Photos + report : Fast Freddy

La longueur de la file d’attente devant le transbordeur en ce milieu de semaine dans la froidure de cette fin janvier indique que le passage d’Accept à Lyon, reprogrammé du fait du COVID, était particulièrement attendu ! Pour le coup, ce n’est pas Phil Campbell & the Bastards Sons qui fut un temps prévu en première partie mais les californiennes de The Iron Maidens qui comme son nom le laisse présager est un combo de covers du groupe éponyme ! Bref, c’est une plongée dans les années d’or du Heavy qui semble s’annoncer ! Les portes s’ouvrent, le Transbordeur se remplit jusqu’à devenir plein comme un œuf… Des retrouvailles, des discussions autour de bières et de burgers, tout est en place, la soirée peut démarrer !

19h00 pétantes, sourire aux lèvres, les cinq American Girls de The Iron Maidens s’emparent de la scène et entament sans préambule sur « The Trooper » ! Kirsten (chant) a visiblement piqué les fringues de Bruce et fait flotter à tour de rôle les drapeaux britanniques puis français pour habiller le morceau au plus près de l’original ! Le public en tout cas semble apprécier et réagit bien à cette mise en scène et à la prestation proposée, empreinte de dynamisme et de précision dans le jeu ; ça enchaine avec les classiques mais aussi avec des morceaux moins « mainstream » comme « Back in the village » par exemple ou encore « Caught somewhere in time » qui nous font revisiter en une petite heure la discographie de la dame de fer ! L’effet de surprise passé après quelques morceaux, et malgré l’investissement de chacune des musiciennes, l’intensité diminue et le spectacle perd quelque peu de son attrait, la copie ne restant au final qu’une copie, sans remettre en cause le niveau musical du groupe ! Ceci dit, ce fut tout de même un moment agréable pour lancer les hostilités, apprécié par la partie du public qui avait fait le choix ne pas rester accroché au bar en attendant l’offensive allemande !

Ravitaillement au bar pour certains là où d’autres en profitent pour se rapprocher des crash barrières pour être au plus près de la bande à Wolf ; d’autres font le choix de prendre un peu de hauteur dans le fond du Transbordeur pendant que les roadies s’affairent à équiper la scène !

Il est 20h30 lorsqu’Accept, version sextet, foule les planches sous une énorme ovation à l’image de leur concert qui le sera tout autant ! Mark (chant), Wolf et Philip (guitares) sur le front de scène tandis que Martin (basse) et Uwe (guitare) encadrent Christopher derrière ses fûts en fond de tableau, telle sera la configuration pendant la durée de leur set, Uwe et Martin ne sortant que très rarement de leur tanière !

« Too Mean To Die Tour » oblige, c’est sur deux morceaux de leur dernier opus que démarre leur set marathon avant de voyager dans le temps pour revisiter nombre de classiques qui font mouche au sein d’un public chauffé à blanc, amateur qu’il est de Heavy incisif aux riffs acérés, aux refrains fédérateurs et aux mélodies accrocheuses dont Accept est un de leurs meilleurs représentants ! Le constat initial est sans appel et ne se démentira pas tout au long des 1h45 de spectacles, Accept is back et la bande à Wolf semble bien décidée à nous le faire savoir ! « Restless & Wild » retentit, accueilli sous les cris d’un public dont les yeux brillent et qui s’époumone à reprendre le refrain à tue-tête avant d’en faire de même sur « London Leatherboys ». Un mix de « Starlight – Demons Night – Losers and Winners – Flash Rockin’ Man” baptisé « Riff Orgy » vient booster le show avant de retrouver un semblant de calme avec un “Overnight Sensation » exécuté en mode balade !

Chacun en prend plein les yeux et les oreilles, la flying team interprète quasiment une chorégraphie tantôt en duo puis en trio avec en prime un Wolf expressif comme toujours ; Christopher se lève régulièrement derrière ses fûts pour exhorter la salle au clapping ou pour accompagner le rythme qu’il impose avec des « Hey » en mode guerrier, Mark, tout en maitrise avec une voix impeccable qui confère à Accept son âme originelle ! Bref, Deutsche Qualität jamais démentie depuis leurs premiers riffs du côté de Solingen ! A la fin de chaque morceau, on se dit que le rythme va retomber sur celui d’après mais ce n’est jamais le cas au contraire d’autant plus qu’on prend une fin de set aux petits oignons avec un enchainement de titres tous plus emblématiques les uns que les autres ! L’incontournable « Fast as A Shark » déchaine la foule dès lors que les premières notes de son intro retentissent là où « Princess of the Dawn » et « Metal Heart » donnent l’occasion au public de participer activement aux refrains et à l’accompagnement des mélodies sous la houlette d’un Wolf qui montre une fois encore si besoin en était qu’il est un véritable showman et qu’Accept, c’est quand même autour de lui que ça se passe hein ! L’osmose est à son paroxysme, l’intensité du show aussi pour le bonheur de tous ! Les classiques « Teutonic Terror » et « Pandemic » marquent la fin du live… Avant le rappel composé de trois titres dont un « Balls to the Wall » d’anthologie et un final sur « I’m a Rebel » qui comble une salle aux anges devant la prestation dantesque des légendes du Heavy Metal teuton !

Pour ma part, c’était mon dixième concert d’Accept, le premier sans Udo et je ne peux que constater que la magie opère toujours et que l’âme du groupe est toujours là malgré tous les soubresauts que le groupe a connus au cours de sa (longue) carrière ! Accept Über alles !

Alors grand merci à l’armada teutonique pour ce live une fois encore magistral tant pour la setlist que son interprétation sans faille bien mise en valeur par un son impeccable et des lights qui ne l’étaient pas moins, merci aux Girls de The Iron Maidens pour avoir fait monter la température, merci au Transbordeur pour l’accueil, au public connaisseur venu en nombre pour avoir mis une telle ambiance et enfin, merci à Eldorado & Co pour nous avoir permis de vibrer et pour la confiance accordée à Soil Chronicles pour la couverture de cet event !