Quelques questions au groupe Whispering Tears afin de faire découvrir à nos lecteurs cette formation, quelles sont leurs aspirations pour 2011, leur projets, et ce qui les anime dans la création de leur musique.
Interview recueillie par mail, Soilreporter, Gwenn. Merci à Zaake (Maleifice Propaganda), pour avoir fait le lien avec le groupe.
– Vous venez de passer une bonne partie du mois de Décembre en Russie, comment se sont passées toutes ces dates ? Comment a réagi le public russe par rapport à votre style plutôt… incisif ?
Cela s’est très bien passé. Biker Booking Agency a bien bossé, et nous avons eu des super conditions, autant pour la vie de tous les jours que pour les concerts. Nous avons été étonnéss de voir le matos que possédait les russes, et les scènes étaient de très bonnes factures. Ensuite, nous avons parcouru 9600 km en 12 jours donc je vous laisse le soin d’imaginer le temps passé dans le camion. Avec des routes que vous pouvez facilement vous représenter. Mais le rythme imposé de jouer chaque soir est tellement galvanisant qu’il ne reste finalement que des bons moments! En plus, le public russe est vraiment très répondant, et il n’était pas avare de compliments sur nos prestations. Ils ne comprenaient d’ailleurs pas pourquoi nous étions qualifié d’Atmospheric Death Metal!
– Whispering Tears a déjà pas mal d’années d’existence et il m’a semblé comprendre que le groupe a été victime de quelques déboires au niveau du Line-up. Comment s’est passé la reformation, à l’époque de l’EP « Esprit souillé » ?
Nous avions eu quelques désaccords avec notre chanteur d’alors concernant la direction a prendre. Nous avions Eric, l’actuel chanteur, dans nos contacts qui s’est révélé emballé par le projet. Il avait plus une teinte black metal dans sa voix, mais ses growls nous ont particulièrement plu. Il cristallisait nos nouvelles envies. Avec cette nouvelle dynamique, nous avons réarrangé nos morceaux et pu enregistré notre EP « Eprit Souillé ».
– Si je ne me trompe, toute l’histoire débute réellement avec « Carmina Lacrimosa » où l’on percevait déjà cette technicité hors du commun, et une certaine forme de polyvalence instrumentale, alliance de sons doux, contrastés avec la violence de certains thèmes. Vous n’avez pas quitté cet aspect tout en reliefs avec « Sous la Poussière ». Quel regard portez-vous sur toutes ces années d’évolution musicale ?
Au debut, nous n’avions pas encore défini ce que nous voulions réellement produire. Du coup nous mettions toutes nos envies dans notre musique. En essayant de le faire avec inspiration. Parce qu’à l’époque nous étions comme une famille sur scène, trois guitaristes, une basse, une batterie, un synthé, un violoncelle, une chanteuse, et un chanteur. Cela s’en ressentait forcément dans nos compositions, qui essayaient d’utiliser tout nos instruments, comme une sorte d’orchestre d’opera. Au fur et à mesure, nous sommes arrivés au nombre de cinq, et nous sommes orientés vers des sons plus proches de ce que nous avions toujours voulu faire car nous avons grandi avec des groupes comme Death, Cannibal Corpse, Malevolent Creation, et Suffocation. Au final, nos problèmes de line up ne nous ont pas vraiment pénalisé, et nous avons travaillé a rendre nos compos plus sombres, et plus death, tout en gardant l’envie de musique que nous avions au début.
– « Sous la Poussière » est d’une technicité remarquable. On a l’impression d’entendre un groupe qui cherche toujours plus loin dans ses riffs, voir de nouveaux sons, et l’exploitation de rythmiques martelées mais surtout pas soûlantes, si je puis dire. Je me trompe ?
Déjà merci pour les compliments, c’est toujours bon à prendre. Et non, effectivement, tu ne te trompes pas. Mais par contre ce n’est qu’après l’enregisttement que nous pouvone nous en rendre compte. Au départ, nous ne pensons pas vraiment la musique comme cela. Nicolas qui compose a une très grosse base théorique, et il pousse la recherche assez loin dans l’élaboration des compos. Il aime utiliser les changements de tempos, le ternaire, le binaire, et l’harmonie. Cela crée une diversité qui peut être moins fédératrice, parce que moins directe à l’oreille, mais qui permet à l’album de se révéler au fur et à mesure des écoutes.
– Quel est votre passé musical, l’un ou l’autre d’entre vous a-t-il une formation particulière en la matière ?
Nicolas est un autodidacte acharné, ainsi que Bruno et Eric (qui est en plus multi-instrumentiste), Drixxé a fait l’école Atla, et suit le cycle d’enseignement jazz au conservatoire, et Julien a également fait l’école Atla.
– « Silence », ou « Aux Portes de l’Aliénation » avec ses tendances lentes, lourdes, doom, sont des titres qui, musicalement, reprennent bien le concept de l’Art Work… Comment a été créée cette pochette ? D’ailleurs, le même thème de l’aliénation a été abordé sur les deux pochettes précédentes…
Nous voulions garder une continuité avec l’ EP « Esprit Souillé », pour lequel nous avions pris une peinture de Füssli (« Silence »). Pour « Sous La Poussière » nous voulions un tableau de Francis Bacon, le Portrait de William Blake, mais pour des raisons de droit, nous n’étions pas en mesure de l’obtenir. Nous avons donc contacté Guillaume Tiret pour savoir s’il était en mesure de faire quelque chose dans cette direction. Et 2 jours après, il nous a renvoyé trois oeuvres qui nous ont tout de suite plu. Du coup, nous en avons choisi une pour la mettre sur notre pochette.
– Vous avez joué en première partie de Dagoba, en Octobre dernier… J’ai entendu de très bons échos de cette date cous concernant. Qu’est ce qui se dessine pour 2011, une internationalisation concrétisée par la Russie, ou un retour de temps à autres faire plaisir à votre public ?
La première partie de Dagoba en Octobre a été une très bonne expérience pour nous, car nous avons eu un bon répondant avec le public, et nous avons pris du plaisir a jouer. Mais surtout, cela nous a donné envie de faire encore plus de dates. Même la tournée en Russie n’a fait qu’embraser notre désir de route. Donc, nous préparons une tournée pour septembre qui devrait nous mener vers le Sud, et l’Est peut-etre… D’ici là, nous avons quelques dates de prévus de ci de là, dont une vraiment importante. Et nous allons ensuite nous axer sur la composition.
– Evidemment je ne vais pas m’empêcher de vous poser la question de la possibilité d’un nouvel opus, quelque chose en réflexion ?
Ben nous avons quelques idées mais rien de vraiment concret, il faut que ca mijote un peu. Nous ne voulons pas faire l’erreur de faire un nouvel album juste pour créer une actualité, en le faisant dans une certaine urgence. Nous pensons que nous perdrions l’esprit de notre musique, et le but c’est avant tout que nous soyons satisfait. Après, comment le public le perçoit est une autre alchimie.
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