Intervieweuse : Bloodybarbie
Interviewé : Michael Brown (Guitariste et chanteur)
A l’occasion de la sortie du nouvel album « Water For Thirsty Dogs » des australiens de Tracer (http://www.soilchronicles.fr/chroniques/tracer-water-for-thirsty-dogs/attachment/tracer), nous avons eu le plaisir d’interviewer Michael Brown, chanteur et guitariste du groupe, pour nous en dire davantage sur le groupe et l’album.
-Pour commencer, j’aimerai savoir quel est ton ressenti envers ce nouvel album “Water For Thirsty Dogs“ et que vouliez-vous apporter aux fans de Rock ?
Mon ressenti, c’est que Tracer a juste offert au monde le meilleur album Rock de cette génération. J’ai écouté seulement trois albums durant ces derniers mois et parmi eux, le nôtre : “Water For Thirsty Dogs“. Je n’arrive toujours pas à croire qu’on ait réussi à composer un tel album ! On savait qu’il y avait quelque chose de magique lorsqu’on travaillait dessus et on commençait à se sentir de plus en plus confortable en expérimentant et en surpassant les limites atteintes par le Rock. On ne voulait pas sortir un album de plus similaire aux autres groupes, on voulait composer un nouvel album pour une nouvelle génération de Rock, qui briserait cette monotonie du genre.
-J’ai vu que vous avez un nouveau bassiste pour cet album. Comment votre choix s’est-il porté sur lui ? Pouvez-vous nous le présenter ?
Mon frère a quitté le groupe et Jett était la suite évidente du line-up. Il vit dans la même ville que nous et on est devenu ami losqu’il était dans son ancien groupe, Mayfield. Par chance, nous avons réussi à le prendre dans notre groupe car le sien a récemment splitté et ça tombait bien car on était à la recherche d’un bassiste ! On a fait une session jam et ça s’est super bien passé ! Maitenant on est une famille heureuse (rire).
-Est-ce que l’un d’entre vous joue dans d’autres groupes ?
Dre et moi jouons dans un groupe de Jazz et dans un orchestre. On a joué aussi dans un groupe nommé The Brown Brothers mais aucun d’entre nous n’a été dans d’autres groupes. Jett a été impliqué dans Mayfield et Emil Bulls.
-Revenons quelques instants dans le passé. Peux-tu nous raconter l’histoire de la formation du groupe ?
Dre et moi avons été scolarisés ensemble et on s’est trouvé un grand point commun : l’amour du hard rock et, depuis, on s’est rapproché. On a commencé à composer et à développer notre propre style, voilà comment Tracer a vu le jour !
-Comment composez-vous au sein du groupe ?
On compose d’une façon très démocratique. D’habitude on jamme et on attend que l’or apparaisse (rire). Généralement, j’écris les paroles, mais il n’y a pas vraiment de méthode bien définie. En fait, lorsqu’on avait une méthodologie, on a remarqué que les morceaux finissaient par se ressembler. Pour cet album, on s’est vraiment forcé à changer nos habitudes et à s’assurer que les morceaux ne se ressemblent pas. On s’est éloigné de notre zone de confort (rires). C’était grandiose et le résultat en est la preuve.
-D’ailleurs pourquoi le choix de Tracer comme nom de groupe ?
Tracer tient son nom d’une chaine de poupées. Pas très exotique mais c’est marrant!
-Pourquoi avoir changé de label pour cet album ?
On a arrêté notre contrat avec Mascot et on a entamé le processus d’enregistrement de ce nouvel album par nous-même. Ce n’est qu’après l’avoir enregistré qu’on s’est dit qu’il méritait d’être bien promu et, par chance, notre entreprise de management a son propre label, ils sont très sympas et ont fait les choses rapidement et efficacement. Jusque là tout va bien !
–Pour cet album, vous avez décidé de l’auto-produire et, à Hollywood, vous avez collaborer avec Erik Reicher. Comment s’est passé cette collaboration ?
Le pourcentage de talent à L.A est certainement supérieure, peut être que Nashville le dépasse de peu et, par chance, Jett a déjà enregistré avec Erik et nous avons bien scruté son travail. Nous étions vraiment ravis de travailler dans son splendide studio et Erik a utilisé ses talents incroyables de producteur. On a plutôt discuté à propos des émotions qu’on voulait engendrer à travers cet album et il a su suivre notre délire à chaque étape. Je me souviens lorsqu’on s’est rendu au studio pour écouter son premier mix, on s’est dit « Waw, c’est vraiment nous ?! ». C’est comme s‘il avait lu dans nos pensées et extrait le son de nos têtes tel qu’on le voulait.
-Peux tu nous en dire plus sur cet album et son intitulé marrant “Water for Thirsty Dogs” ainsi que sur sa pochette ?
L’album englobe plusieurs thèmes, notamment notre insatisfaction de certaines choses dans la société. Principalement à propos de la musique et d’autres sujets, de la régression de l’humanité et ma vision du monde.
Concernant l’artwork, nous a avons eu une belle photo de notre photographe de tournée Benon Koebsch. Il y avait un sceau rempli d’eau pour les chiens et on s’est dit que c’était une métaphore profonde pour un si simple objet. On savait que ce qu’on composait était comme donner à boire aux chiens assoiffés et on a créé un nouvel album pour les fans assoiffés de Rock.
-Te sentais-tu fainéant en écrivant le morceau “Lazy”, qu’est-ce qui t’a inspiré pour ce titre?
Oui, absolument ! On l’a enregistré dans un état de fainéantise extrême (rire). On a utilisé une guitare de merde et je me suis allongé sur un canapé, j’ai chanté et joué dans cette position.
