Photos + report : Fast Freddy

C’est une bien belle affiche qui nous est proposée en cette fin de semaine au CCO Jean-Pierre Lachaize de Villeurbanne par Sounds Like Hell Productions qui nous gratifie de belles dates depuis la reprise des hostilités ! Dans le cadre de son Black Liturgy Pilgrimage Tour 2022, Batushka fait étape aux portes de la capitale des Gaules bien accompagné pour une soirée annoncée sombre au possible !

19h30, les portes du CCO s’ouvrent et le public venu en nombre se presse sur le devant de la scène pour assister à la prestation d’Eshtadur, combo colombien que personne ne connait ou presque dans l’assemblée ! Ce sera donc une découverte pour beaucoup malgré le fait qu’ils officient depuis 2005 ! Le set est court mais intense et fait la part belle aux morceaux du dernier opus sorti « From the abyss » avec « Lowborn bastards » ou encore « red door » ! Jorg August, guitare et chant après avoir tenu la basse et la batterie dans des temps passés, est la pièce maitresse de ce groupe et cela s’est confirmé sur scène ! C’est un set black qui fut proposé mais très clairement (si je puis dire) teinté de death ! Chant puissant et musique répandant une atmosphère à la fois mélodique et mortelle empreinte de désespoir qui semble tout droit provenir du royaume des ténèbres ont fait bonne impression dans la fosse du CCO qui s’est remplie à mesure du set ! Bref, Eshtadur a fait le job !

De la Colombie au Brésil, il n’y a qu’un pas que franchit Paradise in Flames pour poursuivre les hostilités ! Là-aussi, il y a de l’expérience derrière avec quasiment vingt années d’existence et cela se ressent dans la solidité des compos ! On reste sur du black mais différent de celui servi en entrée avec du chant lyrique entonné par O. Mortis en complément de celui plus profond du guitariste A. Damien qui donne au registre un côté épique ! Le clavier ajoute une touche allant dans ce sens, certains passages faisant parfois penser au combo allemand Die Apokalyptischen Reiter. Là-aussi, le set est ponctué de morceaux issus principalement d’« Act one », le dernier album sorti il y a à peine un an ! L’ambiance dégagée par les Brésiliens perfuse au sein du public qui semble au global apprécier ce style !

Avec la montée sur scène des Suédois de Diabolical, on quitte l’Amérique du Sud pour regagner notre bonne vieille Europe pour prendre une dose de black maléfique ! Pour être honnête, on en a plus pris dans les esgourdes que dans la vue, un nuage constant de fumée ne nous a fait uniquement profiter des ombres diaboliques à défaut des musiciens du groupe ! C’est ainsi et cela fait partie de l’ambiance que les Suédois ont voulu distiller pour coller à leur black puissant ! Musicalement, ils font l’unanimité si l’on en croit l’accueil réservé par le public avec une prestation solide qui ne souffre d’aucun vide ! Les morceaux sont lourds, rapides et réservent quelques passages plus lents qui donnent un côté parfois épique comme sur « Black sun » ou encore « Requiem » et qui permettent de se relever d’entre les morts ! Diabolical a fait forte impression !

La fumée n’a pas le temps de se dissiper que les Polonais de Batushka s’emparent de la scène pour une célébration des plus obscures que les disciples attendent avec une impatience non dissimulée !

Pour les habitués, pas de grosse surprise ! Le rituel commence par la mise en place de tout l’attirail qui va permettre de prononcer l’office dans de bonnes conditions : bougeoirs, cierges, chandeliers, encens, pupitre de célébration, etc. Chaque membre prend religieusement sa place sur scène encapuchonné dans leurs habituelles capes ! Bref, le décor est planté, et la messe peut être célébrée comme il se doit ! Ambiance particulière, à la fois mystique, lugubre, sombre et immersive qui va plonger le CCO dans une sorte de communion transcendantale autour de la liturgie orthodoxe proposée par les prêtres et les enfants de cœur polonais ! Les morceaux s’enchainent toujours appuyés par une mise en scène soignée et rôdée à l’instar de n’importe quel office religieux marqué par ses codes ne laissant bien évidemment aucune place à l’improvisation ! Les fidèles sont en osmose avec le groupe et en redemandent ; certains, découvrant Batushka pour la première fois, demeurent pantois face au spectacle proposé et trouvent le style répétitif ! Les autres communient, qui de manière introspective, qui de manière plus explicite ! Au final, les Polonais nous ont gratifiés d’une belle messe qui permet à chaque âme égarée de retrouver de manière particulière le chemin du Metal ! Amen !

Vous l’aurez compris, cette soirée a tenu ses promesses à en croire les excellents retours du public au fur et à mesure des différents sets ! Merci à Sounds Like Hell Productions pour cette date qui fut une réussite parfaitement organisée et conduite de manière très pro ! Checkez leur page car il y a du lourd qui arrive d’ici peu (Mayhem mi-mai à Lyon, par exemple) !