Photos + report : Mémé Migou

4h du mat, j’ai des frissons ( Normal, il est très tôt ). Loin de mon lit et d’mes draps bleus froissés (t’ain ! Ça pique quand même), c’est l’insomnie (ben non… c’est mon réveil), sommeil cassé (ah oui, là pour le coup…)
Après un bon café, Mémé s’engouffre dans sa p’tite voiture et c’est parti pour 5h30 de route ! En ligne de mire, Rouen pour l’ouverture des portes du Drakk Fest à 11h30. Plus précisément l’Astrolabe, au Petit Quevilly. Et vous savez quoi ? Défi relevé haut la paluche !

Au programme, rien de moins que 23 groupes, 1 masterclass et de nombreux stands et démonstrations de combats et chants vikings.
Un accueil au top, il faut bien le dire. Tout est carré, niveau organisation. Les groupes s’enchaînent à la quasi perfection. Bon ok… Y a un chouïa de retard, mais ce n’est pas grave. Dans le public, on ne le sent pas.

D’ailleurs, parlons un peu du public. Comment définir l’étonnement de Mémé face à un public qui kiffe mais… intérieurement ? C’est assez déstabilisant. J’en profite pour remettre deux palmes d’or, celle du groupe qui a déployé toute son énergie pour foutre le dawa à Death Decline et sa tentative de wall of death, Beyond the styx pour ses invectives et Projet 86 pour le presque slam. Et la seconde palme d’or, celle du public qui assure, à mes deux comparses du week-end, rencontrés ce 11 novembre, qui auront récupéré toutes les set lists et m’en auront fait profiter. Mais je pense aussi à tous ceux qui ont joué le jeu de m’offrir leurs commentaires, dont vous retrouverez un florilège parsemé de-ci de-là. Public qui finira tout de même par se lâcher et bouger !

La palme des groupes qui ont réussi à ouvrir les deux journées du Fest la tête haute, revient donc à Dystonia pour le vendredi et Mort Back pour le samedi.
Dystonia, trois sur scène dont un tout jeune batteur. Des moments de lourdeur (dans le bon sens du terme !) et de rétention avant de repartir tambour battant , tout ce que j’aime. Ils ont réussi à ouvrir le bal devant un public clairsemé, mais conquis.

Quant à Mort Back, le groupe a fait sensation auprès de Mémé ! Propre, carré, un groupe qui envoie.
« Le son est super. L’ingé son est à l’écoute de ce qu’on a demandé. On vient du Havre. C’est l’occasion de faire une scène découverte. C’est toujours gratifiant. 25 minutes, c’est un set court. J’ai tellement kiffé que c’est passé vite. » – Jérôme, dit Grizzly, batteur de Mort Back.

La palme du « More Women on stage » peut être fièrement brandie par le Fest, car nous retrouvons dès le second groupe une claviériste dans Carbonic Field, une guitariste dans Praetor et 4 groupes avec des chanteuses, Flying Fortress et Psych Out (la même chanteuse pour deux groupes aux couleurs différentes) Burnt Umber et Asylum Pyre.
« Flying Fortress, c’était vraiment bien. Sur l’affiche n’y a que des nouveautés pour moi, à part Carbonic Field. C’est le 3ème concert. » – Stéphane « Gendarmo » de Dieppe
« Flying Fortress, j’avais failli les voir, mais j’avais une autre date. C’est du bon Heavy Metal. Carré. C’est propre. S’ils continuent comme ça, ils feront plus que des premières parties. Le son était excellent. La chanteuse a un sacré charisme » – Fred de Saint-Obin

Une ambiance qui se réchauffe. Du Heavy qui envoie. Des titres plus personnels (confinement, Covid, …) sur la dernière partie, où on les sent plus libres. Ça éclate en fin de set avant de laisser la place à Carbonic Fields.
« Carbonic Field, c’est génial. Le chanteur est extra, il bouge bien, il s’approche, il fait vivre son personnage. On est agréablement surpris
– C’est la première fois que vous voyez votre fille sur scène ?
– Oui ! » – Laurent et Annie du Havre.

