Live report, photos et vidéos : Bloodybarbie
Difficile de résister devant une si belle affiche d’un Desertfest – elles le sont toujours, toutes, et quelle que soit la ville, me direz-vous – étant initié au cœur du Stoner depuis un an grâce aux Stoned Gatherings (organisation des concerts de stoner/heavy rock parisiens). Depuis, je suis complètement addicte (on l’appelle pas Stoner pour rien, ma foi…), une addiction chronique qui n’a qu’un seul remède : toujours une dose de plus ! Voilà qu’en cette belle saison a eu lieu un Desertfest en Belgique (même si ce n’est pas vraiment le désert là-bas), plus précisément à Anvers – qui, comme chacun le sait, vaut le détour rien que pour l’endroit – en banlieue, mais facile d’accès en prenant un tram direct depuis la gare centrale.
J’arrive en ville vers midi, en ayant pris un Euroline de Paris pour vraiment pas cher (40€ l’A/R) pour 4-5h de trajet, ça va ! J’ai eu le temps de manger, me balader et être la première arrivée devant ce grand complexe musical du Trix Music. Je voyais tous les groupes arriver un à un et courir dans tous les sens pour sortir leur matos et préparer leur soundcheck. Pendant ce temps, j’observe et je prends un peu le soleil…
Une heure avant le premier groupe, à l’ouverture des portes, pas beaucoup de monde mais assez pour remplir la petite salle du fest’. En fait, il y a trois salles : une petite (la « Vulture Stage »), une moyenne (la « Canyon Stage ») et une grande (la « Desert Stage » avec une capacité de 1000 personnes approximativement). De plus chaque salle a son propre bar.
Première chose à faire en rentrant : faire le change monétaire, de l’argent contre des jetons en plastique (verts et jaunes selon que c’est pour la nourriture ou pour la boisson). Un choix pas trop mal pour la nourriture : baraque à frites (bien évidement, on est en Belgique voyons), stand végé proposant des choix assez originaux (le kebab végétarien !!!), stand viandards (sandwich, burger…) et des stands de smoothies et différents cocktails. Un stand espagnol aussi… Tous ces stands se trouvent dans la petite cours sympathique du Trix, lorsqu’on veut prendre l’air. Bref, impossible de mourir de faim et pas besoin de faire la queue, le trafic est toujours fluide !
Passons au grand inconvénient : les gobelets ne sont pas consignés et par voie de conséquence, gobelets par terre… et ça s’entasse en fin de journée (sale, ce système belge), mais le pire : fumer est autorisé dans la salle… Je vous laisse deviner le drame, surtout que ce n’est pas que de la nicotine (J’ai dû vider une bouteille complète de shampoing pour que décrasser mes cheveux de ces odeurs horribles) !
Niveau espace, hormis dans la petite salle où il y avait de fortes chances de ne rien voir si c’était blindé, les deux autres salles étaient assez confortables (surtout le Desert Stage) et permettaient une bonne visibilité, quelle que soit la position où vous étiez.
Il y a aussi des vestiaires avec clés pour ceux qui ont des trucs à laisser. Niveau merch’, accès bien évidement sur le stoner/heavy rock/sludge, il y avait moult choix et notamment ce magnifique stand de sérigraphies ; je voulais toutes les acheter mais c’était assez cher (comptez 20€ la sérigraphie).
Le plus important, c’est le son : juste parfait et pour toutes les salles et tous les groupes !
Cette journée commence plus tard que les deux autres, donc à 17h45, avec le tout premier groupe qui a le privilège d’ouvrir le bal : Planet Of Zeus.
Planet Of Zeus (Vulture Stage) :
Ils sont grecs (presque trop facile à deviner de par leur nom) et viennent d’Athènes pour représenter Zeus et sa planète à coup de heavy rock de très bon niveau avec du gros son. Et quoi de mieux qu’un premier morceau pour vous accrocher dès le début avec « Sky High Heels » (tout le monde chante chez Planet Of Zeus), vous y resterez jusqu’à la fin !
