Dark Breath Fest 2019 – Jour 2 (Bourg-En-Bresse, 08 décembre 2019) ...
Photos + report : Cassie Di Carmilla
Dimanche 08 décembre 2019, 13h30, nous arrivons, mes acolytes et moi, devant la MJC de Bourg-En-Bresse où se déroule le deuxième jour du Dark Breath Festival II.
Les locaux vétustes ne payent pas de mine, on se demande ce qui se trame à l’intérieur mais, des personnes attendent déjà l’ouverture, c’est toujours bon signe.
Une fois rentrés et braceletés, on inspecte les lieux, mais avant tout, on va manger la tambouille maison avec les produits du jardin. Excellent ! Enfin bref, la cantine est bonne mais nous ne sommes pas là pour ça.
Une salle est réservée au Merch Adipocère et à la buvette. Une fois encore, quel plaisir de pouvoir apprécier autre chose que de la bière avec, notamment, de l’hypocras et autres spiritueux !
Nous voici donc dans la salle où la magie opère. La scène est grande et les stands de merch des groupes se trouvent au fond. Le temps de faire un tour de repérage, les lumières s’éteignent, il est 14h00, le début de ce marathon de 7 concerts débute.
On entame les réjouissances avec les cadets de la soirée. Cette date marque non seulement pour ces Rhône-Alpins, l’ouverture du bal mais aussi, la release party de leur premier album (Maruos chez Asgard Hass).
Le groupe, dont le nom signifie « Corbeau de Guerre » et faisant référence à une déesse de la mythologie celte gauloise, nous proposent un Black Metal aux influences évidement pagan (on n’en attendait pas moins avec un tel nom).
Visuellement, nous sommes immédiatement plongés dans cette ambiance avec un jeu de lights et une tête de cerf positionnée sur le pied de micro du chanteur. Devant un public enthousiaste, ce quatuor nous offre des titres mélodieux dont les voix claires du guitariste et du bassiste parviennent à se détacher du growl du chanteur, ce qui intensifie le sens des paroles en français et, le tout rythmé par un batteur plus que motivé.
Setlist : Dernier Serment / Chemin Des Sacrifiés / Catubodua / Antumnos / Esprits Egarés / Sagesse Ancestrale
Nous enchaînons avec un groupe de Thrash Metal jurassien pour qui l’exercice n’est pas nouveau. N’étant pas une adepte du genre, je ne m’étendrais pas sur leur musique. En revanche, je salue la prestation scénique de chacun des membres. Le chanteur, arborant fièrement ses influences musicales avec sa veste à patchs et une ceinture cartouchière, brandit son pied de micro vers le public tandis que les autres musiciens évoluent sur scène avec énergie. Cette complicité entre les membres du groupe est belle à voir et le public, déjà conquis (t-shirts du groupe revêtus par certaines personnes dans l’assistance) semble apprécier la prestation au point de se laisser aller à un pit en fin de set.
Setlist : Stoned World / Religion Of Genocide / Social Disorder / Sacrifice Of The Flag / Century Of Decadence / Order Of The Temple / Deathrow / Homeless Children
On change à nouveau d’ambiance ! Au tour des parisiens de Griffon ne nous faire pénétrer dans leur atmosphère sombre tant au niveau des lights que de leur corspepaint.
La messe est lancée sur un ton moins pagan que le premier groupe mais avec des textes recherchés (en français). Le chanteur, accroupi dos au public, et ses acolytes entament leur set avec un Black Metal tantôt puissant, tantôt mélodique. N’étant pas à leur coup d’essai (groupe fondé en 2012), les riffs sont efficaces et les membres du groupe ont une certaine présence sur scène. Le chanteur fait une coupure en passant aux percussions, ce qui accentue l’ambiance lourde qui se dégage de leur musique. Tout est cohérent et bien travaillé jusqu’au dernier « Tout est accompli, Ha Meshalam ».
Setlist : Souviens-toi, Karbala / L’Arbre Blanc / Jerusalem / Si Rome Vient A Périr / La cité Est Perdue / Tout Est Accompli
C’est à nouveaux avec des Rhône Alpins que nous poursuivons la soirée mais, cette fois, dans un registre Death métal.
Ne connaissant pas ce groupe, je suis un peu déconcertée en constatant que le chanteur cumule également le rôle de batteur et que la puissance de son growl n’a d’égal que la puissance de son jeu de baguettes. Pour combler le côté statique du chanteur, les membres du groupe s’en donnent à cœur joie pour occuper la scène. Le bassiste nous offre, d’ailleurs, un ballet de cheveux tout au long du set. Et, au final, il est fort appréciable de pouvoir distinguer tous les protagonistes du concert sans que la scène ne soit barrée par les lignes noires des pieds de micros. Les riffs sont bien aiguisés, le rythme est soutenu, percutant même ! Pas le temps de s’ennuyer ! Je dirais même que le set est passé trop vite.
Setlist : Inconnue
Que ce soit dit d’emblée, c’est le gros coup de cœur de ce festival. Je connaissais déjà le travail des membres du groupe dans divers de leurs formations et dans celle-ci (bien évidemment) mais, il ne m’avait jamais été donné l’occasion de les voir se produire sur scène (ce qui s’explique, sans doute, par leur discrétion ces 8 dernières années). Maintenant, je peux mourir en paix !
