Interviewers : Metalfreak / Antirouille
Interviewé : Emmanuelson
C’est dans un bar Grenoblois qu’Emmanuelson, Metalfreak et moi-même nous installons autour d’un verre pour parler de Cannibal Star, le dernier album de Venus Syndrome.
Le bar est vide, nous sommes trois, pas un bruit jusqu’à ce que le patron décide, dans un élan de bonté et de générosité, de nous balancer du gros son limite techno.
On ne se laisse pas abattre, on parlera juste un peu plus fort en espérant que l’interview sera audible.
Antirouille: Hello, comment est né le projet ?
Emmanuelson : Hello, Venus Syndrome est né il y a trois ans.
Avant avec Ayman on avait monté un groupe de reprise de Dream Theater, Metro Theater, et on s’est tout de suite entendus. Ayman est un bosseur, un super gars, super sympa. On s’est dit pourquoi ne pas aller plus loin qu’un simple groupe de reprises et réaliser un vrai album avec des vraies compos qu’il avait de côté.
Au départ, il voulait faire seulement un instru et, finalement, il m’a demandé si ça me dirait de chanter dessus et j’ai dit pourquoi pas. On a fait rapidement à la va-vite un premier album au titre éponyme. On a vu qu’il y avait un sacré potentiel, on s’est mis à écrire le deuxième.
On a fait fait ça plus sérieux, on a pris Simone Mularoni pour le mix et le master. C’est le gratteux de DGM, c’est un mec qui a fait pas mal de prod et on voulait rehausser la production.
Voilà, après l’aventure a fait qu’on a trouvé un label et… et en fait c’est parti vraiment d’un délire et finalement c’est devenu de plus en plus sérieux.
Il y a le batteur d’ Eternal Flight, Thibaud Ponthet, après il y a un clavier brésilien, Rodolfo Lima Sproesser.
A la basse on a un petit jeune, Florian Guidat.
Voilà, tout ça pour dire qu’on est passé de quelque chose d’anodin et sans se prendre la tête à quelque chose d’abouti.
Antirouille : Vous avez fait tout à distance notamment avec le clavier ?
Emmanuelson : Tout à fait. On ne s’est jamais rencontré avec Rofolfo et on s’est dits que ce serait sympa qu’un jour, il vienne en France, et pourquoi pas faire une date avec nous.
Ce mec a un niveau de fou et il a tout composé au travers d’Ayman puisque qu’Ayman amène les bases.
Antirouille : Vous êtes éparpillés un peu partout géographiquement.
Emmanuelson : Oui, Ayman est de Lyon, le bassiste aussi, le batteur est de Haute-Savoie et le clavier du Brésil.
Antirouille: Les influences principales, à part Dream Theater bien sûr.
Emmanuelson : Alors les influences c’est du King’s X, Dream Theater forcément mais le but est un peu de lâcher tout ce qui est rabâché et si ça sonne plus original, et bien tant mieux ! Et si on reste plus dans les codes établis, tant pis.
Sur ce deuxième, j’ai voulu faire des chants plus originaux, moins stéréotypés.
Antirouille : Oui, c’est plus original je te confirme et quand « Dark Side of the Sun » démarre, on en prend plein la gueule ! Quand le clavier arrive, ça adoucit un peu…
Emmanuelson : Oui, l’important c’est d’avoir du riff, d’arriver à construire quelque chose de puissant. J’ai horreur de ces trucs progs où c’est calme en permanence avec tout dans les atmos et les ambiances.
Là, la volonté est d’avoir un truc punchy mais avec du groove car ça, c’est le truc le plus important, le groove. Ensuite la puissance, la mélodie forcément.
On a encore des choses à apprendre, on a déjà le troisième qui est d’ailleurs composé et il faut que je me mette sur les chants, quand j’aurais le temps. Il sera déjà bien différent.
Metalfreak : Tu t’inspires de ce que tu fais dans tes autres groupes pour Venus Syndrome ?
Emmanuelson: Pour le chant ? Parce que je ne compose que le chant. Pour Venus Syndrome, alors pas du tout !
Metalfreak: Tu n’apportes rien, c’est vraiment quelque chose à part ?
Emmanuelson: Ouais, complètement, et le but est de s’extirper un peu du reste, d’avoir des chants plus rauques, un peu plus expérimentaux.
Antirouille : Tu as un titre de prédilection ? Perso c’est la chanson « Cannibal Star »
Emmanuelson : Ma chanson préférée ? « Cannibal Star » pour toi ? Ah ouais ? Non, moi ce serait plus « Sun Inside Me » et j’adore aussi « Tunnel of Light » qui est vraiment un morceau vraiment particulier, une espèce de ballade sur laquelle, rythmiquement, on est dans un truc différent. Et vocalement, je n’avais jamais réalisé ce genre de truc très très léché, très mélodique.
C’était une nouvelle expérience. Après bon, j’aime bien tous les titres en général forcément.
Antirouille : Par qui a été fait la pochette de l’album ?
Emmanuelson : Alors la pochette, c’est Ayman qui s’est occupé de ça, honte à moi, j’ai oublié qui a fait ça (rires). Je sais que Chris de KNT a fait quelques retouches pour finaliser. Il est vrai que cette pochette est particulière, ça change de ce qu’on voit habituellement. Elle t’éclate à la gueule, hein ? Après on aime ou pas mais elle t’éclate à la gueule.
Antirouille : Pour le chant, tu as carte blanche ?