Le chanteur/guitariste était tellement ému de notre accueil chaleureux qu’il a failli en pleurer et nous remerciera à plusieurs reprises. Les plus rock’n’roll bluesy et meilleurs titres de la setlist sont sans doute « Sky High Heels » (wha wha) et « Leftovers » Ils sont tous aussi bons en fait…
Un son excellent, dans la joie et la bonne humeur, le public était à fond et le groupe aussi ! Planet Of Zeus a pour ingrédients essentiels présent dans chaque morceau : le groove, le groove et le groove… et du gros son, le tout grâce à cette paire parfaite guitare/batterie et le chant qui va bien pour faire ressortir la qualité de leurs morceaux et vous faire bouger tout en ayant sourire tellement c’est bon ! Les festivités commencent bien en tout cas !
D’ailleurs, ce groupe a eu l’honneur d’accompagner Clutch lors de leur tournée européenne, logique qu’on y ressente principalement l’influence de Clutch et de Monster Magnet. En tout cas, avec seulement deux albums (« Eleven the hard way » en 2008 et « Macho Libre » en mai 2011), ils sont arrivés à tourner pas mal en Grèce et en Europe et ouvrir pour de grands groupes comme Brant Bjork, Monster Magnet,Karma to Burn, Eyehategod, Church of Misery, Clutch… Leur prochain album sortira très bientôt, je l’espère en tout cas.
Setlist Planet of Zeus:
-Macho Libre
– Sky high heels
– Something’s Wrong
– A girl named greed
– Leftovers
– The great Dandolos
– Vigilante
– Vanity Suit
Psychonaut (Canyon Stage) :
Sur une scène un peu plus grande, nous sommes partis à la découverte de ce trio belge : Psychonaut qui nous font changer de registre et nous transporte dans quelque chose de plus calme, dans le mid-tempo, moins rock’n’roll, plus planant, plus hypnotique, plus doom et mélancolique, comme ce génialissime « The Fright » qui introduit le show, avec un chant alternant cris torturés et chant clair aérien par moments. Ca me rappelle bizarrement une espèce de mélange entre My Sleeping Karma et God Is An Astronaut, mais avec des sons plus gros, du Stoner ambient, avec un côté prog et quelques samples électroniques. Mais le morceau le plus fou, le plus psychédélique, le plus impressionnant, le plus lent c’est bien « Psychedelic Mammoth » (13min svp, ce qui explique la setlist peu fournie) : chef d’œuvre, très bien construit et varié !
Si les Astonauts voyagent dans l’espace, Psychonauts vous font voyager dans une tout autre dimension, la leur ! Excellente découverte !
Setlist Psychonauts:
– The Fright
– Ascendancy
– Amnesiac
– Mantra
– Psychedelic Mammoth
Après cette superbe bonne séance d’hypnose et de transe terminée, allons maintenant voir la première grosse tête d’affiche du jour dans la grande salle.
Monolord (Desert Stage) :
Passons maintenant à quelque chose de plus…enfin, de différent, de plus sombre, plus agressif ! Ils sont suédois (de Göteborg, précisément), ils s’appellent Monolord et sont complètement déchaînés, dans leur bulle et possédés par leur musique ! Ce n’est pas que de l’instrumental mais le style vocal en envolées claires, un mix entre la voix de Black Sabbath et les riffs balançant de Belzebong avec du chant, ou encore Electric Wizzard. Le batteur et le guitariste/chanteur jouaient à l’origine dans un groupe de boogie rock ; étant à la recherche de riffs plus lourds, ils ont trouvé leur voie dans ce doom/sludge et ont fondé leur side project Monolord en 2013 et ont sorti deux albums en un mois (en avril 2014).
Monolord n’ont joué que trois ou quatre morceaux, vous devinez donc que les titres sont longs (et lents), et beaucoup (trop) répétitif (mais bon, ça fait parti de leur style). Si vous êtes en transe et bien shooté, c’est parfait pour rester dans cet état : la basse surpuissante et lourde vous en rajoutera une dose, ces long tempi qui vous enfoncent plus dans votre transe – d’autant que le son était excellent et puissant. Si le répétitif et ennuyeux « Curse of the One » m’avait un peu soulée (9 minutes quand même…), j’ai changé d’avis en écoutant le « Died a million Times », très varié, avec des mélodies sombres, le plaçant à la frontière du Black Metal mais aussi quelques effet wha-wha de la gratte très stylés, un pont en son clair pour se « défuzzer » une minute, un solo de ouf… Il ne laisse pas place à l’ennui ! Et si comme moi vous avez adoré ce morceau, « Epress Rising » qui clôt le set est très proche de « Died A million Times ».
