Photographe : Cassie Di Carmilla
Reporter : Quantum
L’histoire se répète finalement plus vite qu’il n’y paraît. J’entends souvent sur les réseaux sociaux l’hallali des associations nommées injustement modestes, leur sort gravitant autour des gros festivals en Europe, dont celui que nous connaissons tous et qui a le malheur de collectionner les mauvais points, en particulier celui vraisemblablement aux yeux des plus vindicatifs, d’annihiler l’existence des plus petites associations. Alors, sincèrement, je ne vais pas me pencher sur le débat parce que je n’ai pas d’avis tranché sur la question, mais je me demande simplement comment pourrions-nous faire le rapprochement entre le déclin de plus en plus flagrant des associations plus modestes et l’avènement des gros festivals. Je me suis donc lancé en quelque sorte dans une analyse de quelques situations pour tenter de comprendre. Je vois effectivement certains festivals annuler leur évènement suite à un défaut de préventes. C’est en effet l’excuse la plus entendue. Soit. Mais les associations sont-elles à ce point aux abois, qu’on ne peut assurer une affiche jusqu’à la clôture des préventes? N’y-a-t-il tout bêtement pas un problème d’affiche? Je me faisais récemment la réflexion avec quelques connaissances musicales qu’on voyait beaucoup les mêmes groupes sur les affiches. Je n’en citerai pas, mais il est vrai que depuis la reprise des concerts, ce sont souvent les mêmes groupes que l’on voit pulluler en tête d’affiche. Alors, le mieux ne serait-il pas de varier les plaisirs? De donner une visibilité à d’autres « gros » groupes potentiels (je ne parle pas des petits groupes car on pourrait débattre aussi sans fin)? Une affiche originale serait selon moi un premier bon point. Ensuite, la localisation de l’évènement. Sincèrement, au plus je fais des concerts, au moins je prends de plaisir à me retrouver enfermé pendant des heures dans une salle obscure, à me débattre entre les relents de sueurs, de rots, de pets et de quelques substances illicite fumées en cachette. L’idée serait donc peut-être de proposer des lieux moins communs, avec possibilités promises d’offrir un nec plus ultra en plus des concerts. On voit pas mal par exemple des associations proposées des animations entre les groupes. Je trouve cela excellent ! Il y a aussi un dernier point qui me semble intéressant à creuser : revoir les ambitions de certaines associations. Plutôt que de se lancer dans des projets sub-ambitieux, quitte à se casser la gueule irrémédiablement à force de vouloir plus concurrencer le Hellfest et d’autres, que satisfaire la demande à proximité ou rester idiotement à une place qui existe, histoire de ne pas empiéter chez le voisin et se prendre un coup de carabine. En fait, il y a plein de pistes à creuser ! Je ne suis pas spécialiste et ne prétend pas le devenir, je suis comme tout passionné. Je cherche des solutions. Et vous savez quoi? Eh bien, toutes les solutions que j’ai proposées, ou pensées dans ma petite cervelle, je l’ai toujours retrouvé dans un festival de notre belle région. Ce festival, j’y suis retourné pour la troisième fois. La première en tant que musicien, les deux fois d’après en tant que reporter. Il s’agit du Dark Medieval Fest édition III ! Et quoi de plus truculent que d’être accompagné de ma merveilleuse amie et photographe Cassie di Carmilla?
