Altars + Fossilization + Liquid Flesh (Chambéry, le Brin de Zinc, 17 septembre ...
Photos + report : Metalfreak
C’eût vraiment été une hérésie que de louper une telle date au Brin de Zinc ce 17 septembre 2023.
Pensez-vous : trois groupes de brutal, dont deux qui viennent de très loin : entre Altars qui arrive tout droit d’Australie et les Brésiliens de Fossilization, on peut bien se permettre vingt minutes d’autoroute pour assister à leurs shows respectifs.
D’autant qu’en première partie, ce sont nos Grenoblois de Liquid Flesh qui se chargent d’envoyer les premiers missiles.
Autant dire que ça se présente sous des auspices pour le moins sauvages ! C’est que, chez Soil Chronicles, on aime ces trois groupes. Ils ont tous au minimum deux chroniques d’albums chez nous, plus un live report pour les locaux.
Parfois, il est bon de marcher sur des sentiers qu’on connait déjà…
Premier constat quand Liquid Flesh nous déglingue d’entrée les cervicales avec leur death metal tout ce qu’il y a de plus old school, ce sont les progrès : je les avais vus la dernière fois il y a un an pile, en septembre 2022, lors d’un Brutal Madness in Blood premier du nom avec Leng Tch’e en tête d’affiche. Leur alternance de passages intenses avec d’autres plus ambiancées version « j’t’écrase le thorax avec mes atmosphères oppressantes » fait méchamment mouche.
Leurs deux derniers albums « Chair liquide » (2020) et « Dolores » (2023) ont pour le moins fait sorte impression chez nous et une prestation comme celle-là n’a fait que confirmer tout le bien qu’on a pu en penser. Clairement un groupe issu de la fourmillante scène Grenobloise à suivre.
Je ne vais pas exagérer en disant que, des trois groupes présents ce soir-là, c’est bien Fossilization que j’attendais avec une impatience même pas dissimulée. Que ce soit leur split avec Ritual Necromancy (2022), leur album de 2021 « He whose name was long forgotten » et surtout leur petit dernier « Leprous daylight » sorti à peine neuf jours avant ce concert pour lequel j’ai vidé une grande partie de ma collection de superlatifs, je me suis retrouvé scotché à chaque écoute. De duo initial, il sont passés pour des raisons bien légitimes en format quatuor et ça a gagné en brutalité.
Entre le grimage, la fumée, le tout noyé dans une lumière qui restera désespérément rouge du début à la fin, les quatre Brésiliens nous ont asséné leur death metal aussi crasse que putride avec un sens de la désolation désespérée. Brutal, angoissant, Fossilization nous a retranscrit sur scène l’opacité de ténèbres poisseuses du meilleur effet.
Encore une fois, les dépressifs ont bien fait de s’abstenir.
Pour être très franc, lorsque j’ai lu les chroniques d’Arno pour les albums « Paramnesia » (2013) et « Ascetic reflection » (2022), les présentant comme un groupe de death metal à la technique proche de Morbid Angel aux distorsions propres à Portal ou Ulcerate, je sentais que ça allait être moins ma came que Fossilization. D’autant que j’ai toujours eu la sensation de devoir me prendre un Doliprane après m’être écouté du death metal (trop) technique (pour moi) tellement la multiplication des changements de rythmes pouvaient rapidement me dérouter.
Bon, après, nous ne sommes pas chez Archspire non plus : la musique d’Altars est certes très technique, les musiciens jouent avec toutes leurs cordes (six pour la basse, sept pour la guitare) et le batteur nous colle du changement de rythme avec une facilité qui frôle l’insolence. Et le tout, avec une fluidité qui fait que ça passe comme une lettre à la poste. Bref, séduit j’ai été !
En clair, encore une soirée impeccable au Brin de Zinc et, une nouvelle fois, on ne peut que remercier Thomas et son staff, toujours adorable, pour l’organisation de tels concerts et l’accueil toujours amical.
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