Intervieweuse : Bloodybarbie
Interviewé : Johann Guyot
Nous avons eu le plaisir de rencontrer le dessinateur bédéiste Johann Guyot pour nous parler du projet de crowdfunding via Ulule de l’édition augmentée de sa BD Welcome to Hell(fest).
Il s’agit donc de regrouper en une seule édition les trois tomes de la BD. Sachant que les fêtes approchent, c’est un beau cadeau pour tout metalleux !
Oui tout à fait, il ne faut pas oublier que cette édition contiendra un bonus d’une trentaine de pages (je n’arrive pas à m’arrêter de dessiner). En fait, le tome 1 de la BD a été épuisé et le troisième le sera bientôt. Et pour des raisons budgétaires, car on n’a pas les fonds nécessaires pour les rééditer, nous avons pensé à un financement par crowdfunding d’une édition spéciale qui regroupe les trois tomes.
Nous nous sommes aperçus qu’on va beaucoup sur le terrain, en festivals, mais qu’on était très peu connus sur le net, c’est pour ça qu’on a fait appel à des pros de la promo.
Et si le financement aboutit, quelle sera la date de sortie de l’édition ?
Avant Noël ! On fera une sortie officielle au festival SoBD le 8 décembre, si la campagne de financement aboutit bien sûr !
J’imagine que le bonus sera un résumé d’autres éditions du Hellfest fait par vos soins, car c’est quelque chose qui reste en mémoire avec beaucoup d’humour et qui marque les esprits, une sorte de live report en BD !
Oui tout à fait, j’ai ressorti mes notes des éditions 2018 et 2019, ça fera une vingtaine de pages ! Il a pleins de trucs qu’on rajoutera à côté de ça parce qu’il y a des choses qui n’ont pas été publiées.
Qui s’occupe de quoi, entre Sofie et toi ?
Sofie s’occupe des encadrés explicatifs (plus journalistiques) et moi des dessins et des bulles qui vont bien avec.
Comment procèdes-tu dans ton processus de création ?
Tout d’abord, je vais voir les groupes que j’aime, donc du stoner, du doom, du heavy et de l’extrême. Mais je me suis dit, quand même, que je devrais aller voir quelques groupes mainstream. Je fais des premiers croquis en live, si j’y arrive, autrement je me base sur les photos de Sofie.
Quels sont tes groupes préférés et tes influences ?
Hellammer, Venom… et cette année au Hellfest, j’ai eu droit à un super combo entre Possessed, Pestilence et Hellhammer !
Est-ce que vous pensez à faire le même type de BD sur d’autres festivals ?
On nous pose souvent cette question. Justement, dans cette édition augmentée, nous allons consacrer deux pages aux infidélités au Hellfest, car nous avons aussi été au Motocultor et au Fall of Summer.
Quel est ton background d’artiste ? Quand as-tu commencé à dessiner ? Est-ce que tu as toujours fait ça de façon professionnelle ?
J’ai quitté la France à 15 ans pour faire des études en Belgique (l’équivalent du lycée). J’ai fait une école d’arts graphiques et un an de beaux-arts. Ensuite, j’ai monté ma propre maison d’édition en 2007, on fait de la BD et des livres pour enfants.
À côté de ça, je bossais pour Psikopat, un magazine de BD, mais maintenant il s’est arrêté, c’était le petit frère de Fluide Glacial mais en plus underground.
Et actuellement je bosse pour un magazine régional de Bordeaux. Justement, ils m’ont appelé pour faire une illustration de Gojira, puisqu’ils les ont interviewés. Mais je vis surtout des animations et interventions que je fais dans les classes.
Est-ce que vous avez pensé à traduire Welcome to Hell(fest) en anglais ?
Oui bien sûr, si on arrive à trouver un éditeur !
Combien de temps as-tu mis pour finir le premier tome, par exemple ?
En fait c’est un fil rouge, pour le premier tome, on a mis 3 ans, en me basant sur mes notes et mes croquis que je fais vite fait au Hellfest. Je prends mon temps !
Comment s’est faite la rencontre avec Sofie Von Kelen, puis la collaboration ?
En fait on se connaît parce qu’on fait partie du même corps de métier. Elle est journaliste dans monde de la BD. On s’est rencontrés à Angoulême, je tenais mon stand de ma maison d’édition et j’avais sorti un BD intitulée BD, Vinyles et Headbanging où je retranscrivais des anecdotes de concerts. Elle l’a acheté sur le coup et l’a chroniqué, puis elle m’a recontacté. On a sympathisé et on est devenus potes. Un jour, elle m’a invité pour l’accompagner à une interview au Hellfest et pour réaliser quelques illustrations du Hellfest pour faire une chronique dans un magazine, et puis on a vu qu’on avait de la matière pour faire un bouquin, mais à la base ce n’était pas prévu du tout.
Qu’est ce qui coûte le plus cher, pour ce projet ?
Il y a le graphiste à payer et surtout les frais d’envoi ainsi que tous les à-côtés à payer.
Est-ce que le Hellfest vous a proposé une aide financière ?
Le Hellfest nous a encouragés mais pas soutenus, on aurait bien aimé qu’il nous aide financièrement, surtout que c’est des broutilles pour eux. Il apprécie notre projet et nous encourage. On a le droit d’utiliser leur nom mais en échange, on leur donne des bouquins.
Laissez un commentaire