Dans l’ordre des ingrédients qui font mouche, le retour aux sources pour cette troisième édition ! Expatriée de force pour des raisons organisationnelles à Bron l’an dernier, l’édition reprend place dans ses racines du Beaujolais, sur la commune non moins bucolique de Lamure-sur-Azergues. Alors, autant vous le dire, pour y accéder, il faut bien s’accrocher ! Les routes sont superbes, les paysages itou, mais la route demeure difficilement praticable, nos amis photographe Fred et Chris Besse en témoignent puisqu’ils se sont idiotement perdus ! Mais bon, on les aime bien quand-même. Bref ! Moi qui suis campagnard profond, revoir le charme d’un petit village en me disant qu’il va accueillir une bonne centaine de personnes, je me dis que cela va être génial. Sans compter le programme en extérieur ! Rendez-vous compte : des stands médiévaux par dizaine, des animations qui contiennent notamment des jeux avec des armes, un mec qui m’a mis ma tannée au bras de fer (ce n’est pas le patron qui va s’en étonner…), des musiciens qui m’auront gratifié de mes titres préférés de Les Pogues et de Renaud (j’ai dû tellement casser les oreilles de Cassie), le tout sur la petite place qui jouxte la salle qui accueille le festival. Sans compter également le food truck totalement dévalisé à mi-parcours, et dont j’ai pu soutirer le dernier coq au vin de la journée (mais vraiment, le tout tout dernier !), la buvette intérieure avec la bière et les sandwiches aux crudités qui auront fait le bonheur de Cassie, les stands d’Adipocère et d’Asgard Hass avec leurs propriétaires. Vous avez compris? Ce festival a tout, mais alors vraiment TOUT pour plaire ! Et je pense que si vous recherchez des formules nouvelles, pour moi, celle qui associe festivités médiévales et concerts de metal est la meilleure équation possible. C’est dit ! J’adore ce festival, et son maître à penser, Nathaniel Reynaud que nous avons interviewé avec Antirouille, ainsi que tous ses bénévoles abattent un fantastique boulot. Rien que pour cela, je me suis senti tellement bien dans cette soirée…
En tout cas, il y a une chose sur laquelle le festival est habitué bien malgré lui : la poisse. Le premier groupe qui devait passer était initialement Vosegus, mais suite à un souci de dernière minute ou presque, c’est Trollheart qui va avoir l’immense tâche d’ouvrir le festival. Choix évident puisque l’un des membres de Vosegus officie dans Trollheart, les deux groupes étant originaires de Nantes. C’est même initialement l’unique musicien du projet, s’occupant de tout dans la musique y compris le chant mais étant accompagné en concert bien évidemment de musiciens et à ma grande surprise, ce n’était pas ceux que j’attendais ! Il me semblait avoir vu deux musiciens de FT-17 que j’adore, mais finalement ce sont deux remplaçants qui officiaient à la basse et à la batterie ce soir. Le bassiste de Toter Fisch assurait donc deux concerts ! Ce n’est pas rien, je salue la performance d’autant qu’il n’a eu que peu de temps pour se préparer et qu’il a fait un show génial, s’amusant de faire des erreurs à la basse pour démarrer, faisant ainsi croire qu’il ne connaissait pas la piste. Génial ! En tout cas, ce n’est pas évident d’ouvrir un festival quand on est face à un public résolument acquis à la cause du black metal (sous-entendu, stoïque et bêtement immobile) et que l’on pratique un metal folklorique bien festif, aux forts accents Finntroll et donc à la fois macabre et joyeux. Mais comme je souffre moi-même avec mon groupe de comparaisons faciles, je dirais que la musique de Trollheart a ses petites subtilités qui lui permet, notamment en concert, de se démarquer de ses illustres aînés. A commencer par le costume très réussi et très « sophistiqué » de The Troll qui rajoute vraiment un plus à la performance, surtout quand il bouge dans tous les sens, quand il danse, quand il éructe sur le public toutes ses insanités, ses invectives et quelques fois son humour bien trollesque. J’ai beaucoup aimé, et c’est rare, que les musiciens aient un style à part. Les lunettes de soleil et un tee-shirt Satyricon détourné pour le guitariste par exemple, les side drops qui sont très drôles également. En fin de compte, ce détachement autour des costumes permet de bien mettre en exergue le personnage troll de manière centrale et pérenne, ce dernier assurant le show jusqu’à slammer dans le public. Public qui aura bien du mal à se réveiller, mais un « wall of death de câlins » permettra de le réveiller pleinement. Pas facile d’ouvrir le bal, vraiment, devant un public aussi blackeux. Mais Trollheart a vraiment assuré ! J’ai adoré la performance, j’ai probablement souri comme un bêta tout du long, et je me suis régalé. Belle mise en bouche !
