Asinhell + Endseeker (Villeurbanne, Le Transbordeur, 25 Juin 2024) ...
Photos + report : Hostlost
Lorsque j’ai vu passer les dates de la courte tournée Asinhell / Endseeker, j’ai pesté de suite (une fois encore) contre ces veinards de metalleux allemands. Six concerts en Allemagne sur les sept et une seule date en France … celle de Lyon (Transbordeur) en pleine semaine et à 500 km de chez moi. Je ne peux pas rater cette soirée qui s’annonce déjà exceptionnelle ! La première personne à convaincre est ma compagne. Vas-y !! me dit-elle sans devoir passer par une âpre négociation ou sacrifices en retour. Même pas drôle. C’est au taf avec mon directeur qu’il va falloir ruser le plus. La dernière fois qu’il m’a vu revenir d’un concert c’était après celui de Prong à l’Alcatraz où il me manquait une cheville, restée quelque part sous le pied d’un mastodonte flamand lors d’un kolo bien trop amical.
– Heu ?! Dis-moi … Tu vois là sur le planning, je termine à 18h mais il faudrait que je sois max à 20 h à Lyon.
– Hein ? Bah ça va être compliqué.
– Et tant qu’à faire, comme je vais rentrer dans la foulée et en plein milieu de la nuit, si tu pouvais me filer ma matinée aussi tant qu’à abuser parce que je ne vais pas être très frais sinon …
– Bon ok ! Mais tu me ramènes un tee-shirt ou mieux, le caleçon de bain Endseeker pour faire fureur sur la plage de Royan.
Je suis joie. Je vais enfin voir Endseeker live, moi qui mange dans la main du groupe depuis son premier EP « Corrosive Revelation » paru en 2015. Et puis cerise sur le gâteux, Asinhell, ce superband monté sur pied il y a peu et qui a sorti « Impii Hora » fin septembre 2023, une bombe exclusivement composée de tubes en puissance. Petit bémol : les préventes sont mauvaises pour ne pas dire alarmantes. Mark et (non pas Sophie mais) Morten me demanderont même d’essayer de rameuter des potes afin de garnir la fosse du Transbordeur.
Jusqu’au dernier moment, j’ai eu peur que la soirée soit annulée et je n’avais pas d’autres alternatives envisageables sur la colline des corbeaux. Une fois arrivé sur les lieux (c’est mon baptême du feu au Transbo), je suis le seul dans la cour arrière et tombe sur Mark Grewe. Puta*n ! Mark Grewe !! Le growleur en chef sur « Cursed » de feu Morgoth, album de chevet encore aujourd’hui pour ma part. Je discute quelques minutes avec le bonhomme affable puis me dirige vers les portes grandes ouvertes face à la scène. Les membres d’Endseeker ont terminé les réglages et me gratifient de deux morceaux pour parfaire les balances. Ouverture des portes à 19h et 30 pelos tout au plus ont répondu à l’appel du Death teuton. Affligeant ! Ne me dites pas les Lyonnais que vous étiez au Stadium pour le show de Coldplay hein !!!!? C’est la dernière date de cette courte tournée et première fois dans nos contrées pour Endseeker alors la déception se lit sur leurs visages même s’ils font tout pour la masquer. Les deux groupes ont insisté pour maintenir la soirée. Ça fera un dernier entraînement pour Asinhell avant d’aller ouvrir la mainstage au Hellfest deux jours plus tard. Les cinq Hambourgeois sont là au merch et ça fait rudement plaisir de les voir au contact des quelques fans, de discuter en toute décontraction. Quelques minutes plus tard ils investissent la petite scène dans un silence glacial. André prend place derrière son drum-kit relégué sur le côté gauche, la batterie de Morten prenant bien trop de place au centre. L’intro du premier album « Flesh hammer prophecy », « Into the fire » me fait dresser les poils dès les premières notes ! S’ensuivra « Terror », premier des quatre extraits du dernier excellent album « Global Warming ». Le son, aux petits oignons, sublime leur performance. Les zikos sont affûtés et Lenny, lorsqu’il ne growle pas, se martèle en rythme à grand coup de poing sur la cuisse. Toute la discographie allemande est passée au hachoir à saucisse. Ce soir c’est menu Best-of au programme, suffit de mater la setlist, et le seul regret est de les voir faire l’impasse sur l’incontournable « Bloodline ». « Consume By Desire » (tiré du premier EP) n’aurait pas été de refus également mais le temps de jeu n’étant pas extensible, il faut faire la part belle au nouvel album à défendre … Hâte de les revoir dans un pit bouillant comme ils le méritent !!!!
