sur l’EP, j’avais écrit mes parties sur partitions d’abord, j’avais pas du tout toucher à ma batterie, ensuite je les ai jouées. Je ne te raconte pas le calvaire parce qu’il y a une sacrée différence entre la théorie et la pratique.
Pour cet album il a fait comme pour l’EP, il m’a proposé des idées puis j’ai joué dessus au feeling, sauf pour « Lunar » qui est une impro qu’on a joué au studio et qu’on a gardé. J’ai dû apprendre l’impro et c’est pas terrible quand tu as une mémoire de poisson rouge comme moi, parce que, autant j’arrive à jouer en lisant une partition, autant à l’écoute, j’ai une très mauvaise mémoire auditive, c’est le comble pour un musicien !
La production de l’album a été faite par nous-même l Les enregistrements ont été faits dans notre studio, on était deux à se partager le travail puisqu’il y avait beaucoup de boulot pendant 7 mois. Pendant ces mois, je ne pratiquais plus la batterie car on avait beaucoup de boulot pour l’album et j’ai cru que j’avais une maladie mentale.
On gérait la production, le nettoyage des pistes et prises de son, puis on a tout envoyé au studio à Montpellier pour le mastering. Comme c’est un travail à distance, il a fallu être présent instantanément pour réagir dès qu’on recevait un message pour le réarrangement.
Alors, niveau concerts vous en êtes où ?
On a fait le tremplin du Bataclan qui était notre plus grosse date.
Ça fait une dizaine d’année qu’il y a beaucoup de groupe de métal rock punk en Corse. Le problème ici, c’est le public qui écoute essentiellement de la musique Corse ainsi que de la variété des années 80, et également les salles, car il n’y a pas beaucoup de scènes qui peuvent accueillir un volume sonore comme celui d’un groupe de métal.
Quelle était la partie la plus difficile de l’album ?
C’était les délais parce qu’on ne pouvait plus repousser la date de sortie pour M&O car on l’avait déjà repoussée une fois. Ce n’était pas suffisant, surtout avec l’arrivée de JB, il a fallu s’adapter.
Revenons sur le nom du groupe, pourquoi le choix de Silent Of The Abyss ?
Alors le nom du groupe, on l’a trouvé un soir d’été sur la terrasse, on cherchait quelque chose qui représenterait la profondeur, les racines, l’authenticité. Chacun avait trouvé un mot, on avait “Silence“ et “Abyss“, on n’a pas réussi à choisir donc on a réuni les deux dans le nom du groupe.
Peux-tu nous parler des textes ?
Pour les textes, Jean-Bernard et moi nous les sommes distribués. On était tous d’accord sur les thèmes qui nous touchaient tous les trois. « Amok », ben le nom parle de lui-même, (L’amok est un accès subit de violence meurtrière qui prend fin par la mise à mort de l’individu) « Nothing At All » traite de la dualité entre l’instinct de survie et la conscience d’une mort imminente dans un milieu post-apocalyptique. « See Arcturus », « My Fair Fury » et « Matando » forment un seul titre et parlent de la corrida. « The Color Of The Walls » traite de la condamnation à mort à différents points de vue, « God is Dead » est sur le nihilisme, et « Weak » sur la maltraitance. « Lunar » est une instrumentale sur les terres brûlées de Corse.
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