Viendront ensuite les camarades guerriers de Morgarten. Je m’étais occupé de la musique via une chronique pour leur dernier album, je connaissais donc bien la musique des suisses. Mais je ne les avais encore jamais vus en concert, à mon grand regret. Nous devions normalement partager une ou deux affiches ensemble, j’espère que cela se fera. En tout cas, à l’occasion du Dark Medieval Fest, c’était une première fois pour moi. Et quelle première fois ! Pourtant, contrairement au groupe précédent, niveau costumes et apparat, cela semblait bien sobre. Mais alors, la musique… Ohlalalala. Sur le papier, cela paraissait bien vite facile avec ce black metal folklorique. Pourtant, ce n’est pas Cassie qui me dira le contraire vu qu’elle adore les groupes suisses en général, ils ont véritablement un truc en plus. Parce que vous prenez les groupes de metal folklorique suisses, ou black metal, il y a forcément UN truc qui va vous tenir en haleine du début jusqu’à la fin. Morgarten joue la carte de l’épique en nous racontant entre chaque morceau des épopées merveilleuses, le chanteur se prêtant au jeu d’une narration fantastique, vivant et revivant ce qu’il raconte rien que dans le regard et les gestes. Quel charisme ! Et alors, la musique semble ne jamais s’arrêter. C’est comme une énorme déflagration sans fin, qu’elle soit en mid tempo ou en breakdown, avec des passages aux claviers qui sont incroyables. Je pense que la leçon que donne Morgarten en concert est que l’on peut faire un show exceptionnel avec peu de choses. Un gros travail de composition, des jeux de scène travaillés autour du chanteur, une sorte de communion totale qui finira par définitivement réveiller le public qui s’en donnera à coeur joie en brandissant les mains en l’air et en applaudissant le groupe comme il se doit. Franchement, il y avait une intensité phénoménale dans la musique. Le black metal folklorique prend tout son sens non pas quand il se met forcément au service d’une mouvance païenne quelconque, ou néo-païenne, mais plutôt dans un registre guerrier intense et que l’on peut vivre intensément. En Suisse, avec les groupes comme Hypocras, Kaatarakt, Norvhar et j’en passe, on sent qu’il y a un truc presque métaphysique qui opère. Techniquement, tout était carré. Seule ombre au tableau mais qui n’est pas du ressort du groupe : les lumières qui ont planté. Mais là encore, cela n’a rien enlevé au pouvoir dévastateur de Morgarten qui nous aura offert un concert de qualité incroyable. Je me suis sincèrement pris une claque de guerrier en pleine face, et je crois que ce sera l’une des meilleures prestations du festival, de loin. Morgarten en concert, c’est validé et de loin ! Dernier album acheté au passage.
Ce sera ensuite au tour des italiens de Dewfall de venir répandre la noirceur et le soufre sur la scène du Dark Medieval Fest. Changement radical de décor pour cette fois. On a fait une sorte de grand écart ce soir, commençant par un metal folklorique sur un versant festif, enchainant ensuite avec un black metal folklorique plus épique et guerrier. Nous voici désormais aux prises avec un groupe qui va nous plonger dans une sorte de noirceur ésotérique et un brin d’occultisme qui ne laissera personne indifférent. C’est probablement ce qui m’a empêché de pénétrer pleinement dans le set de Dewfall. Musicalement parlant, je n’ai rien à redire puisque les riffs sont ultra efficaces, avec des alternances de passages doomesques qui donnent une forme de solennité, des passages violents en mid tempo qui sont redoutables, et des moments avec du chant clair qui posent une sorte de dimension plus païenne. Mais ce qui m’a bien bloqué se résume sur la scène : la prestation scénique et l’attitude des musiciens. Sur la scénographie, j’ai trouvé la prestation assez peu convaincante par rapport à la musique qui envoie du bois et qui transcende. J’ai trouvé en effet les costumes assez peu représentatifs de ce qui collerait avec ce black metal occulte et paganique, les protagonistes se retrouvant tous en noir certes, mais avec des apparats que je qualifierais de simplistes ou de pas franchement raccord avec un esprit païen. Médiéval, probablement oui, mais païen pas nécessairement. Ce qui ne m’a pas empêché de trouver le pied de micro sympathique, et de retrouver ce symbole sur le guitariste / choriste en pendentif et sur le logo du groupe, démontrant quand-même une volonté d’être logique. Par ailleurs, si le chanteur nous gratifiera de quelques jeux de scène avec du sang (vrai? faux?) jetés dans une forme de cérémonial occulte sur un chiffon déjà bien tâché depuis longtemps, posé au sol, et nous sortira une sorte de cloche pendue à une longue corde sur laquelle il frappera avec des yeux de déments, je dirais que le groupe aurait largement eu moyen de faire plus. D’autant que la prestation du chanteur m’a bluffé. Se montrant totalement possédé par son jeu de scène et ses paroles, on sent que ce dernier joue un personnage avec brio ou est carrément habité par des croyances occultes, et je trouve qu’en ce sens le groupe italien Dewfall aurait de quoi faire mieux. Les autres musiciens, hormis le batteur lui aussi totalement habité, se montrant laconiques et peu concernés. Et je trouve cela dommage que le chanteur notamment se soit pourfendu tout seul en râlant beaucoup, en se plaignant des lumières, retardant avec un soundcheck interminable le festival. Ce genre d’attitude m’aura mis mal à l’aise. Mais du reste, musicalement parlant, Dewfall est très bon. Sur la mise en scène, le groupe peut largement mieux faire en revanche. Ma seule petite déception de la soirée, et pour Cassie (tadadada!) aussi.
