Délétère + Ossuaire + Houle + Paydretz (Querrien, Brasserie Couille de Loup, ...
Photos + report : Le Marquis Arthur
L’été, saison des événements en plein air, sous le solei… sous une pluie battante oui ! Lorsque j’ai entendu parler cette date à l’affiche plus qu’alléchante, de ma Picardie j’ai accouru en terres Bretonnes du Finistère, découvrant la « superbe » météo locale. Qu’à cela tienne ! Je suis un habitué du temps Breton. Et puis pluie ou pas, c’était une soirée mémorable ! Je pensais être le plus fou pour la distance, mais j’ai été dépassé de loin par un spectateur qui est venu de Perpignan. Je m’incline avec respect.
Cette superbe soirée concert en partenariat avec les labels Les Acteurs De L’Ombre et Antiq Label avait comme cadre l’incroyable repère de la Brasserie Couille De Loup organisatrice de la soirée : Une grange absolument magnifique qui sert au collectif Tomahawk pour leur manifestations musicales. Mais pas une simple grange non, loin de là : une véritable scène avec tout l’équipement approprié pour des concerts de Metal. Un lieu impressionnant mêlant bonne boisson et bon son dont votre dévoué Marquis vous narre l’histoire de cette soirée. Au programme nous avions donc quatre groupes : Délétère, Ossuaire, Houle et Paydretz. Nous avions également la présence de notre cher ami conteur Quentin Foureau qui a ponctué la soirée de ses magnifiques histoires.
Bien, que commencent les réjouissances de ce soir ! Et c’est un souffle Vendéen qui ouvre les concerts. Cinq hommes portant le blason du Sacré-Cœur montent sur la scène avec l’ère « Premier sang 1793 », Paydretz monte sur scène ! Black Metal épique sur thèmes des Chouans et de l’insurrection Vendéenne, leur album est une pure merveille d’Histoire et de musique. Depuis qu’ils ont commencé les concerts l’année dernière je n’en rate aucun tellement j’adore. Et une fois que tout le monde est élancé avec eux, ils continuent avec « Le tocsin nous appelle », l’appel aux armes qui donne envie de les rejoindre dans le combat. Ils enchaînent bien entendu avec « Le serment des chefs », et son élan patriotique aussi épique que magnifique, je suis toujours ému à la fin d’entendre cet ensemble militaire qui chante, réalisé pour l’album par la chorale militaire de l’école de Saint Cyr !
C’est toujours le frisson avec cette chanson tellement son final est beau. Mais ça ne s’arrête pas là, bien au contraire, car arrivait ma chanson préféré : « Sous la bannière blanche ». Et grande surprise pour celle-ci, monte sur scène avec eux Hyver Mor de chez Antiq pour interpréter « Michel de Malencontre », créant ainsi un double chant. Cette chanson est pour moi la plus spectaculaire de l’album, mais alors là elle en devenait sublimé d’avantage, au grand plaisir des fans présents. Et ce n’est pas le seul invité sur scène qu’ils ont eu, car pour la chanson « Colonnes infernales » qui est déjà épique, Quentin Foureau comme pour les précédents concerts les rejoint pour faire son texte sur scène « Le comité à pris des mesures terribles … », texte poignant qui lorsqu’il est fini fait repartir la musique de plus belle accompagnée par la flûte de Geoffroy. Et si vous n’étiez toujours pas conquis, ils finissent par « Les bleus sont là » qu’ils ont chanté en canon avec le public, toujours aussi magnifique à entendre et qui pour moi transmet à merveille l’esprit des vendéens à cette époque troublée. En clair un excellent concert qui fait très bien débuter la soirée avec eux.
Pendant les interludes entre les concerts on pouvait certes se restaurer, mais surtout il y avait les contes de Quentin Foureau qui offre comme d’habitude de belles histoires d’ici et d’ailleurs. Et pour être parfaitement assorti à la soirée, il avait choisi des contes en rapport avec l’origine ou la thématique des groupes : des contes de chouans pour Paydretz, des contes de marins pour Houle, et des contes Québécois pour Ossuaire et Délétère.
Retour devant la scène, désormais c’est un vent marin qui souffle depuis l’Atlantique, dans le brouillard de la scène des silhouettes apparaissent sur une chanson de marins : Houle est désormais sur scène !! La renommé de leur Black Metal mélodique dépasse depuis longtemps maintenant nos frontière, et désormais l’étoile (de mer) montante de chez LADLO est fière de vous présenter son album « Ciel cendre et misère noire » sorti depuis un mois maintenant (j’étais présent pour la release party à Paris, voir le live report). Après un concert incroyable au Hellfest, ils sont désormais en terres Bretonnes pour ce soir. A corps perdu face à l’adversité du grand large, ils se lancent avec leur chanson « La danse du rocher » qui même si elle est très rythmée rappelle les dangers insondables des grandes marées. Tradition toujours aussi plaisante du groupe, la chanteuse Adsagona qui arrive avec son allure qui tangue tel le roulis et sa lanterne à la main, lueur d’espoir dans le noir.
