Brutal Madness In Blood 1 (Grenoble, l’Ampérage, 30 septembre 2022) ...
Photos + report : Metalfreak
Ce soir, c’est brutal !
Ce n’est pas moi qui le dis, c’est la Psycho Circle Association qui aime bien, de temps en temps, nous balancer sur la scène quelques groupes bien violents histoire de défouler un peu tout le monde.
Et c’est que, ce soir du 30 septembre 2022, il valait mieux prévenir les âmes sensibles de ne pas trop s’approcher de l’Ampérage de Grenoble tellement ça ne rigolait pas dans la salle. Et pas qu’un peu, vois plutôt : les régionaux de l’étape que sont Kisin (death / black metal, Grenoble), Liquid Flesh (death metal, Grenoble aussi) et Viande (death metal non vegan, Chambéry) ainsi que les frappadingues Belges de Leng Tch’e (grind / death) en tête d’affiche !
Que du soft, qu’on vous dit ! Et tout ça pour seulement 14 euros.
La salle commençait à se remplir sympathiquement quand Kisin, formation créée par des membres de Demenseed et forte d’un EP « The shapeless fog » sorti en 2021, nous décoche son death metal teinté de black en pleine tête : ça, les plus agités des kids n’ont pas mis longtemps avant d’y aller de leurs pogos et de leurs danses aussi frénétiques que douteuses. Tant que ça les défoule, ils dormiront mieux le soir (private joke inside). Ce qu’il y a de bien avec certaines associations, c’est qu’elles ont la gentillesse de laisser les photographes déambuler à l’étage pour nous permettre de prendre quelques clichés en plongée. Et en plus, ils t’invitent au catering : faudra que je pense à ne plus manger avant d’aller dans une salle de concerts, sait-on jamais.
Bref, Kisin, c’est une alternance de passages très rapides avec des moments plus étouffants, rappelant par moments Asphyx ou Obituary chez qui ont aurait intégré quelques éléments plus noirs.
En clair : efficace !
Bon, à la base, c’est notre Antirouille qui aurait du couvrir la date pendant que je me chargeais de celle de Messa au Brin de Zinc de Chambéry. Une petite urgence familiale ayant empêché le Frameto le plus connu de la scène metal de venir à Grenoble, je l’ai remplacé au pied levé en demandant à mon ami Chris Besse de faire un petit report de Messa. Parce que là, l’Antirouille, il aurait navigué en terrain connu : si j’en juge par son live report de juillet 2021 avec Iron Flesh (quand je vous dis que c’est une soirée viandarde !) et Barùs, ainsi que sa chronique de « Chair liquide« , il y avait de quoi le faire se sentir à l’étroit dans son jean malgré son grand âge.
Et c’est que ça balance sévère, chez les chairs liquides ! Au point qu’ils ont réussi à éclabousser tout leur public avec leurs riffs acérés et leurs ambiances morbides. Si chaque riff qui tue avait dû verser une goutte de sang dans la salle, je ne te raconte pas les hémorragies que ça aurait crée dans la salle, au point de transformer l’Ampérage en piscine d’hémoglobine. C’est la Comtesse Hongroise Élisabeth Báthory de Ecséd qui aurait apprécié ce concert, assurément !
On franchit encore un palier dans la glauquitude avec Viande. Moins rapide, plus étouffant, plus barré… le quatuor de Chambéry se meut dans un bourbier puant mêlant black et death metal (surtout), pas mal de doom et de sonorités diverses qui en font un gloubiboulga d’influences variées au service d’ambiances étouffantes au possible.
Et, histoire d’amplifier encore plus le côté mystérieux, les quatre entités se produisent cagoulés et dans une ambiance rouge du début à la fin. Rude et éprouvant, le set a fait pas mal de dégâts collatéraux sur le psychique des spectateurs ! Et c’est tant mieux !
Ceux qui pensaient que Napalm Death ou Benighted étaient les seuls à faire preuve d’une brutalité hors normes ne doivent pas connaître les Belges de Leng Tch’e.
Tudieu ! Quelle bourrasque ! Quand, en plus, on sait que c’est le même line up depuis 2011, on sent que les mecs ont l’habitude de jouer ensemble : c’est brut, net, carré et d’une précision à rendre jaloux un horloger Hélvétique ! Les titres s’enchaînent sans discontinuer, la dynamique étant juste cassée par quelques interventions du chanteur envers un public attentif qui n’attendait que la reprise de la musique pour repartir dans des pogos incendiaires. C’est dans des moments comme ceux-là qu’on remercie l’Ampérage d’avoir crée un deuxième étage pour permettre aux photographes de ne pas se retrouver comme une boule de flipper au milieu des lascars bousculants (bousculeurs ? bousculatoires ?… on s’en fout !).
Bref, merci à l’association Psycho Circle pour ce déferlement de violence musicale ! Et vu que l’intitulé est « Brutal Madness in Blood #1« , le rendez-vous est pris pour le deuxième du nom !
Laissez un commentaire