Emmanuelson : Oui, et des fois je retouche un peu les structures aussi avec l’accord et la complicité d’Ayman.
Surtout sur l’album d’avant.
Là, Ayman est arrivé avec des structures plus composées pour le chant, tandis que l’album d’avant était plus composé pour les guitares. On est vraiment en grosse osmose tous les deux.
Lui fait les démos, il envoie après aux autres et moi j’ai écrit tous les textes, j’avais le temps pendant le confinement.Antirouille : Pour les claviers, c’est Ayman qui compose ou Rodolfo a toute liberté ? Le clavier est bien présent sans être écrasant.
Emmanuelson : Alors, si tu avais écouté les bandes au départ avant qu’on choisisse là où on met plus le clavier en avant ou en arrière, franchement t’hallucines, puisque Rodolfo donne l’impression qu’il est en solo par moments sur certaines parties de l’album.
Là, c’est un peu leur secret, je pense qu’Ayman de temps en temps y met quelques plages mais que Rodolfo a un gros quartier libre. Vu son niveau… en fait je suis assez ébloui par ce qu’il fait.
Antirouille : L’album a un thème ou plusieurs ?
Emmanuelson : Les thèmes, oui. Alors le premier, c’est pas très original je dirais, c’est que la planète est en danger, avec tout ce que ça comporte avec toute cette hypocrisie qu’il y a autour des gouvernements sur l’écologie notamment.
Après « Tunnel of Light » c’est sur la mort, « Contaminate Me » c’est sur le virus, « Golden Mind » c’est sur les golden boy, les mecs qui gagnent des millions, « Empire of the End » c’est sur la société. « Sideral Groove » c’est une ode à la musique.
La musique comme vous, ça fait partie de ma vie, c’est une passion dévorante et ça se n’arrête jamais.
C’est pas des thèmes très joyeux
Antirouille : Tu as des concerts de prévus malgré cette triste époque ?
Emmanuelson : Alors oui, on a un concert de prévu sur Lyon avec Galaad, on voulait faire une date parce qu’on les adore et ils jouent peu en France. (Samedi 23 avril au Rock ‘n’ Eat) et oui, clairement le but est de faire quelques dates parce qu’on a envie de défendre cet album.
Antirouille : Tu as un label, c’est lui qui vous a démarché ?
Emmanuelson : Rockshots Records ? Alors, au départ, je connais Roberto (Roberto Giordano) car il voulait signer Rising Steel.
Quand on a décidé d’arrêter avec Mighty Music, on cherchait forcément un autre label, et Rockshots était intéressé par Rising sauf que Frontiers Records nous avait déjà signés.
J’ai dit à Roberto que j’avais d’autres projets et qu’on allait surement se revoir.
Voilà, ça lui a plu, il nous a signer tout de suite, on se connaissait.
Antirouille : Pour toi, passer de Rising Steel à Venus Syndrome en passant par Whisky of Blood, ça ne te pose aucun problème ?
Emmanuelson : Pas de problème du tout, au contraire, si j’avais plus de temps je ferai 20 groupes. J’aime exploiter la musique dans plein de styles différents. L’avantage avec Venus Syndrome, c’est de faire des chants moins Heavy metal, plus rock, plus groovy un peu à la James LaBrie.
Le prochain, vocalement va être plus haut et c’est intéressant car on va changer encore de dimension.
Sur cet album, les textures sont plus basses, je voulais tester ça depuis longtemps et je me suis dit que la voix dans les notes basses, c’est top.
Tu es toujours en train de te remette en question.
En plus la prod vocale a été faite chez KNT (KNT Studio à Echirolles) par Steven Rozier, on s’est super bien entendus, il a compris ce que je voulais, on a vraiment travaillé main dans la main. Du coup j’irai faire le Rising là-bas car c’est super important des se sentir bien quand t’enregistres des vocaux surtout avec un mec qui comprend où tu veux aller.
Antirouille : Reparle moi du mixage, de la production.
Emmanuelson : Oui, c’est Simone Mularoni qui produit pas mal de groupes. Il a mixé et masterisé le dernier Nightmare (Aeternam), c’est Yves Campion qui m’a parlé de lui.
Au départ on voulait aller chez les Finlandais qui avaient mixé et masterisé le dernier Rising Steel (studios Finnvox) pis on s’est dit que ça n’irait pas bien avec les textures musicales du groupe et c’est pour ça qu’on est retourné avec Simone, vu qu’il est plus dans le prog et que Venus Syndrome, ça se rapproche plus du prog / groove que du Heavy / thrash à la Rising Steel.
Chris : je te demanderais bien qui est Christophe Tong Viet ?
Emmanuelson : C’est celui qui nous a fait le clip. On voulait un clip assez original, barré, qui dénote un peu de ce qui se fait. Ce mec a été super, on a fait ça à KNT, chez notre manager Chris de KNT.
J’ai bien aimé ce clip parce qu’il est barré, tout simplement.
Merci Emmanuelson
Emmanuelson : Merci à vous, ça fait plaisir de revoir vos sales gueules (rires)
S’en suivra une discussion sur le prochain Rising Steel et la sortie prévue pour bientôt avec un nouveau guitariste puis sur le prochain Ellipsis, album concept, ou encore Whisky Of Blood… mais ça, ce sera pour des prochaines interviews.
On en sait beaucoup avec Metalfreak, mais on gardera tout jalousement.
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Chronique « Cannibal star«
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