«  Je ne connaissais pas Carbonic Fields. Cool ! Le frontman est très très très charismatique. Il y a un côté assez cinématographique Je retiens le batteur qui m’a fait une forte impression. Un jeu dynamique, percutant, expressif. Une bonne impression, une belle découverte. Même si ma grosse claque, pour le moment, c’est Flying Fortress, les autres n’ont pas démérité. » – Julien G.

Et c’est vrai que Carbonic Fields marquera les esprits. Nombreux sur scène, un visuel digne des films de serial killers victoriens. Impressionnants par l’effet qu’ils laissent, tant dans la rétine que dans les oreilles.

On peut leur remettre la palme de l’ambiance, avec également Vikings ‘N Celts, dont on retrouvera le frontman le samedi sous les oripeaux du « médiéthrash celtik ». La troupe de reconstitution viking présente sur le Fest a d’ailleurs pu monter sur scène pour combattre les vils ennemis du Fest. Du fun, du metal décomplexé mais de bonne facture. Voilà ce que Vikings’N’Celts a pu nous délivrer.

Oh… N’oublions pas, dans la catégorie grande palme d’or du gros nawak sur scène, Projet 86. Pas projet 8.6. Il n’est nul question de 8.6 en ces lieux, puisque coule à presque flots une excellente bière de la brasserie RAGNAR. Foi de Mémé la belge, une pression excellentissime !

Projet 86 et un set tonitruant. 2 sur scène et un Skull à la batterie ! Et ça blast ! Et ça envoie des frites en polystyrène, ça roule sur les coffres, mais ça n’oublie pas le principal : du show, de la bonne humeur (antifa… y avait le drapeau en étendard sur scène) et du Punkcore qui déboîte ! On est loin du Projet 86, groupe de Rock chrétien américain à tendance Heavy Metal !

Mais revenons à nos troupes vikings. On les verra plusieurs fois sur scène. Notamment avec le quatrième groupe à fouler les planches, Burnt Umber, venu présenter son premier LP. Malgré quelques petits soucis de son, la chanteuse a déployé toute son énergie pour faire bouger un public un tantinet apathique. Très bon set ! C’est que la dame, elle envoie du bois ! Mais quelle voix ! Le groupe a défendu haut la main ce premier album.

Interlude pour permettre aux troupes de reconstitution médiévale de montrer leurs savoir-faire… Et c’est reparti avec Asylum Pyre. Si le groupe précédent était déjà très bon, on a clairement monté d’un cran. Tous, sur scène, ont été d’un professionnalisme exemplaire et l’ambiance s’en est ressentie. Oxy a même réussi – palme d’or ! – à faire un mini wall of death. 10 minutes de plus, et les slams auraient plu !

« Pas mon style, mais je suis restée. Dynamique avec le public. J’ai kiffé ! Musicalement, les guitares… C’est un groupe soudé. Ça se voit. Une famille. J’ai fait 10 ans dans un groupe. Ici, il y a de la dynamique. C’est pour ça que je suis restée. » – Delphine
G-Nomes est le petit dernier arrivé dans l’affiche, en remplacement de Dissident, ne pouvant assurer la date. The last but not the least ! Un set quali où sera invité sur scène un chanteur dont nous connaissons les mots, les avis, les chroniques et les coups de batterie, savoir notre JP, qui pour le coup était également de l’organisation du Fest. En duo avec le chanteur de G-Nomes, les growls ont déferlé. L’énergie est au taquet et ne fera que monter tout au long de la soirée !

Et là-dessus, paf ! 28 Minutes de morceaux aussi courts qu’efficaces, avec une sacrée envie d’en découdre. Un vrai set « jogging » pour Hooks & Bones, tant le chanteur court dans tous les sens, toujours à petites foulées. Si, dans le public, on peut reconnaître des visages de la scène Hardcore, dont Didier de Primal Age venu supporter les groupes, on peut se dire que la relève est assurée avec Hooks & Bones. Du Mathcore de qualité !

