Dead Soul + Ghost (Grenoble, la Belle Electrique, 08 février 2016) ...
Report : Livi Nelfe
Photos : Metalfreak
(NdMetalfreak) Mes bien chers frères, mes bien chères sœurs !
Pardonnez-moi mon offense, mais je n’attendais rien, mais alors rien du tout de solennel concernant cette grand-messe du lundi orchestrée non pas par Monseigneur Lustiger, mais par Papa Emeritus troisième du nom himself !
L’allure évènementielle de la chose, hautement pointée par tous les fans, m’avait pour le moins laissé froid après l’écoute des albums, forts intéressants au demeurant, mais dont l’élan vocal ne me parlait pas plus que ça, Papa Emeritus III n’ayant pas le coffre d’un Rob Halford ou d’un certain Ronnie James !
Honte à moi ! Mes réserves sur CD étaient telles que je me suis retrouvé le cul par terre une fois sur place devant la beauté et l’osmose d’un spectacle – que dis-je, d’une communion – entre un groupe d’artistes et ses fidèles… conquis d’avance !
Non, mes frères, et que ma pénitence méritée m’en serve de leçon – Oui, votre serviteur s’est retrouvé bien emmerdé toute la soirée par des soucis de santé – : le peu que j’ai vu de ce concert me laisse sur ma faim et ne demande qu’à renouveler l’expérience afin de me convertir une bonne foi(s) pour toutes aux communions (solennelles et charnelles ?) d’un Pape, de ses goules et de ses centaines d’apôtres agglutinés dans la fosse.
Que cette volonté soit faite, sur la Terre et dans les salles de concerts ! Amène (toi là-bas)…
A part ça, en première partie, Dead Soul nous a distillé son gothic / rock façon The Sisters Of Mercy du plus bel effet. Belle mise en bouche pour votre serviteur, opinion hélas moins partagée par une partie du public venu ostensiblement pour la haute autorité ecclésiastique qui suivra.
Aussi vais-je passer la main et surtout le clavier à une adepte désormais convaincue par l’aspect musical (et pas que, hormones obligent) de la soirée…
Sœur Livi Nelfe, à vous la chair( e)…
On attendait tous beaucoup de cette grande messe, et bordel, elle fut dite, et bien dite… avec decorum, « sin aqua-nonnes » en habit et tout le toutim….
Emportée par les effluves d’encens, telle le loup de Tex Avery (haouuuuuw !!!!!!!!), me voici propulsée dès les premières notes de « spirit » vers le devant de la fosse. Et ma voix de se mêler sans vergogne à celle de plus de neuf cent pèlerins.
Bénissez-moi Papa Emeritus, parce que je vais pécher ! Je le sens, ça va monter, l’orgasme visuel et auditif, c’est pour ma pomme ouiiiiiii !!!
Des détracteurs, plus on est bon, plus y en a…
Alors oui, Ghost n’est pas la musique la plus savante, la voix du grand ordonnateur, c’est comme on dit chez les classiqueux « un peu serré du kiki » mais il faut leur reconnaitre une chose : sur scène, c’est la baffe, ça dépote. Ce n’est pas seulement un chanteur et ses zicos.
Non, c’est un groupe d’artistes… et talentueux qui plus est…
Si si, je vous le dis… talentueux : une telle maitrise de l’espace scénique, un tel concept, une telle gestuelle, ne sont pas à la hauteur des ados boutonneux qui grattouillent ou taquinent les ivoires le samedi dans la cave de tata Simone en se torchant du Champomy / Coca Light, histoire d’être rebelles.
Je les attendais au tournant les cocos, nan parce que avoir la classe sur scène en chasuble, avec ses goules toutes plus sexy les unes que les autres, une fois c’est peut-être du bol (après tout, un metalleux ca picole autre chose que de la Tourtel), mais la deuxième fois, on m’y reprendra……
Heu c’est quand la prochaine messe ?
Influences seventies, rockabilly, psyche surf rock, Queen, Toto ou un melting pot de toutes une tripotes d’influences aussi diverses que reconnaissables (Blüe Öyster Cult…)… on se croirait de retour dans la discographie de Tata Simone. Rien de transcendentalement novateur en soi.