Tel Poséidon ne voulant pas céder sa couronne d’écume et, avec la sortie de leur dernier album « Tetramental I – Seas of Oblivion » (sorti en 2018 chez Malpermesita Records), revoilà donc le pagan nordique aux accents folkish de Nydvind pour notre plus grand plaisir.
Les franciliens nous proposent un show visuel époustouflant par leur choix de light et la sympathie qui se dégage de leur attitude mais, nous offrent, surtout, une musique qui résonne encore à mes oreilles des jours après le concert grâce à la richesse des morceaux fluctuant entre un folk enjoué et une mélancolie presque nostalgique. Mention spéciale pour le chanteur lead oscillant entre un growl parfaitement maîtrisé et une fluidité de chant clair avec laquelle il passe d’une simplicité désarçonnante. C’est en présentant l’instrument phare du titre suivant (j’ai nommé le Bouzouki : sorte de luth d’origine grecque et notamment repris et popularisé par le folklore irlandais), que ce dernier nous annonce qu’ils referont prochainement surface tel Cthulhu, endormie depuis des millénaires dans la cité de R’lyeh engloutie sous des flots musicaux, avec un prochain album. Affaire à suivre !
Setlist : Thunderhymn / Eclipse Over The Shadowed Land / Serpentine / Nordic Dawn / Son Of Fire / Sailing Toward The Unknown / Empire Frost
Pause : Christian BIVEL, le Père du Dark Breath Festival en personne (que je remercie, lui et toute son équipe, de faire vivre la scène musicale avec autant de passion qu’il le fait) nous propose un petit interlude. C’est ainsi que je lui prête ma main « innocentente » pour tirer la tombola d’Adipocère et ainsi faire deux heureux.
Le temps pour tout le monde de retourner grignoter et de remplir son verre, ça repart…
Relativement absent de la scène musicale durant cette dernière décennie, c’est un grand plaisir de redécouvrir ce groupe qui a su se bonifier avec le temps (« À la croisée des vents » (2008), « La cité des vents » (2010), suivi de « L’esprit des vents » en 2018). Ce groupe, narrant les histoires épiques de ses terres auvergnates natales, nous propose un black métal incisif au spectre d’influences larges allant des sonorités moyenâgeuses au Heavy Metal. L’ambiance redevient beaucoup plus lourde et sombre. Le chanteur sort ses tripes avec la plus grande conviction allant parfois jusqu’à s’accroupir sur scène pour nous souffler un vent de résistance occitane.
Le public connait et reconnait ce quintet expérimenté avec la plus grande liesse. Le chanteur descend d’ailleurs dans la fosse chahuter avec les copains venus scander les paroles (en français), tandis que les autres membres du groupe exercent leur art sans la moindre faille. Un set carré et efficace !
Setlist : Intro : L’Esprit Des Vents / Alderica / Plerion / Sant Flor / Le Bûcher des Cathares / La Révolte des Tuchins / Mandrin L’Enfant Perdu / Les Enfants des Limbes / Infâme Saurimonde
Alors, il faut déjà resituer le contexte de cette tête d’affiche de la soirée.
Telle le dernier ouvrage d’une saga épique, Sangdragon fait partie du projet (trilogie) musical créée par Lord Vincent (chanteur lead), labellisé par Adipocère, née en 1993 avec Daemonium, poursuivie en 1995 avec Akhenaton et, plus récemment, avec Sangdragon qui renait de ses cendres après quelques déboires.
Ainsi, me revoici, une ultime fois devant la scène de la MJC de Bourg-En-Bresse pour assister, non pas à un concert de Death Metal Médiévalo-Symphonique mais à un véritable spectacle de démonstration épique, sonore et visuel (d’autant plus que, en tant que headline, le groupe a bénéficié d’un set plus long). J’en ai pris plein les oreilles et les yeux ! Les sept membres de ce groupe Mâconnais évoluent avec cohésion sur scène tout en respectant le style de chacun. Ainsi un guitariste et un bassiste plutôt heavy s’enjaillent au côté d’un chanteur et d’un percussionniste encuirassés et d’une choriste tout de rouge vêtue qui vient rehausser ce tableau déjà haut en couleur.
Niveau musique, il fallait bien des riffs de guitares puissants pour tenir la route face à des percussions aussi présentes et la voix grave et puissante du chanteur. Les chœurs viennent apporter un peu de légèreté à l’ensemble avec quelques envolées lyriques féminines. Le bouzouki fait à nouveau son grand retour pour accentuer le côté folk de quelques morceaux et notamment une reprise de la bande son de Game of Thrones (que le public semble fortement apprécier).
La foule s’anime une dernière fois pour saluer la prestation du groupe.
Setlist : Intro : Majesty / Deep Dark / Curse Of Desert / Winged Blade / Proudly March To Die / Krakenfyr / Waterborn – Front Of Steel / War Is War / Father Of All Kings / Final Battle / Game Of Thrones Cover + Rappel : In The Sign of Herou – The Silent Plague
Le Dark Breath Festival II s’achève sous les applaudissements.
C’est avec la plus grande sincérité que je remercie toute l’équipe d’Adipocère d’avoir permis à un tel événement d’exister et pour la qualité de leur organisation, aux groupes pour l’investissement et le partage qu’ils nous ont offert durant leurs prestations, au public (bien qu’en trop petit comité) venu soutenir la scène métal française et aux ingés son et surtout light pour la qualité de leur travail dans de tels locaux (quel bonheur j’ai eu à prendre des photos des groupes avec ces lights ! ! ! ).
A l’année prochaine (on croise les doigts)…
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