Et les grands noms vont s’enchaîner pour clôturer la première journée, version têtes d’affiche : Dukkha et son univers à la fois brutal et mélodique, Beyond The Styx, et sa rage à l’état pur, Nothing To Lose, qui ne perd rien du Hardcore new generation.

« Dukkha, j’ai bien aimé. Un peu trop mélo à mon goût, les breaks, c’est ça que j’aime. La voix collait bien. Ma grosse claque pour le moment est Hooks & Bones et Nothing To Lose. G-Nomes, pas mal, je ne m’y attendais pas du tout ! Asylum Pyre… au début, je n’ai pas accroché. Mais quand elle a monté, ça a fait waouw ! » – Arnaud
Et une palme d’or du grand étonnement à Ninth, groupe bordelais, venu également avec des bouteilles de vin en guise de merch. Mais l’étonnement ne vient pas de là. Voilà-t’y pas qu’en cours de set, le chanteur se déleste de son micro pour endosser le rôle de guitariste. Et vice-versa. Une belle claque qui fait office d’élixir de jouvence pour Mémé. Djenty à souhait !

«Notre claque ? Ninth et Nothing To Lose. Beyond The Styx, c’est génial ! On a vu la fin, la dernière chanson de Mort Back, c’était génial aussi.
– Moi, je veux les vikings ! J’ai adoré Distillery : « Ace of Spades », Open Bar. C’est excellent !
– On a fait 700 – 800 Km, sans regret. C’est magique ! » – Laurent et Nathalie des Landes.
Quand Psych Out entre sur scène, l’ambiance se fait feutrée. Le noir est de mise, et nous retrouvons la belle voix de la chanteuse de Flying Fortress, cette fois en grande prêtresse gothique.

« Psych Out, très agréable, très Black Sabbath. La chanteuse a l’air super sympa. Du Doom Trad proche des origines. Le son est tout ce qu’il fallait. » – Ally, Clémence et Fred.

« C’est bien varié. Le second groupe Psych Out est plus rétro. Ce soir, c’est Distillery. Ca claque bien. C’est bien organisé, bien insonorisé. J’habite pas loin. Dommage qu’il n’y ait pas eu plus d’affiches dans la ville. » – Nicolas
Ah…. Ils en parlent, de Distillery. Et c’est vrai qu’il y a une bonne ambiance sur scène et pour le coup, dans le public. Il faut dire qu’ils y vont fort, puisque comme leur nom l’indique, ils offrent l’apéro ! Oui oui…. Un petit verre de Jack D. ! Et pour servir, le chanteur demande à ces dames du public de monter sur scène, juste après avoir tenté une saillie sur l’égalité homme-femme. Palme du wokisme en vue… Mouais. Mais bon, Mémé n’est pas de bonne foi… Déjà, elle n’aime pas le Jack  (C’est pas du whisky!) et pas plus le Motörhead/Judas-like (« Breaking The Law » et « Ace of Spades » en reprise…). Je peux juste vous dire que le public a surkiffé !

Autre sensation dans le public, Praetor. Groupe de Thrash franco-luxembourgeois, Un vent de jeunesse et de folie vient souffler dans le brushing de Mémé. Et la guitariste marquera bien des esprits de par son jeu et sa présence scénique. Pour autant, il serait dommage de réduire Praetor au seul élément féminin. C’était top !

