Photos + report : Fast Freddy

En ce premier samedi de printemps, le Rock ’n’ Eat a rassemblé, le temps d’une soirée, les adaptes de Rage Against The Machine, de Limp Bizkit, Cypress Hill et même NoFX… Enfin, une partie seulement, par manque de places, vous vous en doutez !
Normal vu l’affiche qui, avec Crawford, Face 2 Fake et Full Full Full promettait un voyage mouvementé voire déjanté entre le rap, le nu ou encore le hip hop metal, le tout avec un soupçon de punk rock, histoire d’être sûr que la sauterie allait tourner à la fête, voire à la bonne déconnade !

Ce sont donc les Lyonnais de Full Full Full qui entament la soirée. Bien que jeune combo, puisque né il y a trois ans maintenant, les membres du groupe ne sont pas des lapins de six semaines, ayant déjà roulé leur bosse (qui a dit que les lapins n’en avaient pas ?) dans moults formations ou projets auparavant… Eh puis, ils avaient remplacé le mois dernier Fall of Rising au Farmer au coup de sifflet bref, ou au pied levé si vous préférez, montrant l’assurance de faux jeunes. Du reste, ça se ressent parfaitement sur scène, les lascars étant à leur aise sur les planches des sous-sols des quais de Saône, délivrant une énergie positive à travers une bonne dose d’un mélange de punk rock, skate punk, d’indie punk, qui permet au public de passer un put1 de bon moment.

Le groupe ne se prend pas au sérieux, communique et plaisante avec le public, même s’il ne dispose pas de réseau pour nous informer sur le score du match en cours à Décines… L’esprit NoFx n’est jamais très loin… La différence entre les deux groupes ? Il y en a un qui n’a que 12 abonnés sur sa chaine YouTube et je ne dirais pas lequel des deux ! Mais forcément, comme ceux qui étaient présents ce soir et ceux qui liront ce report vont aller s’abonner sur leur chaine, nul doute qu’ils vont faire un bon significatif au point qu’un label puissant pourrait même les contacter ! Merci donc Full Full Full pour ce moment simple et authentique et qu’on se le dise dans les chaumières, ils vont d’ici peu sortir leur deuxième EP intitulé « Camping Paradise » après « Stuck in between »  de 2021, alors stay tuned et be there !

Changement de registre musical et plongée dans l’esprit du rap metal des nineties avec les Lyonnais de Face 2 Fake qui s’emparent à leur tour de la scène. Après avoir changé de line up, le groupe a remis du charbon dans la chaudière et vient de sortir une galette intitulée Act III, dont on a eu en avant-première quelques échantillons prometteurs comme « Let’s Party in the Storm », « Sticky and Wet », « Don’t Lie in a Lie » ou encore « Ginkgo » !

Ceci dit et à vrai dire quelque peu surprenant, Face to Fake a mis un certain temps à faire participer la fosse de manière spontanée, le pit ne réagissant de lui-même qu’en fin de set malgré les nombreuses sollicitations du frontman « On s’appelle Face to Fake ». Pourtant, ils n’ont pas ménagé leur peine, même si aux dires de certains, il semble que la débauche d’énergie n’est plus aussi intense que ce que le groupe produisait sur scène avec l’ancien line up. Question de perception me direz-vous ! Peut-être que l’approche plus pro et leur envie de bien faire ont quelque peu atténuer la furie d’antan, allez savoir ! Toujours est-il que Face 2 Fake a produit un show solide, sans faute et de qualité !

Place aux Limougeauds de Crawford qui poursuivent dans le même registre que Face to Fake, le rap metal étant à l’honneur ce soir, avec un set surboosté qui fait d’emblée adhérer le public ! Ils nous montrent ce soir que la porcelaine est loin d’être le seul centre d’intérêt de leur ville ; même si leur nom est un hommage à la star de l’époque, une certaine Cindy, qui ne se revendiquait pas du lieu considéré… Peut-être se sont-ils emballés en créant le CindyCore et confondu l’illustre, avec la gueuse Cindy « trop forte » désormais culte depuis l’incarnation faite par un certain José Garcia… Allez savoir !

Toujours est-il que les bougres ne se prennent pas au sérieux (jetez un œil sur leurs clips pour ceux qui n’étaient pas présents et ne les connaissent pas) et qu’ils se sont employés comme des beaux diables pour secouer le Rock ’n’ Eat avec un mélange de rapcore, rap metal, nu metal, et autres subdivisions musicales extrêmes tout ce qu’il y a de plus efficaces ! Du reste, la fosse n’a pas tardé à transpirer à grosses gouttes ! La communication avec le public se fait naturellement, Cyril, le turbulent frontman, déconnant sans se faire prier pour le plus grand plaisir de tous… Je ne sais d’ailleurs pas s’ils ont au final réussi à vendre le ticket de péage de 40 boules au merch ! Haranguer la foule, c’est dans les tripes de chacun d’entre-eux et ça s’est confirmé à travers trois morceaux full rap au milieu de leur set. Mais c’est bien avec des titres comme « Populr » ou encore « Mogeli » que Crawford a fait monter la température du pit ! Cette fusion entre le rap et le metal, servi avec du groove à revendre et une patate d’enfer te prend immanquablement aux tripes lorsque tu es dans la fosse, que tu sois fan de ce registre ou non. Well done guys !

Bref, vous l’aurez compris, ce fut une soirée qui a fait office de première giboulée de printemps, de celle qui te cingle le visage du fait de la force des éléments ! Merci aux trois groupes pour leurs prestations en cible, au public pour l’ambiance et au Rock ’n’ Eat pour nous avoir permis de passer une fois encore une belle soirée sous terre !