Mais pourtant une grande cohérence dans cet ordinaire de la liturgie de Ghost. (NdlA : l’ordinaire de la messe : son déroulement officiel)
La gestuelle majestueuse de Papa Emeritus y est pour beaucoup : il joue de ses musiciens et de son public comme d’une guitare, avec le doigté d’un amant attentif, la précision d’un chef d’orchestre, l’attitude d’un chef de chœur Emerit’(us)
Sa gestion de l’espace scénique n’a rien à envier aux funambules, sa chorégraphie est digne d’un grand danseur Étoile… et sans jamais faire de l’ombre à ses musiciens. Chacun y va de son charisme, de sa prestance.
Et le must, c’est que ça fonctionne.
Entre eux déjà, mais avec nous pauvre pécheurs hypnotisés.
On braille, on danse, on saute, on hurle, on répond a chaque sollicitation. On vibre.
Et même le plus agnostique des spectateurs se prend au jeu
J’ai déjà assiste à des concerts de metal de qualité, lors desquels le groupe se démenait sur scène. Mais Ghost réussit ce tour de force exceptionnel de nous emmener avec eux et de nous rendre également acteurs.
L’écriture musicale offre une alternance de moments quasi acoustiques sans batterie avec rythme plus martial et c’est la Nameless goule Omega qui relance le tempo en martelant la scène de son talon.
Sur « Cirice », la fosse réagit aux imprécations et la transe frôle vraiment le mystique.
Et le groupe nous le rend bien.
Le respect, frappant pour le spectateur
Nous sommes conviés par notre souverain pontife à écouter en silence les soli de ses goules, ces dernières nous sont présentées une à une et ainsi apprend on que c’est une goulinette qui officie derrière les fûts !
Quand Omega se penche vers un enfant de six ans pour lui donner son médiator, quand Papa accepte la rose noir d’une pèlerine, on se dit que les détracteurs coincés et rétrogrades (suivez mon regard) qui enterrent oignons (avec un i parce que je suis une rebelle), crucifix (Ghost = 6 enfants… Qui l’eût cru, six fils), et aspergent d’eau bénite le site du Hellfest feraient bien d’en prendre de la graine : si cela n’est pas de la communion et du respect !!! Non, on n’est pas autorisés à toucher, embrasser les « sisters sins » qui partageront l’eucharistie avec les premiers rangs. Mais, on peut (au moins) s’étreindre entre nous si on veut.
Il a de l’humour notre cher clergé ! Un brin coquin, il flirtouille légèrement avec une paroissienne au décolleté (NdMetalfreak : des noms ! des noms !) prononcé qui s en pâme d’extase… il pince les fesses de ses musiciens et esquisse moult déhanchés ô combien érotiques.
Nous remercier d’être venus si nombreux en remplaçant quelques paroles de « if you have ghost » par « wanna thank ya all » ne fait que confirmer l’osmose et le respect cités précédemment.
L’apothéose, c’est l’amour clamé, déclamé à la gente féminine avec son ode à l’orgasme féminin « monstrance clock »
« Treat her like a guitare », dit-il en parlant des femmes…
Convertie je suis… définitivement…
Quand je vous disais que ce n’étaient pas des branques !!!
Setlist :
Miserere mei, Deus (Gregorio Allegri song)
Masked Ball (Jocelyn Pook song)
Spirit
From the Pinnacle to the Pit
Stand by Him
Con Clavi Con Dio
Per Aspera ad Inferi
Body and Blood
Devil Church
Cirice
Year Zero
Spöksonat
He Is
Absolution
Mummy Dust
If You Have Ghosts (reprise Roky Erickson acoustique)
Ghuleh/Zombie Queen
Ritual
Monstrance Clock
Encore merci à Yves Campion, Metallian Productions, Olivier Garnier et leurs équipes
Galerie photos : http://www.soilchronicles.fr/photographies/deadsoul-ghost-grenoble-2016
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