Hier soir, dimanche 15 Novembre, à notre arrivée, une longue file d’attente s’étend déjà aux portes du Ninkasi Kao et pour cause, venus de la lointaine Suède, les scaldes d’Amon Amarth ont réussis à blinder la salle lyonnaise, affichant déjà complet quelques semaines avant l’évènement. Habitués à s’accorder seulement une halte parisienne sur leurs tournées européennes, le public, poilu, chevelu et hirsute, a donc su profiter de cette étape lyonnaise pour affluer en masse, histoire de célébrer dignement, bière à la main, cet évènement organisé de main de maître par MyReferencEvents.
Un évènement, tout comme une tournée, malheureusement endeuillé par le tragique accident de Mike Alexander, bassiste de Evile, initialement chargés d’assurer la première partie des vikings et dont nous tenons à adresser nos condoléances à sa famille ainsi qu’à ses proches. Chargé de palier rapidement au désistement du groupe américain, les organisateurs se tourneront donc vers les français de The Arrs. Un choix surprenant tant les styles des deux groupes sont différents mais comme le rappelle Niko, le chanteur des hexagonaux : « On est pas des vikings, mais on joue du metal, on fait partie de la même famille ».
En pleine tournée nationale, The Arrs, n’ont rien perdu de leurs automatiques. Enfin presque, car le set tarde un peu à démarrer et manque cruellement d’intensité sur les trois-quatre premiers titres, avec des musiciens quasi-immobiles (leur dreadeux de chanteur semblant à lui seul, devoir porter le groupe sur ses épaules) et le strict minimum côté lights : un spot rouge sur le titre d’ouverture, un spot bleu sur le suivant, etc. En revanche le son est de qualité, malgré un chouilla de grosse caisse en trop. Mais ce tiers de set passé, les musiciens ayant trouvé leurs marques (l’ingé light aussi) le death-core des français va commencer à faire mouche, les morceaux interprétés paraissant aussi plus variés. Toujours est-il que, leur prestation terminée, le groupe fut bien acclamé et, preuve que leur musique n’a de manière générale pas déplu, le Ninkasi est toujours plein à craquer.
Après une attente commençant à s’éterniser, lorsque les lumières s’éteignent enfin, c’est une véritable clameur qui s’empare de la salle encourageant les suédois à faire leur entrée. Nos vikings envahiront les planches du Ninkasi sur un ‘Twilight of the thunder god’ de rigueur puis un ‘Tattered banners and bloody flags’ issus du dernier album en date et qui annoncent d’emblée la couleur … et la douleur : le son est ignoble, chant et guitares étant malheureusement très très en retrait par rapport au reste, alors que c’est dans ses riffs mélodiques que réside l’un des principaux intérêts du groupe. Le public décidera d’en faire fi, malgré la concentration parfois nécessaire pour reconnaître certains titres. Après une exhortation aux filles présentes de donner de la voix, Johann Hegg, ne tarissant pas de « merci beaucoup » et autres « c’est fantastique », leur dédie ‘Valkiryes ride’ (« Fate Of Norns« ). Un bon début de concert ou le groupe alterne vieux morceaux (‘Bleed for ancient gods’) et plus récents (l’inattendu ‘Hermod’s ride to hell’), avec en premier point d’orgue ce savoureux enchaînement ‘Guardians of Asgaard’/’Where silent gods stand guard’.
A ce moment du set, le son s’est grandement amélioré par rapport au début même si certains soli restent tout justes audibles. Pour les derniers coups de haches portés à « Twilight Of The Thunder God« , le choix de ses représentants relève presque de la surprise avec un ‘Live for the kill’ néanmoins taillé pour le live et dont la reprise après le break de violoncelle (interprété par Apocalyptica sur album mais samplé ici) se veut assurément jouissive et le nostalgique ‘Embrace of the endless ocean’ (dédicacé pour l’occasion à Mike Alexander). Mais un show d’Amon Amarth se voulant sans concession, il serait malvenu de laisser au public le temps de reprendre son souffle : « Death In ? Death In ? Death In Fire ! » Archi classique, archi efficace. Déjà le rappel ?! Que nenni, le groupe place judicieusement une petite vieillerie avec (le presque biographique) ‘The dragons’ flight across the waves’ (« Once Sent From The Golden Hall » (1998)) puis un ‘Asator’ réclamé à grands cris par une partie des premiers rangs et enfin ‘Gods of war arise’ avant que les lights ne fassent place à l’obscurité. Et pour le rappel, des croassements s’élèvent à peine des enceintes que l’assistance, déjà sous pression, éclate littéralement aux premières notes de ‘Cry of the black birds’. Le logique et désormais classique ‘Runes to my memory’ mettra tout le monde sur les genoux, tandis que l’ultime ‘The pursuit of vikings’, rallongé pour faire chanté la foule, clôturera de façon magistrale ce show de grande qualité.
Et même si il aura fallu attendre le dernier tiers du set pour bénéficier d’un son de qualité, tout le monde sortira d’accord sur un point, les vikings, quelques centaines d’années après leurs ancêtres, conservent toujours ce gout prononcé pour la tuerie et les massacres, quelles que soient leurs armes de prédilections. Amon Amarth est désormais une machine à hits, et remplacez donc quelques titres du dernier album, promu sur cette tournée, par des ‘Victorious march’ et autres ‘Ride for vengeance’ et là, vous obtiendrez une setlist déboitant véritablement son cul de dragon !
01. Twilight of the Thunder God
02. Tattered Banners And Bloody Flags
03. Valkyries Ride
04. Varyags of Miklagaard
05. Bleed for Ancient Gods
06. Hermod’s Ride To Hell
07. Guardians of Asgaard
08. Where Silent Gods Stand Guard
09. Live for the Kill
10. Embrace of the Endless Ocean
11. Death in Fire
12. The Dragons’ Flight Across The Waves
13. Asator
14. Gods of War Arise
Rappel:
15. Cry of the Black Birds
16. Runes To My Memory
17. The Pursuit of Vikings
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