Et ils continuent de déchaîner le public telle la colère de Poséidon avec « Mère Nocturne », attirance du désespoir elle reste une chanson très accrocheuse. « Sur les braises du foyer » arrive ensuite bien sûr, plus émouvante car elle illustre les émotions et vie de ceux qui restent à terre dans l’attente du retour, et le clip en est on ne peut plus explicite. Et pour satisfaire les fans de la première heure, il y a aussi la chanson « Le continent » tiré de leur incroyable EP. Même si le public était déjà en osmose complète avec eux, la chanteuse Adsagona descend dans le public avec sa lanterne et telle la lame de fond imprévisible, la voilà qui déclenche un pogo avec tout ceux qui l’entourait.
Mais point de mutinerie, tout le monde l’accompagnait de concert. Quel plaisir d’entendre sur ce morceau le solo final de guitare aussi mélodieux que captivant de Crabe. Union de marins, c’est « Sel, sang et gerçures » qui s’enchaîne, et son refrain de marins qui évoque les conditions difficiles des hommes en mer. Et pour finir sur une belle apothéose, c’est bien entendu « Née des embruns », douze minutes sur scène sans s’arrêter, reflet admirable de leur compétences musicales ! L’accalmie de cette joyeuse tempête hélas se présente. Une tuerie de concert, encore et encore, comme toujours avec eux. « … Dis moi, … dis moi combien se noient » un concert de Houle ne s’oublie pas.
Après un nouveau conte de Quentin, une hérésie noire va s’abattre sur la scène, c’est Ossaire qui arrive désormais. Avec leur Metal noir satanique et ô combien voué à la cause anticlérical, leur musique est pourtant pourvu d’un certain goût. Probablement influencé par les groupe années 90, on retrouve chez eux un tempo plus lent, mais qui rend aussi leur thématique plus frappante je trouve. Et pour commencer ce concert, un morceau bien choisi et évocateur : « Premiers chants ».
Même s’ils sont cinq sur scène, « Triumverat » est joué ce soir (pas de rapport c’est vrai mais ça m’amuse), dénonçant des heures sombres de Rome, et que l’avant dernier morceau « Satan triomphe sur les idoles de Rome » fera écho. Lancé sur cette thématique déchristianisée, ils continuent sur « La flamme noire de Ge’hemon » et « A l’ombre du très haut » très évocatrice également. En clair un piochage varié sur leur albums rendait très bien sur scène même si j’aurais bien aimé « Pestilence rampante » qui aurait compléter à merveille cette setlist.
En guise de final, choix audacieux, ce sera « Saints céphalophores », sur les saints décapités, illustré sur la pochette de l’album précédent. J’aime bien cette mélodie étalée qui évoque presque leur marche de rédemption, vaine ou réelle, la chanson passait très bien comme clôture de concert. Si un rappel avait été accepté, j’aurais bien vu « Derniers chants », qui aurait été complètement cohérent au premier morceau du set : introduction et conclusion de la sombre histoire en quelque sorte.
Le Métal Noir canadien ne s’arrête pas là pour ce soir, car pour le final de la soirée, c’est Délétère qui s’empare de la scène ! VACHE ET LE DIABLE !! C’est aussi sombre que magnifique comme groupe. Un Black Metal aux sonoritées à l’ancienne, à la thématique aussi crade que lugubre, mélange d’horreur et de penchants humains jusqu’à l’inavouable. En effet, le groupe verse volontiers dans le stupre, il s’y vautre joyeusement même, mais la musique y reste très entraînante, donnant envie de les accompagner dans ces recoins sombres paroxysme du malsains et de la luxure.
J’ai pris une grosse claque avec ce concert, une de mes découvertes musicales préférées de l’année, plaisir partagé avec des amis présent très enthousiasmés de ce concert déchaîné. Ils commencent très fort avec « La chasse obscène » tiré de leur dernier album « Songe d’une nuit souillée » qui est non sans rappeler l’oeuvre de Shakespeare « songe d’une nuit d’été » mais ici tourné avec effroi et immondice, Titania ainsi remplacée par une divinité de sabbat. Un premier morceau qui a entraîné tout le monde rapidement, plaisir coupable je dirais. Mais à peine ce premier morceau fini, voilà que nous entendons un passage très évocateur de la prochaine chanson : « Faibles créatures enchaînées destiné à notre plaisir … » et oui, c’est bien « Sacre de la perversion », ma chanson préféré du groupe, quelle incroyable énergie noire et pourtant très captivante, j’adore ! Surtout ce break dans le morceau avec l’orgue détraqué, magnifique.
Nous avons bien sûr eu d’autre chanson de cet excellent album avec « Le labours des chairs » très salace également. C’est alors que Thorleïf se met à crier « Foutredieu ! » annonçant ainsi l’arrivé de la chanson éponyme. Le meilleur est gardé pour la fin bien entendu : « La nuit souillée », un véritable paroxysme d’infamie pour terminer ce concert en beauté, surtout avec ces acclamations à la fin de la chanson.
Rien n’est à redire, cette fin était parfaite, sauf pour le pied de micro qui, lui, a mal fini …
Hélas, la soirée touche déjà à sa fin, mais quel souvenir mémorable. Quelques litres de bière seront encore écoulés pour conclure cette nuit obscure. Très sincèrement, ces concerts valaient le voyage en Bretagne, je ne regrette pas du tout d’être venu, bien au contraire ! Je remercie très chaleureusement Vincent et le collectif Tomahawk pour l’accréditation et l’organisation de cette superbe soirée, et je salue mes chers collègues de la nuée présents en cette nuitée.
Rendez-vous au prochain concert.
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