« Praetor, j’ai trouvé ça bien. J’ai adoré. Du bon Thrash avec des très bonnes influences. Dommage pour le son, pas assez équilibré. Ça ne les mettait pas en valeur. C’était cool ! »  Delphine et Alex, « le couple de l’enfer ».
« Praetor, c’est propre, carré, ce qui se rapproche le plus de ce que j’aime. » – Jérôme « Grizzly »

« Praetor, découverte ! Claque ! Mort Back, franchement géniaux. Death Decline, je ne connaissais pas du tout. Franchement une bonne découverte. C’est propre. Un son colère. Ils font le taf.
Il n’y a aucun groupe qui m’a déçu. Celui qui m’a le plus plu, hier ? Beyond The Styx, Nothing To Lose, Hooks & Bones. » – Etienne

Ahhhh Mais voilà Death Decline ! Tout comme Asylum Pyre et Beyond The Styx, c’est la deuxième fois que je les vois. Je dis bien deuxième car j’espère bien que la série ne s’arrêtera pas là. Death Decline, c’est la tornade sur scène. Tu t’en prends plein la tronche, sans ménagement. C’est tellement bien foutu que même les américains de South Park s’en sont emparés. Un set de Death Decline, c’est l’assurance de passer un moment de défoulement en toute qualité. Mémé en profite pour remettre la palme d’or des gros yeux qui font peur à Alexis, chanteur de Death Decline. Mémé sera fière de porter le t-shirt tout droit sorti du merch. « Le premier avec le nouveau logo ! » Ainsi que celui de Fatal. Autre groupe qui aura attiré l’intérêt de Mémé en ce second jour de Fest.

Quand Fatal déboule sur les planches, j’avais déjà été mise en condition par mes deux compagnons de Fest. Ils sont fans et m’ont prévenue : j’allais adorer. Et si Mémé a cru voir débouler un groupe de Metal Punk, c’est bien du Brutal Thrash Death qu’ils ont balancé. Et ce qui a touché notre Mémé nationale (enfin, internationale!), ce sont les textes qui offrent un moment de poésie crue. Hop ! T-shirt et Cd dans l’escarcelle de Mémé.

Voilà… il me reste encore quatre palmes à remettre. La première en ce second jour, à Iron Flesh et Mercyless. Quand ces groupes montent sur scène, on se dit que voilà les patrons ! On se tait, on écoute. Le son est puissant, lourd. Descente d’organes assurée ! Mention spéciale à Naraka, autre tête d’affiche du jour. Plus jeunes, certes, mais qui tiennent le haut du pavé aux côtés de leurs aînés. Naraka, autre groupe vu également pour la deuxième fois. La première était dans le cadre de la tournée « Dark Horses And Forces. » Là, ils ouvraient pour Alcest et Cradle of Filth. Au Drakk Fest, Mémé a trouvé un Naraka complètement décomplexé, totalement à l’aise. Effet immédiatement ressenti !

Palme du festival des meilleures grimaces pour Putrid Offal. Du sang en veux tu en voilà ! Ça va vite, ça blast à mort. Impressionnants ! On n’en sort pas indemne !

Palme du parrain qui assure pour Gaël Liger, qui offrira une masterclass sur le Black Metal.

« Je déborde de fierté. C’est une expérience fantastique. La valeur ajoutée, en terme de parrainage ? Ramener un petit truc, proposer ce que je fais [une masterclass] car il y a beaucoup de stéréotypes dans le Black Metal. C’est un festival ultra quali qui ne peut que grandir. » – Gaël Liger, parrain du Drakk Fest.

Et dernière palme, celle de l’orga au top, à toute l’équipe du Fest qui aura assuré au public comme aux groupes un Festival hors normes. !
Quant aux derniers mots, ils vont en hommage à Thomas, à qui le fest a été dédié…

Voilà… Il est plus que temps pour Mémé de reprendre sa p’tite voiture et d’aller retrouver Pépé V dans les draps bleus, pour réparer le sommeil cassé…

Vendredi 11 : Dystonia, Flying Fortress, Carbonic Field, Flying Fortress, Asylum Pyre, G-Nomes, Hooks & Bones, Projet 86, Ninth, Nothing To Lose, Dukkha, Beyond The Styx.
Samedi 12 : Mort Back, Psych Out, Vikings’N’Celts, Praetor, Iron Flesh, Fatal, Distillery, Masterclass, Putrid Offaln, Death Decline, Naraka, Mercyless.