N’étant qu’une reporter amatrice, j’ai toutefois la chance que la Production qui gère la tournée française de Deep Purple ait accepté de m’accorder un Pass Presse pour cette date à Lorient. Deep Purple, ça n’est pas rien. De nombreux groupes de Hard Rock, de Rock, de Metal et toutes ses variantes… ont pris beaucoup des musiciens mauves. Et cela est tout à fait apparent lorsqu’on se retrouve face au groupe. Générosité, technicité et couleurs, tout pour séduire un public de tous horizons, et de toutes cultures. Une très belle date.
J’attends dans la voiture, fébrile, devant le Parc Expo de Lorient. Pour l’une des premières fois dans le cadre de ce travail, j’éprouve du stress. Apparemment personne n’est au courant pour les accréditations Presse et je me dois d’attendre 19 heures, au moins ce qui laisse le temps de faire quelques réglages sur l’appareil photo et fumer la moitié d’un paquet de cigarettes. Ayant rencontré peu après le responsable, je peux enfin entrer dans la salle munie de mon sésame. Je me renseigne toutefois rapidement pour l’accès à la fosse, et c’est à ma grande stupéfaction que les vigiles me répondent qu’aucun photographe n’aura accès à cette grande fosse, juste devant la scène. Je n’insiste pas, et me poste au premier rang illico, m’attendant à voir des journalistes professionnels débarquer dans la fosse. Que Nenni, personne n’y a eu droit, en effet.
Je rencontre au premier rang un très grand fan de Deep Purple venu de Belgique, quelqu’un qui fait toutes les dates et qui commence à me décrire de A à Z les concerts qu’il a vécu, c’était vraiment passionnant d’échanger avec une personne aussi férue du groupe.
En première partie, nous avons droit à du Blues Rock de très haute qualité, assuré par un certain Philip Sayce… que je ne connaissais pas du tout. Un très beau musicien, charismatique et technique, nous montre toute l’étendue de son talent avec un plaisir non dissimulé. Ce mec est amoureux de sa guitare, elle seule sait le faire totalement vibrer. Mimiques, solos doux, ou endiablés… la transpiration coule sur son visage expressif. Une vraie découverte. Nul besoin d’être musicien pour apprécier sa musique. Il terminera en disant « Et voici les meilleurs… Deep Purple ».
Et peu après les lumières s’éteignent doucement, faisant place au violet, la couleur phare de ce concert. Le groupe se met en lumière, les uns après les autres. Nul besoin de vous fournir une description précise de la totalité du concert, Deep Purple, c’est quelque chose à voir dans sa totalité. J’attends la fin des trois premiers morceaux, où il m’est autorisé de prendre quelques clichés, avant de déguster le concert en entier.
Je fonds complètement sur la douceur et les couleurs, le sourire de Steve Morse et la générosité de Roger Glover. J’apprends cependant qu’Ian a été victime d’une grosse grippe ces derniers jours. Il est vrai qu’il n’est pas totalement remis et cela se sent. Mais son regard sur le public, sa manière d’échanger avec sa voix et ses yeux, il parvient tout de même à séduire la totalité des 2500 personnes présentes.
Je décide finalement de rester à mon premier rang, assez bien placée pour ne pas rater une miette de ce que je voulais voir depuis un bout de temps. Les solos de chacun des 5 musiciens s’enchaînent avec tact, les uns après les autres. La guitare, la basse, le clavier… et pour le clavier on a eu droit à la chanson paillarde bretonne « Ils ont des chapeaux rond…. » le tout exécuté avec une parfaite maîtrise. Les lights changent à chaque morceau. D’innombrables scintillements de diverses couleurs sont travaillés pour mettre en valeur les musiciens.
Personnellement j’aurais tendance à dire que le concert commence réellement à partir de « FireBall ». Le show montera en crescendo jusqu’au solo clavier de Don Airey et « Perfect Strangers« … et depuis ce moment ça sera l’apothéose de couleurs et de puissance. Le jeu de scène n’est pas très élaboré mais nul besoin, tout se passe dans les yeux et les doigts. J’aurais souhaité que Steve Morse aille un peu plus de mon côté… mais ça c’était juste pour son sourire… Il a 56 ans et un sourire des plus craquants, c’est génial. Je voyais le côté gauche du public jubiler et ramasser les médiators… et bien que j’apprécie plus qu’énormément Roger Glover, et de surcroît dans sa partie solo, ses échanges du regard avec son public… j’ai eu un faible pour ce guitariste. Ian Paice ne nous laisse pas en reste non plus avec son solo batterie, envoûtant, prenant, tout en puissance.
Alors évidemment l’arrivée de « Smoke on the Water » achève la montée du plaisir tout en lumières extravagantes et les deux rappels sont tout juste géniaux, « Hush », et « Black Night ». Difficile d’en faire un reportage objectif, plusieurs d’entre vous ont sans doute déjà vu le groupe, mais une découverte de cette ampleur… je dirais… remet beaucoup de choses à leur place, surtout qu’ils n’ont pas encore raccroché… d’autres dates internationales se dessinent pour les retardataires.
Le retour à la maison se fait sans soucis, pas un seul flocon à signaler, seuls quelques nuages mauves illuminaient le ciel.
Set List
• Highway Star
• Hard Lovin’ Man
• Maybe I’m a Leo
• Strange Kind of Woman
• Rapture of the Deep
• Fireball
• Silver Tongue
• Contact Lost
• Guitar Solo
• When a Blind Man Cries
• The Well Dressed Guitar
• Almost Human
• Lazy
• No One Came
• Keyboard Solo
• Perfect Strangers
• Space Truckin’
• Smoke on the Water
• Rappels:
• Hush
• Black Night
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