Le fuzz est l’ingrédient de base pour chacun de leur instrument, il n’y a qu’à voir leur pédales de ouf (la Boss Hyper Fuzz, par exemple) !
Setlist Monolord:
– Cursing the One
– Died a Million Times
– Empress Rising
– ??
The Heavy Crown (Vulture Stage):
Après la séance transe, la séance rock’n’roll des années 70-80 proche du style de Greenleaf ou encore Orange Goblin, Egypt, etc. Wahhhhhhh le choc après un Monolord ! Le jeune trio belge en a dans le ventre et leurs compositions ont de la gueule ! Sans parler des balades jouées à l’orgue Hammond qui prennent tout un autre virage sous l’annonce de la batterie, et les guitares se lâchent… Tout ce qu’il y a de bon, quoi !
Un peu de pur rock absolument magnifique avec des couplets inoubliables : « Can’t wait until Doomsday ». S’ensuit un morceau instrumental avec une basse méga groovy qui fait son show d’enfer : 2 minutes de pur plaisir malgré l’utilisation excessive des cymbales sur ce titre-là.
« Call my Name » un peu funky dans sa rythmique et un chant soul montre une autre capacité de ce sacré trio à faire varier le plaisir et à “innover”, similaire à l’autre titre interprété « Blond Fury » avec un jeu d’orgue prédominant.
Tout est dans le groovy, baby – yeah ! – mêlant parfois l’aspect heavy rock comme dans l’excellent « Full of Haze » ou encore « Fight the Dragon » (oui, oui, ça fait plus power metal que rock’n’roll) avec sa structure différente du reste de la setlist et un très long solo de gratte… Absolument génial ce titre, c’est même mon préféré ! Le groupe saisit la moindre occasion pour communiquer, au minimum se présenter et annoncer l’intitulé de chaque morceau. En tout cas en terme de soli de grattes très rock’n’roll nous avons été bien gâtés !
Gros coup de cœur pour ce groupe qui nous a interprété son unique album « Full of Haze », sorti cette année même, mais nous avons eu le droit à un nouvel extrait plus lourd et sombre que tous les morceaux de cet album. Aucun doute sur les capacités et le niveau musical de ce sacré trio, à suivre de très près !!
Setlist The Heavy Crown:
– Full of Haze
– Can’t wait until Doomsday
– Herbal Abuse
– Call my Name
– Blond Fury
– Ghost by the Lake
– Fight the Dragon
– new song
The Machine (Canyon Stage) :
Retour au Stoner, le Stoner Psychédélique – ou encore plus précisément comme ils se définissent « Hardheavystonerpsychprogjazzkrautbluesspacemetalrobotpunkrock » (bonne chance à vous qui lisez à haute voix) – avec les néerlandais de The Machine, groupe fondé en 2007 et avec 4 albums à ce jour, ils réussissent à tourner partout à travers l’Europe jusqu’à jouer en festival comme le Roadburn, le Desertfest… 40 minutes de Stoner, de la musique planante et ambiante truffée d’effets spéciaux, du fuzz et du wha–wha à fond les pédales – d’effets… hu, hu, hu – un chant relativement absent qui laisse place à ces notes étourdissantes pour bien nous assommer comme il se doit.
Les lumières sont si sombres ou parfois aveuglantes que, dans tous les cas, on n’arrive pas à les voir.
Moon Duo (Desert Stage) :
Retour à la grande salle pour une séance d’hypnose, ou d’ennui pour certains comme moi. Si vous êtes allergiques à la monotonie et la linéarité, alors faites demi-tour mais si vous voulez une musique qui berce pour une petite sieste debout, alors Moon Duo est là pour vous servir, et ils viennent de San Francisco rien que pour ça ! Il ne faut pas non plus leur chercher la technicité ou la subtilité dans le jeu de batterie extrêmement pauvre, tout est misé sur la gratte et ses multiples effets ainsi que le clavier qui s’occupe d’établir la rythmique… Il est clair que Moon Duo est très, très spécial… même le groupe le plus spécial et bizarre du jour. Pas de bassiste (uniquement sur bande), seulement une claviériste et un guitariste/chanteur qui ressemble à Gandalf, tous deux habillés en blanc. Le seul truc qui m’a vraiment plu chez Moon Duo, ce sont les soli de Ripley Johnson qui, justement, cassent la monotonie engendrée par la batterie et clavier.
