Et comme vous allez pouvoir vous en rendre compte, bien m’en a pris.
La première partie, annoncée assez tardivement, sera finalement assurée par Kells, groupe local, que je ne connais finalement que de nom, malgré le buzz ayant entouré la sortie de « Gaïa » (2005) son premier effort. Un premier effort qui a tout de suite propulsé le groupe au rang d’outsider de la scène française. Des diverses chroniques, nous pouvions lire ça et là des mentions d’Evanescence-like revenant assez souvent, comparaisons sans doutes méritées en studio (faisons confiances à nos confrères) mais tout à fait inadaptées en qui concerne l’exercice scénique. Et pour cause, le groupe se donne et bouge bien, surtout Virginie, sa chanteuse qui fait montre d’un certain plaisir à être ici. Toute excitée et sautillante (les premiers rangs en auront pour leur grade de coups de câbles et de micros), on la suit du regard pour se laisser finalement prendre au jeu. Les gratteux sont un peu plus en retrait, tandis que le batteur sollicite sans arrêt la foule. Le metal de Kells se veut tour à tour énergique ou plus posé, mais toujours avec une certaine touche de candeur, je trouve. Même si sur la durée certaines compos ou riffs m’ont parut se ressembler (sans doute car non familier du répertoire) et malgré un jeu de light très faible, je dois dire que la prestation donnée ce soir par Kells m’a agréablement surpris. Même dans un registre différent de celui d’After Forever, le groupe ne n’a pas dépareillé. Le public se montrant d’ailleurs plutôt réceptif.
N’empêche que, si les gens (moi en tête) s’étaient déplacés ce soir, s’était avant tout pour assister au show d’After Forever. Et une fois de plus, les hollandais ne décevront pas. C’est aux orchestrations de ‘Discord’ que les bataves investissent un à un les planches, Joost Van Den Broek (claviers) et André Borgman (batterie) se trouvant surélevés par rapport aux musiciens de façade. D’emblée, After Forever sort le grand jeu se lançant dans l’interprétation de quelques uns des titres les plus percutants de son répertoire : ‘Transitory’, ‘My pledge of allegiance #1’ et ‘Monolith of doubt’ (rassuré puisque absente de la setlist du RaismesFest … et quand on aime …). Floor Jansen, sa charismatique et infaillible chanteuse, se montre une fois de plus impressionnante et captivante, tandis que les autres musiciens donnent le change en courant de droite à gauche. Les jeux de lumières sont soignés, puissants et compensent ainsi un décor réduit à sa plus simple expression (seul un panneau After Forever est présent en bas de l’estrade). La formation enchaîne sur ‘Energize me’, premier single de l’éponyme dernier album (2007) et d’un plus surprenant ‘Estranged’ issus de « Decipher » (2001) (seuls ces deux albums ont été abordés après déjà six chansons).
Et comme il est toujours bon de varier les plaisir Floor & Co décident alors de revenir sur la période plus récente de sa discographie en basant les morceaux à venir sur les albums « Invisibles Circles » (2004) et « Remagine » (2005), toujours entrecoupés d’extraits du petit dernier. L’occasion pour le claviériste de prendre son instrument en bandoulière et de venir donner la réplique à ses comparses guitaristes sur ‘Digital deceit’. L’occasion aussi de surprendre (et de souffler) avec ‘Lonely’, bonustrack impromptu et intimiste, ou seuls le chant et le clavier se permettent de troubler le silence quasi-religieux tombé sur l’assistance. Après quoi les instruments s’emballent à nouveau pour le très sombre ‘De-Energized’ et un ‘Being everyone’ de rigueur. Et si After Forever s’attarde sur cette période plus récente, c’est sans doute pour mieux replonger dans le passé, puisque la chanson suivante nous remmène en … 1984 (oui, certains d’entre nous ne devaient pas être encore de ce monde) pour une reprise (plus si surprenante que cela) du ‘For whom the bell tolls’ de Metallica. C’est le guitariste Bas Maas que l’on retrouve pour l’occasion derrière le micro. Une version moins agressive que l’originale mais toujours bonne à prendre pour mon cher voisin et moi. Au rang des surprises de la soirée, je citerais également le long ‘Dreamflight’ aux accents progressifs certains, que j’étais loin de m’imaginer débouler au milieu de la setlist. Comme quoi …
Comme quoi il est déjà l’heure de sonner le rappel, surtout. Le groupe ne se fera d’ailleurs pas prier bien longtemps, revenant bien vite pour deux classiques : ‘Forlorn hope’, tout d’abord, suivi de ‘Follow in the cry’ en ultime rappel, ou les plus attentifs auront pu déceler le riff de ‘Symphony of destruction’ de Megadeth, subtilement intégré au milieu de la compo. Le groupe quittera la scène du CCO sous un tonnerre d’applaudissements, logiquement mérités.
Je ne vais pas m’attarder davantage. Les musiciens se sont tous montrés très disponible après le concert, mais une chose est certaine : After Forever ? C’est que du bonheur !
Setlist de Kells :
1. Epitaphe
2. Allant Droit à l’Envers
3. Gaia
4. Such a Shame
5. La Sphère
6. Halluciné
7. A l’Aube
8. Miroir
9. Inerte
10. L’Ombre
11. In Utero
12. Le Dictat du Silence
13. Etat d’Arme
Setlist d’After Forever :
1. Discord
2. Transitory
3. My Pledge of Allegiance 1
4. Monolith of Doubt
5. Energize Me
6. Estranged
7. Face Your Demons
8. Digital Deceit
9. Lonely
10. De-Energized
11. Being Everyone
12. For Whom the Bell Tolls (Metallica’s cover)
13. Equally Destructive
14. Dreamflight
15. Forlorn Hope
16. Follow in the Cry
1 Commentaire sur “After Forever, Kells : Lyon [26.09.2007]”
Posté: 19th Fév 2010 vers 19 h 06 min
un des 2 concerts d’After Forever que j’ai vu. Je me rappelle que le public était un peu « mou du genoux » ce soir. A la fin d’un titre, devant le manque de réaction de la foule, Floor avait laché un « wow, what a beautiful silence … » à la fois amusé et un peu désabusé.
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