Cette chanson est devenue une sorte de vision apathique sur tout ce qui va mal dans ce monde mais nous sommes trop paresseux pour arranger les choses. J’aime bien la montée de colère à la fin du morceau, comme si nous avions acquit une conscience pour nous sortir de cet état, comme s’il était temps d’agir !
-Les titres sont très intrigants, peux-tu nous faire un track-by-track ou les résumer ?
J’aime penser que les gens continuent à utiliser leur propre cerveau et imagination pour trouver leur propre interprétation des morceaux. Beaucoup de ces titres traitent de ce dont j’ai parlé précédemment mais « Us Against The World » est un appel de soutien au public fan de musique qui sent que leur musique n’est pas représentée ou soutenue par les médias. Je déteste les pop stars qui font les intéressants avec ces conneries qu’ils racontent sur twitter ou bien sur qui figure dans leur vidéo clip au lieu de soigner le travail musical de leur morceaux. Fuck ! Il est temps de faire de la vrai musique, coeur et âme ! Et cette chanson en est un appel !
« Halfway To Zero » était une ligne qu’on a trouvé écrite dans mon carnet de notes. Je ne sais pas pourquoi j’avais écrit ça mais c’était suite à un rendez-vous avec un ami et sa nouvelle copine qui lui a déjà pompé toute sa vie et son énergie, voilà comment « Halfway To Zero » a pris tout un autre sens.
« As for Astronaut Juggernaut », j’ai juste voulu composer un morceau avec ce rythme-là, aussi simple que ça.
-Qu’est-ce qui fut le plus difficile lors de la composition de cet album ?
Je pense que c’est de sortir de notre zone de confort. On savait qu’on était capable de composer de super riffs mais essayer d’écrire des morceaux géniaux c’est une toute autre histoire. On avait plus d’arguments avec notre musique, plus que jamais auparavant, mais on n’aurait jamais pensé qu’on arriverait à un tel résultat incroyable ! Il sera intéressant de voir ce qu’on fera au prochain album !
-Y-a-t-il beaucoup de groupes Rock en Australie ? Quelle est votre position là-bas, est-ce que vous faites beaucoup de concerts ?
On travaille très dur en Australie. Malheureusement, il n’y a plus beaucoup d’aides et de soutien pour les groupes de Rock ici pour le moment, et spécialement comparé à l’Europe. C’est pour cela qu’on continue à faire des tournées là-bas. Il y a beaucoup de groupes talentueux ici, dont personne n’a entendu parler parce que ce n’est pas la mode du mois. Mais je pense que les temps sont en train de changer, notre album WFTD va changer la tendance.
Y a-t-il eu des changements concernant cet album ? Quels matériels avez-vous utilisé ?
En fait, lorsqu’on travaillait sur cet album, on n’a écouté aucun autre album/groupe, on ne voulait pas être influencé par la moindre chose autre que nous-même et ce que nous avions en tête. On avait une confiance aveugle en Erik concernant l’enregistrement et le mixage.
Je travaille avec un Marshall Plexi, Bogner Ecstasy, Music Man HD150 et mon propre amplificateur qui va avec mes guitares staples, ma Fender Toronado, Gibson Flying V, mes deux Baritone et j’ai emprunté un magnifique 335 de Gibson qui a été utilisé dans chaque morceau. J’ai utilisé à fond les pédales boost et Stone Deaf FX PDF-1. Echo dispose d’un formidable studio qui fait que la batterie sonne merveilleusement épique.
-Vous avez joué dans des festivals cette année ? lequel vous a le plus plu ?
J’aimerais jouer dans chaque festival ! On adore être sur scène et on saisit toujours la moindre occasion d’un concert. Nos objectifs c’est d’en faire un maximum en 2016.
-Quelles étaient vos influences quand vous avez crée le groupe ?
J’ai joué du blues pendant un bon bout de temps et ensuite on a découvert Audioslave à la radio pour la première fois. C’était tellement fort et impétueux que je me suis demandé s’ils avaient le droit de faire ça. Et apparemment si, ils avaient toutes les raisons pour faire ce qu’ils font dans leur domaine. Depuis ce moment, j’ai trouvé ma voie.
-Que penses-tu de la scène Rock actuelle ?
Queens Of The Stone Age sont des génies, le nouvel album de Muse sonne comme du Queen si Queen avait poursuivi son délire d’expérimentation et je me suis procuré récemment le nouvel album de Refused qui est juste épique ! Je n’aime pas les groupes qui cessent de se réinventer. Rien ne me réjouis autant que de détester un nouvel album et finir par l’adorer !
-J’ai vu que vous allez partir en tournée avec Apocalyptica, comment vous ont-ils sélectionné ?
On a la même équipe de promo en Europe et les grands esprits se sont rencontrés. Ça va être très intéressant de voir comment sera la tournée car il y a une sacrée différence entre notre style et le leur. Mais je pense que ça sera bien excitant de partager la scène avec eux. J’ai trop hâte de les voir sur scène, violoncelles et métal ! Qui l’aurait cru un jour !
Et à part la musique, qu’est-ce qui rocke dans votre vie ?
Y-a-t-il autre chose que la musique ?
-Que penses-tu de Spotify et de Deezer ?
C’est génial ! J’aurais aimé recevoir de l’argent de leur part mais tout ce qui est différent de la politique du monde de la radio ne peut être quelque chose de mal pour les gens. Je pense que plus les gens recherchent une musique qu’ils aiment, plus ils font leur choix intelligemment, sinon ils finiront comme tous les autres, sous un lavage de cerveau et ils apprécieront la musique populaire pourrie.
-Je te laisse terminer avec ta citation préférée ?
“Don’t believe everything you read on the internet” – Abraham Lincoln
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