Damian Salazar ( Saint-Paul-Trois-Châteaux, Le B.Best, 03 août 2024) ...
Photos + report : Ti-Rickou
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Pour les chanteurs, le renouvellement est bien assuré avec des Ronnie Romero et autre nouvelle méga voix. Pour les guitaristes, c’est autre chose. Pas de nouveaux guitar heroes pour remplacer les Steve Vai, Joe Satriani, Gary Moore ou Michael Schenker. Et d’un coup, des vidéos venues d’Argentine nous montrent un jeune guitariste qui joue sur le trottoir de Buenos Aires et là, c’est le buzz. Les vidéos tournent un max, deviennent virales et nos guitar heroes actuels tombent eux-aussi sous le charme.
Désormais, Damian Salazar peut sortir de son trottoir, parcourir le monde et jouer en guest star avec des groupes tels que Scorpions.
Alors c’est clair, il est hors de question que je le loupe ! Au regard des dates, la plus jouable pour moi sera celle du B.Best de Saint-Paul-Trois-Châteaux. C’est un bowling tenu par des fous de rock, qui ont aménagé un scène pour l’hiver et un coin dans le jardin pour l’été. Et c’est donc dans ce dernier qu’ils ont préparé une chaise et deux amplis. Voilà, c’est simple et dépouillé.
Damian Salazar arrive tranquille, casquette AC/DC retournée sur la tête. Il s’assoit, prend sa guitare et là, la magie opère… ou le mutant entre en action, au choix.
Pour ceux qui me connaissent, vous savez à quel point j’aime les cover bands, et là Damian ne doit nous faire que des covers. Mais c’est en instrumental et en respectant les morceaux ou plutôt en se les appropriant. Et de quelle manière ! En le regardant et en l’écoutant, ça a l’air si simple. Quelle dextérité ! Que ce soit sur du Queen, du Survivor, du ZZTop, du Guns ‘n’ Roses, du Led Zeppelin ou du Metallica, du Bon Jovi, des Beatles ou du Nirvana, il s’amuse et nous sort des putains de solos. Ses doigts sont rapides et précis. Je comprends vraiment pourquoi Rudolf Schenker et Klaus Meine des Scorpions l’ont invité à jouer avec eux ! Quand tu as eu Michael Schenker et Uli Jon Roth dans ton groupe, les guitaristes de haut vol tu connais !
Waouh, sa version de Nirvana ! Je pense que jamais Kurt Cobain n’aurait imaginé qu’on puisse faire des solos comme cela sur ses titres, ni
Paul McCartney d’ailleurs. Voilà comment j’aime les morceaux des Beatles, joués par quelqu’un d’autre qui joue en version sur vitaminée. Damian est impressionnant, il passe de Slash à Angus, de Brian May à Mark Knopfler, de Sambora à Billy Gibbons sans problème. Il s’en inspire mais sans en faire la copie. C’est tellement magique qu’on oublie qu’il joue accompagné d’une bande son (au début du set only).
Il fait chaud, on est bien. Au loin, on voit les feux des voitures qui passent sans discontinuer sur l’autoroute. J’ai l’impression que les voitures roulent en rythme sur la guitare de Damian, et lui, infatigable enchaîne les prouesses devant un public hypnotisé et conquis par son talent. Waouh !
C’est fini, pas de rappel. Sniff ! Bon, il a fait deux heures quand même. Je dis au manager qu’hier au Brin de Zinc de Chambéry, ils ont eu droit à trois rappels. Il me dit qu’ici, les gens n’ont rien réclamé, qu’ils n’ont pas participé. Bon. Je suis en train de caler l’interview quand Robin, la taulière du B.Best, une Américaine fan de Rock et de Hard, débarque et lui dit qu’elle veut un rappel. Les amplis sont débranchés, la guitare est rangée et le public qui était tranquille se met à réclamer lui-aussi un rappel !
Et hop, on rebranche tout et c’est reparti comme en 14 ! Deep Purple, Iron Maiden, The Police, etc. On ne l’arrête plus ! Ils vont être obligé de lui préparer un lit et le petit dej’ si ça continue. Je suis sur le cul, plus de trois heures que Damian joue, que ses doigts font des miracles et il est toujours au taquet ! Bon, il a enlevé sa casquette quand même.
Allez, on finit en beauté sur le « The Final Countdown » d’Europe en version apocalyptique. Plus de trois heures d’instrumental et il a encore des doigts ! J’hallucine ! J’ai pris une putain de baffe et pourtant je crois avoir vu presque tous les guitar heroes en live. Et là, Damian Salazar a quand même réussi à me faire dresser les poils. Il est très, très doué. Et en plus, il est très jeune et au début de sa carrière. Vivement des compos, un album et des tournées avec un groupe ! Je pense que les gens qui l’ont vu jouer dans ces conditions intimistes pourront narguer les autres dans quelques années.
Je le laisse respirer cinq minutes, minutes dont je profite pour papoter avec la patronne. C’est du pur bonheur de rencontrer une passionnée comme ça ! Allez interview rapide et je le laisse se reposer. Je dis au revoir aux patrons du B.Best et à Valentin Labani, le manager de Damian, qui a eu la brillante idée de l’amener par ici. Je suis bien content de ne pas prendre l’autoroute moi, même à une heure du mat’, c’est chargé de chez chargé.
P.S. : un nom à retenir pour tous les amoureux de la six cordes, Damian Salazar !!!!! Et un endroit top, le B.Best qui n’est pas qu’un bowling, mais aussi un bar rock live !!!
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