Photos + report : Musta

Voilà plus d’un an que je ne m’étais pas rendue à Victoire 2, située en périphérie de Montpellier, à St-Jean de Védas. Il s’agit d’une salle de concert plutôt grande et disposant d’une bonne acoustique. Je trouve dommage que cette salle n’accueille pas plus de groupes de metal. Cependant, cela semble changer car trois concerts en la matière y sont prévus en ce premier trimestre.
Quoi de mieux pour démarrer l’année avec le légendaire Norvégien Abbath, accompagné du mythique groupe de thrash/crossover Etats-Unien Toxic Holocaust et de la formation black/speed metal écossaise Hellripper ?
Nous avons donc une affiche comprenant des groupes variés mais avec une certaine cohérence malgré tout. Le public s’est déplacé massivement ce soir et ça fait toujours plaisir !

Hellripper a la lourde tâche d’ouvrir les portes de l’enfer à 20 heures face à un public très hétérogène. En effet, on a ce soir autant de fans de thrash/hxc/crossover que de fans de black metal, on en reparlera plus tard dans le report. James McBain est le frontman et unique membre officiel mais est accompagné de musiciens de session pour la tournée. Le groupe démarre son set en jouant “Spectres of the Blood Moon Sabbath” face à un public plutôt calme même si on aperçoit quelques têtes bouger. Progressivement, le public se lâche et commence à pogoter, James les incitant grandement à se déchainer et à faire un maximum de circle pit.

La prestation scénique des Écossais est simple mais efficace et très énergique. On sent une véritable harmonie entre James et ses musiciens de session. Le groupe a fait le choix de mettre en exergue l’ensemble de sa discographie au détriment de son dernier album Warlock Grims & Withered Hags paru l’an dernier. Je peux comprendre cette démarche surtout quand on a un temps limité. Mais, il est dommage de ne pas avoir entendu plus de titres de cet excellent album. Toutefois, on a eu droit aux morceaux phares de sa discographie comme “Bastard of Hades”, “All Hail The Goat”, “Demdike” ou “Vampire’s Grave”.

La qualité du son était un peu moyenne en début de set mais s’est très vite améliorée, le son était lisible même au premier rang. Je dois avouer que j’attendais beaucoup de Hellripper, il s’agit du groupe qui me plait le plus sur l’affiche du jour. J’attendais peut-être quelque chose de plus grandiose mais le concert était fort bien. J’espère avoir l’occasion de les revoir prochainement. All Hail The Goat !!

Setlist : Spectres of the Blood Moon Sabbath, Hells Rock’n’Roll, Nekroslut, Demdike, Bastard Of Hades, The Affair Of The Poison, Goat Vomit Nightmare, The Nuckelavee, Vampire’s Grave, All Hail The Goat, Headless Angels.

Après la prestation remarquable de Hellripper, le public attend impatiemment les légendaires Toxic Holocaust. Je vous l’ai dit, le public de ce soir est très hétérogène. On en oublie presque qu’on est à un concert ayant en tête d’affiche une pointure du black metal Norvégien tant on aperçoit des vestes à patch aussi colorées et tape à l’oeil les unes que les autres. En effet, Montpellier est un véritable bastion pour le hardcore/crossover et thrash metal. La mosher team s’est déplacée en conséquence pour Toxic Holocaust. Cela faisait bien longtemps que je n’avais pas vu autant de gens se déplacer plus pour les premières parties que pour la tête d’affiche. Toxic Holocaust démarre son set à 21 heures face à une fosse particulièrement déchaînée et prête à retourner la salle de concert. Le chanteur bassiste Joel Grind et ses acolytes captivent immédiatement l’attention du public. Ce dernier se montre très dévoué et les pogos particulièrement intenses. Il est même difficile de se concentrer pour faire des photos au premier rang tant on peut se faire bousculer à tout moment (il n’y avait pas de barrière de sécurité). Toxic Holocaust fait partie de ces