Et hop ! Virage à quatre-vingt degrés avec le groupe Drakum. Alors, autant on était sur un truc ultra sombre sur le précédent groupe, autant les espagnols de Drakum vont nous offrir un show terriblement festif et drôle. Première interrogation : les costumes entre le noir et le bordeaux clair, voire si j’ose dire le rose, le kilt du violoniste et le costume étrange qui ferait presque penser à un Sith du chanteur, je me suis tout de suite dit qu’on allait avoir un truc complètement « what the fuck ». Et dès les premières notes, j’ai compris. Que j’allais me fendre la poire et que le groupe allait nous offrir une prestation solide et carrée. A un point tel que je me suis demandé s’ils n’étaient pas signés chez un gros label ! Bon, non seulement ce n’est pas le cas, mais en plus quand on connait le nom des albums et des morceaux, on confirme bel et bien que Drakum se situe sur un univers musical incroyablement débile mais drôlatique au possible. Et alors, le chanteur… Cette bête de muscle chauve et barbue qui se met à chanter des paroles terriblement rigolotes en étant le plus sérieux du monde, nous parlant avec une douceur et une gentillesse dingue, et ayant au passage une énergie à couper le sifflet sur la scène, ce mec à lui tout seul donc m’a scotché. L’amateur de metal folklorique pouet-pouet a été enchanté au plus haut point, à la limite de l’orgasme. Le public a tout simplement totalement dégoupillé à ce stade de la soirée, se fendant de quelques bousculades bien gênantes, m’obligeant vaillamment à protéger ma douce amie avec son appareil et ses postures lascives, tout en appréciant les mimiques du violoniste dont on se demande si comme notre Antirouille, il n’y aurait pas une turgescence qui secoue les raisins de Corinthe. D’ailleurs, ce dernier est un membre live de Trobar de Morte, j’avoue qu’en apprenant cette nouvelle j’ai été saisi de constater le contraste entre ce dernier et Drakum. En tout cas, sincèrement, cela se passe de mot. Une telle prestation pleine d’énergie, de drôleries et de sérieux quand il faut parler scénographie et technique, cela se passe de commentaires en plus. Meilleure prestation de la soirée ex-æquo avec Morgarten pour moi, énorme découverte !
Les deux têtes d’affiches arrivent déjà, si j’ose dire, tant la soirée était excellente. Après nous être restaurés, et avoir profité de spectacles au dehors dans l’herbe, nous voici de nouveau au front pour voir Toter Fisch. Groupe de Tours, revendiqué comme faisant une musique que le commun du public appelle « pirate metal« , il va de soi que le décor suit le mouvement avec un chanteur très bien costumé, tout de noir vêtu avec son tricorne et son bandeau, le guitariste ayant carrément le giga costume de seigneur pirate, etc. Le batteur présent ce soir n’est pas celui habituel, mais un remplaçant de marque si j’ose dire en la personne de Quentin Regnault. J’ai beaucoup aimé la mise en scène générale avec ce pied de micro avec un gouvernail que s’amuse à manipuler l’accordéoniste, sans compter les autres attraits. En fait, Toter Fisch ne peut pas rougir des efforts qu’il fournit pour attirer le regard du public. Malheureusement, ce dernier aura un peu plus de mal à suivre la cadence infernale, et mettra au moins trois morceaux avant de se bouger et de faire honneur comme il se doit à nos vaillants pirates de Tours qui auront eu la lourde tâche d’être co-têtes d’affiche du festival, ce qui n’est pas rien. Ma seule petite déception concernant le show est qu’à mon avis, le groupe est capable de faire bien mieux. J’ai eu le sentiment que nos amis ont eu du mal à entrer dans leur set, probablement déstabilisés par ce public de marbre qui aura mis le temps avant de se dérider. Je sais que c’est très déstabilisant, surtout quand on produit une musique aussi excellente et vivante que ne le font nos compagnons marins, alors je ne jette pas l’opprobre sur le groupe qui a fait ce qu’il fallait, et de loin. Mais à mon avis, si j’ai l’occasion de revoir le groupe un jour, je suis convaincu que le concert sera bien meilleure qu’au Dark Medieval Fest. Le groupe ne manque pas de talent du tout, la musique est excellente en album et en concert aussi, ne manquait que la petite étincelle de folie, peut-être un travail à faire pour le chanteur sur sa manière de communiquer avec le public pour le galvaniser, rôle qui lui incombe tout naturellement, et Toter Fisch va aller loin, très loin. En tout état de cause, la musique était sur ce versant metal folklorique qui parle de la mythologie pirate, donc nous avons eu droit à de la bamboche, de l’amusement et un morceau beaucoup plus grave et solennel, que j’ai particulièrement adoré. Non ! Sincèrement, Toter Fisch n’a pas démérité et je suis convaincu qu’une autre occasion, ou une affiche partagée un jour avec mon groupe me donnera amplement raison. Bravo les gars !