Mais rien que pour le jeu de lumières et ces belles images aux mille-et-une figures géométriques défilantes, ça vaut la peine de rester pour tout le show ; au pire si la musique dérange vraiment, vous avez toujours la possibilité d’enfoncer à fond vos bouchons mais après tout ce n’est pas si déplaisant que ça.
Wucan (Vulture Stage) :
Après cette séance soporifique et ennuyante avec Moon Duo, passons à quelque chose de plus groovy et dynamique. La salle est déjà pleine à craquer et difficile de se frayer une place. Les jeunes allemands sont là et avec quelque chose de très spécial à ajouter à cette belle collection de groupes du Desertfest : une belle voix féminine soul ou rock’n’roll, cette même chanteuse joue de la flute et de la guitare quand il le faut. Le tout donne naissance à du rock très spécial. Ils nous expliquent que c’est leur premier concert international et qu’ils sont honorés d’être là.
Voilà de la jeunesse débordante de talent, avec un seul et unique album à ce jour qui suffit à montrer à la communauté de quoi ils sont capables et acquérir de nouveaux fans.
Et voilà un autre coup de cœur et excellente découverte à rajouter dans la liste !
Stoned Jesus (Canyon Stage) :
Alors là, c’était le grand show : moi qui m’impatientais de voir ces jeunes œuvrer sur scène, on a été bien servis. Ce sacré guitariste a la bougeotte sur scène et fait des figures improbables avec sa gratte, entre glissades, une danse disco ou à la Michael Jackson, il enlève ses mocassins et les offre au public ou alors tout simplement se jette sur le public et slamme tout en continuant de jouer. En termes de musique, le trio ukrainien nous livre une belle setlist avec quelques morceaux de leur nouvel et troisième excellent album. Il est clair que Stoned Jesus est un groupe qui a sa propre personnalité et sa touche à lui dans ce Heavy Rock/Stoner mais c’est avant tout un groupe qui sait mettre l’ambiance et secouer le public.
Tout simplement ouf ce concert, je ne risque pas de l’oublier.
Dozer (Desert Stage) :
Et pour bien finir cette journée, bien dosée en Stoner sous toutes ses formes, une dose de plus de Dozer, le groupe à l’origine de Greenleaf puisqu’ils partagent le même guitariste Tommi Holappa, mais qui ne tourne plus beaucoup et n’est pas en forte activité.
Du Stoner pur et dur comme je l’aime, parfait pour m’assommer juste avant d’aller dormir ! L’ambiance était bien calme et posée, que ça soit du côté groupe ou du côté public, mais ça envoie du lourd avec un esprit, un chant et le groove du Rock’n’roll (comme on le ressent clairement dans « Man made Mountain »), d’autres morceaux sont plus chiants (orientés punk) comme « SuperSoul ». Néanmoins, le jeu de guitare avec un wha–wha à fond n’est pas déplaisant… Un « Exoskeleton II » très calme et un peu monotone… En tout cas, belle prestation qui se termine même par un rappel du public.
Hélas j’étais trop crevée pour poursuivre ma soirée et rester pour Carleton Melton, il faut ne pas déconner quand même, ce fut une belle première journée et le meilleur est à venir.
Le Desertfest, c’est le paradis de tout fan de Stoner et ses sous-genres.
Setlist Dozer:
– Man made Mountain
– SuperSoul
– Exoskeleton, Part II
– Feelgood Formula
– Two Coins for Eyes
– Rings of Saturn
1 Commentaire sur “Desertfest Belgium jour 1 le 09/10/2015”
Posté: 13th Juil 2016 vers 14 h 29 min
[…] report du Desertfest Belgium jour 1: http://www.soilchronicles.fr/reports/desertfest-belgium-jour-1-le-09102016 Live report du Desertfest Belgium jour 2: […]
Laissez un commentaire