groupes de thrash parfaitement taillé pour le show : le son est parfait, du bon thrash avec des influences à la Venom, une prestation plutôt simple mais assez kitsch donc colorée on notera la guitare jaune tachetée de verts comme du léopard. Les lights sont assez jolis dans l’ensemble (mieux que pour Hellripper). Si vous devez retenir en un mot le concert de Toxic Holocaust : la pagaille. Les stage diving ont d’ailleurs mis le personnel de sécurité sur les nerfs (ils ne semblaient pas être au courant de l’existence de cela comme quoi, V2 ne reçoit clairement pas beaucoup de groupes de metal) et les pogos quasi sans fin, ce concert était un champ de bataille. J’ai bien apprécié dans l’ensemble, ce n’est pas un groupe que j’affectionne plus que cela, mais ils excellent dans leur genre. Il est dommage que leur set ait été bien trop court. Un bravo à eux pour cette performance très intense !

Et maintenant, place à la légende, l’une des figures les plus emblématiques de la scène black metal Norvégienne : Abbath. Je dois être honnête avec vous : je ne suis pas fan d’Abbath ni d’Immortal (par contre j’adore Old Funeral). Toutefois, j’ai beaucoup de respect envers ce personnage. M’étant ssentiellement déplacée pour les premières parties, je n’attendais absolument rien d’Abbath. Le public est toujours très présent même les fans de Toxic Holocaust sont restés jusqu’au bout. Les fans de black metal sont bien entendus venus ce soir, ne les oublions pas. Certains d’entre eux autoproclamés de la Abbath’s Family sont venus avec une grande pancarte et maquillés en corpse paint imitant la mythique peinture scénique du leader de la soirée.

Dès son arrivée, Abbath motive la fosse en criant “ Bonsoir Montpellier ” et met de suite une ambiance de fou furieux sur scène. Le décor est à l’image du black metal Norvégien : kitsch à souhait avec le logo d’Abbath servant de décor. Le terme kitsch n’a aucunement une connotation négative : cela fait partie des codes du black metal et c’est très bien ainsi. Le frontman et ses camarades de scènes sont tous vêtus de noirs, de corpse paint. Abbath est habillé tout en cuir et porte plein de clous notamment sur ses chaussures. La qualité du son est plus que parfaite. La prestation d’Abbath est remarquable : je dois avouer qu’il a une énergie débordante, j’ai été admirative face à son dynamisme surtout qu’il arrive à la moitié de la tournée ! Les jeux de lumières sont toutefois très épais tout comme la fumée. Abbath est un véritable showman, tout est carré et même ses cheveux sont ventilés durant le concert.

Une prestation scénique très pro, je n’ai rien à redire là-dessus. Le concert a duré près d’une heure et demie et personne ne semblait s’ennuyer dans la fosse. De nombreuses personnes headbanguent un peu partout et quelques pogos très violents viennent s’ajouter au décor par moments. Je suis ravie d’avoir vu Abbath ce soir : on ne se rend pas compte de la chance d’avoir une telle légende chez nous, cela n’arrive pas tous les jours malheureusement. Le Norvégien semblait ravi d’être ici et nous l’a fait savoir. Il s’est montré très bavard même si on ne comprenait pas un mot de ce qu’il disait car il n’articule pas très bien. Je n’ai compris que “all right” et le “bonsoir Montpellier” de tout le concert (et je n’étais pas la seule).

Le show se termine avec un grand bain de foule d’Abbath et ses acolytes. Je tiens à féliciter grandement cet artiste pour ce concert qualitatif et intense ! Ma nuque s’en rappellera pendant un moment !

Le premier concert de l’année s’est très bien déroulé. Cette affiche comprenant trois groupes relativement différents a permis de rassembler un public très diversifié et cela a probablement ambiancé davantage la fosse. Abbath, Toxic Holocaust et Hellripper nous ont fait passer une belle soirée. Un grand bravo à ces artistes pour leur professionnalisme et leur amabilité. Je tiens à remercier tout particulièrement James McBain de Hellripper pour m’avoir accordé du temps en interview juste avant le concert et pour sa gentillesse. Enfin, merci à Garmonbozia, Victoire 2 et What The Fest de m’avoir invitée.

À très vite !