Setlist Endseeker :
Into the fire (1)
Terror (4)
Merciless Tide (3)
Global Warming (4)
Cure (2)
Violence Is Gold (4)
Hell Is Here (4)
Count The Dead (3)
The Harvest (2)
Possessed By The Flame (1)
(1) Flesh Hammer Prophecy
(2) The Harvest
(3) Mount Carcass
(4) Global Warming
À peine le temps de me descendre une mousse que le plat de résistance nous est servi. Pour rappel, Asinhell, a été monté par Michael Poulsen (guitariste-chanteur de Volbeat) qui souhaitait renouer avec ses origines musicales bercées à grand coup de Death-Metal old-school. Aidé de son colosse de pote Morten Thoft Hansen (batteur dans Raunchy) qui dépasse tout le monde d’une tête, les premières compos voient le jour et c’est tout naturellement, vieille promesse oblige, que Michael fera appel à l’une des voix caverneuses qu’il adore, l’ex-Morgoth Mark Grewe. Et pour continuer dans cette corporation de vieux potes, la tête pensante demandera à Jacob Hansen (Producteur de renommée interplanétaire) de coucher tout ça sur bande et de s’occuper de la basse, les solis de guitare quant à eux seront à la charge de Flemming C Lund (The Arcane Order). Énorme claque à sa sortie, faut dire que chaque titre fait mouche en matière d’efficacité. Je sais déjà qu’avec ces mercenaires, je vais passer un bon moment. Juste un bon moment ? hahahah Un concert parfait en tout point et bel hommage au genre tel qu’il était exécuté au début des nineties.
Devant le parterre dégarni, Mark demandera au public de se rapprocher au plus près de la scène histoire qu’il y ait un minimum d’interaction avec les fans. Il fera d’ailleurs hurler quelques chanteurs improvisés et c’est là que l’on se rend compte que Mark n’est pas né de la dernière pluie. Le bonhomme possède un sacré coffre et envoie des râles puissants à s’en décrocher les cordes vocales !! On ne fera pas de miracle question retournement de fosse à 20 metalleux-ses, pourtant ce qui est certain c’est que les cinq gars ont le sourire jusqu’aux cages à miel et nous régalent sur chaque morceau. Morten n’y va pas avec le dos de la cuillère et ne se ménage pas. Alors oui, Michael (à l’instar de Gregor Mackintosh et son projet Strigoi) est une star avec son groupe à la stature internationale et pourtant ça ne se ressent aucunement. Il sait que c’est avant tout pour se faire plaisir et qu’Asinhell est destiné à un certain public restreint de connaisseurs. Celui qui m’a le plus bluffé c’est Flemming aux solis hyper précis et chiadés. Tricotage en règle sur « Desert Of Doom », « Wolfpack Laws » mais surtout sur le dernier titre « Fall Of The Loyal warrior » le morceau d’ouverture d’« Impii Hora ». Ce dernier ne dépassant pas les quarante minutes, un medley de covers vient combler de la plus belle des façons afin d’atteindre l’heure de jeu. « Leprosy » (de qui vous savez sinon vous n’avez rien à faire là), « Pits Of Utumno » (tiré de la seule démo des débuts de Morgoth), « Ridden with Disease » d’Autopsy (que l’on peut écouter sur la seconde démo des américains « Critical Madness » mais aussi sur le premier album culte « Severed Survival ») et enfin « Infernal Bleeding » extrait du premier méfait d’Obituary « Slowly We Rot ». Pas une de ces reprises ne dépassent 1989 à croire qu’une charte tacite les oblige à rester old-School jusqu’au bout du médiator. Sur certaines dates, ils avaient repris également « The 4th Crusade » des anglais des lanceurs de boulons. Dommage mais je fais la fine bouche là … Le seul bémol de cette soirée c’est de repartir sans tiche d’Asinhell. 40 boules, même si cela commence à être une pratique récurrente, faut pas abuser non mais !! Bah j’en ai acheté cinq (à 25€) au stand de mes chouchoux d’Enseeker pour la peine …
Très peu de photos (de toute manière ce n’est pas avec ce qui me sert de téléphone que je pouvais vous présenter un résultat acceptable), mais vous pouvez vous rattraper sur un beau résumé en vidéo. Au final, Lyon n’est pas si loin que ça de chez moi et ce périple m’a donné envie d’y revenir dès qu’une belle affiche se représentera … Mais. Mais … Déjà que notre pays se fait de moins en moins visiter par nos groupes de la scène métallique (hormis Paris), cela risque de s’intensifier si ces maigres affluences se reproduisent alors faites que cela n’arrive plus !
Setlist Asinhell :
– Desert Of Doom
– Trophies
– Pyromantic Squier
– Inner Sancticide
– Ultimate Sin
– Island Of Dead Men
– Leprosy
– Wolfpack Laws
– Impii Hora
– Medley
– Fall Of The Loyal Warrior
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