Et pour finir, clou du spectacle à défaut de la croix de Jésus : les allemands de Horn. Honnêtement, je sais qu’énormément de membres du public attendait le groupe, parce qu’il semblerait que ce dernier se fasse rare en concert, et de mon ouïe fine, j’ai cru comprendre qu’on n’en sortait pas indemne. J’avoue, honteusement, que je ne connaissais pas le groupe du tout. Aussi ai-je eu des frissons rien qu’à voir les musiciens faire leurs balances tant le chanteur / bassiste, et seul membre originel du groupe, faire ses balances. Ce mec est une masse ! Jamais vu quelqu’un manipuler sa basse avec autant d’aisance, comme si elle faisait le poids d’un cure-dent. C’était fou ! Et alors, quand tout le monde est apparu sur la scène, je me suis d’emblée pris une baffe de forain. Les musiciens ont une prestance qui frôle l’aura absolue, et j’en reviens à cette bête de muscle qui officie au chant et à la basse, mais qui dégage un charisme phénoménal. Le regard perçant, décidé, fixant le public avec une lueur qui hypnotise, et la carrure permettant en plus de cela de nous dominer, nous autres pauvres vers de terre, dans une posture finalement très guerrière. Bref ! Non, je ne complexe pas du tout… Voyons ! Pour être sérieux deux minutes, j’ai donc découvert aussi la musique de Horn. Au début, je pensais en écoutant les riffs et le son des guitares pendant les balances, qu’on allait avoir un black metal très punkisé, et les costumes de scène avec ce marcel blanc me faisait penser à un truc très old school, quand le black metal transpirait ses influences punk à plein nez. Du coup, je me suis dit que cela allait bien me changer des sempiternels groupes de black metal « old school » qui ne sont finalement que plus parodiques qu’autre chose avec leur warpaint et compagnie. Et puis, en fin de compte, en m’imprégnant pleinement des atmosphères dans les pistes jouées, j’ai finalement perçu une énorme dimension spirituelle et paganique que je ne soupçonnais pas. Comprenant en plus un peu l’allemand, j’ai bien cerné le profil de Horn. Et j’avoue que j’ai été totalement surpris dans le bon sens du terme de découvrir à quel point Horn fait un black metal extrêmement bien ficelé et original, au point de me confondre en perdition dans le registre paganique et / ou punkisé de son style de prédilection. En concert, en tout cas, j’avoue platement qu’oui, je me suis pris un putain d’aller-retour dans la tronche. La performance n’aura finalement eu comme défaut que de n’être trop courte. J’irai les voir ailleurs, c’est certain. Enfin… S’ils rejouent rapidement. Prochaine discographie à acheter.
Bien ! Voici venu le moment de conclure ce report de concert. C’était sincèrement la date que j’attendais le plus de l’année 2023, et je crois pouvoir affirmer que cette troisième édition était de loin la meilleure. Certes, il y aura eu quelques pépins techniques, mais c’est le lot des grands évènements. « Tous les grands parcs d’attraction ont du retard » dit le proverbe, et je sais que le Dark Medieval Fest n’a pas à rougir de ses déboires. Parce qu’ils ne sont qu’une infime partie de l’énorme travail qui a été fait en amont, et qui mériterait une meilleure récompense. Vous voulez un festival qui change la donne? Qui varie de ce qui se fait partout? Alors, allez et découvrez. Parce que c’est toujours un immense plaisir pour moi, et je sais que ce le fut également pour mon amie et talentueuse Cassie di Carmilla.
Merci donc à Nathaniel Reynaud et son équipe de bénévoles pour leur confiance d’abord, et pour tout le boulot abattu ensuite. Ne lâchez rien ! On sera toujours là pour vous soutenir. Merci aux groupes évidemment pour avoir été à la hauteur et largement. Merci aux connaissances et amis que l’on retrouve chaque année. Merci aux animateurs et stands de la fête médiévale, qui ont vraiment été au top humainement parlant. Et merci au public d’avoir bravé la route pour venir, on espère vous voir plus nombreux encore l’année prochaine. Vraiment plus nombreux.
A l’année prochaine !
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