Aorlhac + Ergotism + Decima (Chambéry, le Brin de Zinc, 19 février 2022) ...
Report : Le Marquis Arthur
Photos : Metalfreak
« Les voyages forment la jeunesse… »
Désormais, je ne compte même plus les kilomètres que je fais pour les concerts.
Me voici donc cette fois en Savoie, en compagnie de la joyeuse brochette des reporters de Soil Chronicles, pour une soirée capuch… euh… black metal à la mythique salle savoyarde du Brin de Zinc, qui je pense n’est plus nécessaire de présenter vu le nombre de concerts que nous y avons couverts.
En cette soirée d’hiver montagnard, saison du black metal, trois groupes nous ont assuré une soirée mémorable : Decima, Ergotism et Aorlhac.
C’est Decima qui a ouvert la soirée. Une atmosphère tamisée avec cette pâle lumière blanche, des silhouettes encapuchonnées (on ne voyait même pas leur visage).
Ces cinq silhouettes noires commencent donc à jouer.
Un metal plutôt lent qui correspond bien à leur thématique philosophique de la misanthropie et la dépression.
Malgré ce sujet un peu triste je trouve leur musique pleine de beauté, mais une beauté mélancolique. Ils nous ont joué leur seul EP sorti en 2019 « La grande œuvre humaine« , mais le black metal est bien présent : aux passages calmes survient tout à coup des riffs accélérés et presque entraînant, de la belle musique.
Ces visages complètement cachés fascinent vraiment, la voix rauque du chanteur, c’est un visuel qui met leur musique en valeur.
J’attends de voir ce que donnera leur prochain album.
Peut-être un peu avant-gardiste mais passionnant tout de même. Une belle découverte, dommage qu’il manquait un peu plus de merch.
Après la première entracte, c’est à Ergotism de monter sur scène.
Alors qu’un brouillard s’étend dans la salle, une voie féminine nous narre l’histoire de la côte méditerranéenne lors de la grande peste du 14e siècle. Indices ? Les filets de pêche et les masques de médecins présents sur la scène qui nous indique clairement l’époque et le lieu mon cher Watson.
A travers leur metal nuancé de folklore, d’histoire et de paganisme, Ergotism envoûte la salle avec sa thématique mais surtout grâce à sa musique chargée et rythmée.
Je ne connaissais pas avant eux des groupes qui parlaient de la peste en cette France médiévale, mais ce n’est pas à l’historien que je suis que ça va déplaire, loin de là.
Tout les sujets de cette époque troublé y passent : l’histoire, les guerres, la maladie, la religion, le sexe aussi, tout. Ils nous ont principalement joués des chansons de leur dernier album « Sang paria » sorti en 2019, très bel album.
J’ai beaucoup apprécié cette prestation, vraiment captivante et une bonne qualité sonore.
Deuxième entracte, d’un coup la salle devient plus animée : Aorlhac monte sur la scène !!!
Haaa, des montagnards auvergnats qui jouent chez les montagnards savoyards, voilà qui pourrait faire couler beaucoup d’encre ha ha. Un Black Metal d’une puissance inouïe qui sent bon le terroir, c’est là la marque de fabrique d’Aorlhac dans toute sa splendeur.
Tellement de puissance que ça a même déclenché un pogo. Car aux travers de leur cris, ils souhaitent partager l’histoire de l’Auvergne ainsi que la radieuse beauté naturelle et volcanique de cette région. A chaque fois que je les écoute, ça me donnerait envie de devenir auvergnat moi aussi tellement leur musique et leur attachement d’identité régionale est prenant. Pour cette soirée ils ont bien entendu joué les chansons de leur dernier album génial « Pierres brûlées » sorti en septembre dernier, mais aussi des morceaux issus des trois albums précédents (la trilogie des vents) comme ‘Le bûcher des cathares’ ou ‘Infâme Saurimonde’.
Ils ont déchaîné la foule pour faire terminer la soirée dans un enthousiasme général. Un concert mémorable, comme toujours avec eux !
En tout cas une bonne soirée comme toujours ici, salle plaine, un bar dévalisé (ça donne soif de crier), et le stand de merch d’Aorlhac qui a été pris d’assaut, créant même un embouteillage vers la sortie.
Merci aux organisateurs (Blast’Art) et au staff du Brin de Zinc.
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